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Les relations entre les traits de personnalité et les valeurs d’une personne

« Les traits de personnalité et les valeurs sont théoriquement liés les uns aux autres. Toutefois, les connaissances sur ces associations demeurent incomplètes », indiquent les auteurs d’une étude publiée dans le Journal of Happiness and Well-Being.

Les traits de personnalité sont des tendances (dispositions) à se sentir, percevoir, se comporter et penser de manière relativement cohérente dans le temps et entre les situations. Les valeurs réfèrent à ce qu’une personne trouve important.

Merja Hietalahti et Katja Kokko de l’Université de Jyvaskyla (Finlande) ont, avec leurs collègues, analysé les relations entre les traits de personnalité et les valeurs chez 212 hommes et femmes âgés de 50 ans.

Ils ont utilisé deux modèles largement reconnus en psychologie : le modèle des cinq grands traits de personnalité et celui des valeurs fondamentales et universelles de Schwartz.

Les traits de personnalité

Le modèle le plus couramment utilisé en psychologie pour décrire la personnalité est celui des « cinq grands traits » (« Big five », modèle OCEAN). Ces cinq grands traits (qui sont des continuums entre deux opposés) sont indépendants les uns des autres et décriraient, selon le modèle, la personnalité de façon exhaustive.

Ces cinq grands traits (qui incluent des soustraits) sont les suivants (et leurs opposés) :

  • (O) Ouverture à l’expérience (créativité, curiosité, sensibilité…) ;
  • (C) Consciencieusité (contrôle, minutie, discipline) ;
  • (E) Extraversion (énergie, enthousiasme, affirmation de soi…) ;
  • (A) Agréabilité (amabilité, altruisme, affection, modestie…) ;
  • (N) Neuroticisme ou névrosisme (émotions négatives…).

TEST : Quels sont vos cinq grands traits de personnalité ?

Les valeurs

Une définition largement acceptée des valeurs est celle du psychologue social Shalom H. Schwartz selon laquelle elles sont :

  1. « des croyances liées à des affects,
  2. sur les objectifs souhaitables,
  3. qui transcendent les situations spécifiques,
  4. qui guident l’action et l’évaluation des comportements et des événements,
  5. et sont classées par importance relative ».

Les chercheurs ont étudié les liens entre la personnalité et 14 valeurs, selon une adaptation du modèle de Shalom H. Schwartz qui inclut 19 valeurs fondamentales présentes dans toutes les cultures (à des niveaux variables) :

  1. Autodétermination de la pensée : liberté de cultiver ses propres idées et capacités ;
  2. Autodétermination des actions : liberté de déterminer ses propres actions ;
  3. Stimulation : excitation, nouveauté et changement ;
  4. Hédonisme : plaisir et gratification sensuelle ;
  5. Réalisation : succès selon les normes sociales ;
  6. Pouvoir : pouvoir par l’exercice d’un contrôle sur les gens et le contrôle des ressources matérielles et sociales ;
  7. Sécurité-société : sécurité et stabilité dans la société ;
  8. Tradition : maintenir et préserver les traditions culturelles, familiales ou religieuses ;
  9. Conformité-règles : respect des règles, lois et obligations formelles ;
  10. Bienveillance-soins : prendre soin du bien-être des membres du groupe d’appartenance ;
  11. Bienveillance-fiabilité : être un membre fiable et digne de confiance du groupe d’appartenance ;
  12. Universalisme-préoccupation : engagement envers l’égalité, la justice et la protection de tous ;
  13. Universalisme-tolérance : acceptation et compréhension de ceux qui sont différents de soi-même ;
  14. Universalisme-nature : préservation de l’environnement naturel.

TEST : Qu’est-ce qui est le plus important pour vous ? (19 valeurs fondamentales)

Les relations entre personnalité et valeurs

L’ouverture à l’expérience, l’agréabilité, l’extraversion et la consciencieusité expliquaient modérément 10 des 14 valeurs. La majorité des associations étaient les mêmes chez les hommes et les femmes.

Les résultats les plus notables sont notamment les suivants.

Chez les hommes et les femmes :

  • l’ouverture à l’expérience était en corrélation avec la valorisation de l’autonomie de pensée, de la stimulation et des trois formes d’universalisme ;

  • l’ouverture à l’expérience était en relation inverse avec la valorisation de la conformité et la valorisation du pouvoir ;

  • l’agréabilité contribuait à la valorisation de prendre soin des autres et les préoccupations sociétales ainsi qu’à la conformité ;

  • l’agréabilité était négativement associée à la valorisation de l’autonomie d’action et de la stimulation.

Des différences statistiquement significatives entre les hommes et les femmes ont été constatées dans trois relations positives :

  • l’agréabilité était aussi liée à la tolérance chez les hommes ;

  • l’ouverture à l’expérience était aussi liée à la valorisation de l’autonomie d’action chez les femmes ;

  • la consciencieusité était liée plus fortement à la valorisation de la réussite chez les femmes.

Voyez comment les valeurs de Schwartz sont organisées sur un continuum circulaire dans lequel les valeurs rapprochées sont compatibles et celles éloignées sont conflictuelles : les 19 valeurs (priorités) qui guident les choix et comportements.

Pour plus d’informations sur la psychologie de la personnalité, sur le modèle des 5 grands traits de la personnalité et sur la psychologie des valeurs, voyez les liens plus bas.

Voyez également :

Psychomédia avec source : The Journal of Happiness & Well-Being.
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Vaccination contre les papillomavirus : les jeunes filles auraient des relations sexuelles plus tardives

Vaccination contre les papillomavirus : les jeunes filles auraient des relations sexuelles plus tardives

Le 18 octobre 2018.

Le vaccin Gardasil, mis en circulation en 2006, et qui protège contre les papillomavirus, fait l’objet de nombreuses réticences de la part de parents qui s’inquiètent de voir leur fille avoir des rapports sexuels plus tôt. Or, une nouvelle étude canadienne prouve exactement le contraire. 

Le vaccin contre les papillomavirus inquiète les parents

Alors que des virus sexuellement transmissibles sont responsables de 4.200 nouveaux cancers ano-génitaux chaque année et de 1.450 cancers ORL en France, beaucoup de parents refusent encore de faire vacciner leurs filles. Ils craignent en effet que ces dernières aient des rapports sexuels plus tôt ou non protégés. 

Or une nouvelle étude publiée dans le Canadian Medical Association Journal, s’est basée sur la sexualité de près de 300.000 jeunes filles canadiennes en 2003, en 2008 (année où toutes les jeunes filles furent vaccinées contre le papillomavirus) et en 2013. Les résultats sont probants : les rapports sexuels avant l’âge de 14 ans sont passés de 21% en 2003 à 18% en 2013. Quant à la prise d’une contraception orale pour les filles sexuellement actives, elle a également augmenté de 9% pour la même période.

Les rapports sexuels diminuent avant 14 ans

Les conclusions de l’étude sont claires : la vaccination contre le papillomavirus (HPV) n’a pas provoqué de comportements sexuels négatifs chez les adolescentes. A contrario, ce vaccin les a incitées à se protéger et à prendre davantage conscience du risque.

« Nous pouvons affirmer que le vaccin HPV n’augmente pas les comportements à risque chez les adolescents », conclue Elizabeth Saewyc, l’un des auteurs de l’étude. « En fait, les jeunes font aujourd’hui de meilleurs choix pour leur santé qu’ils ne l’on jamais fait ». 

Anne-Flore Renard

À lire aussi : Les papillomavirus

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Couple : les barbus plus enclins aux relations sérieuses ?

Le 16 septembre 2016.

Selon une curieuse étude menée par une équipe de chercheurs de l’université de Queensland, en Australie, les hommes barbus attireraient davantage les femmes à la recherche d’une relation durable.

Un barbu, oui, si c’est pour la vie !

Les hommes barbus sont-ils plus rassurants ? En tout cas, ils attirent les femmes, notamment celles qui cherchent à se mettre en couple sérieusement. C’est ce que révèle une étude publiée en août, dans le Journal of Evolutionary Biology. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs australiens ont demandé à plus de 8 500 femmes de se soumettre à un test.

De nombreuses photos d’hommes ont défilé devant elles et elles devaient dire quels étaient ceux qu’elles choisiraient pour une aventure d’un soir et ceux avec qui elles se verraient bien avoir une relation durable. Résultat : pour passer une bonne soirée, voire une bonne nuit, les femmes privilégient les hommes virils avec une barbe de trois jours. En revanche, elles préfèrent passer leur vie avec des hommes bien barbus, même quand les traits de visages sont plus féminins.

La barbe est un indicateur d’hormones masculines

« Nos résultats suggèrent qu’être doté d’une barbe peut être attirant dans le cadre d’une relation à long terme car c’est un signe de domination intrasexuelle », a analysé Barnaby Dixson, l’un des principaux auteurs de l’étude. Selon lui, la barbe agit comme « accessoire » capable d’informer « les femmes de la forte présence d’hormones masculines ».

Cela voudrait-il dire que les femmes choisissent inconsciemment des hommes capables de leurs donner des enfants ? C’est ce que semble avancer le chercheur : « Le choix d’un homme barbu pourrait plus relever du réflexe en tant qu’espèce que du simple choix esthétique ».

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Le ton de la voix permet de prédire l’évolution des relations de couple

Un algorithme informatique qui analyse le ton de la voix, développé par des chercheurs américains, a permis de prédire le succès de couples qui ont été enregistrés lors de séances avec un conseiller conjugal, de façon plus précise que la description des sessions fournie par des experts des relations, selon une étude publiée dans Proceedings of Interspeech.

Matthew P. Black de l’université de Californie du Sud et ses collègues ont enregistré et analysé, sur une période de deux ans, les conversations de plus d’une centaine de couples lors de séances avec des conseillers matrimoniaux. Ces couples ont ensuite été suivis pendant cinq ans.

L’algorithme tenait compte la hauteur et de l’intensité de la voix ainsi que des vibrations de la voix pouvant indiquer des moments de forte émotion.

Une fois l’algorithme bien ajusté, la capacité de prédiction du programme a été comparée à celle de l’analyse comportementale d’experts qui avaient codé, par exemple, les interactions positives comme l’acceptation ou négatives comme le blâme. L’analyse de la voix offrait la meilleure performance. Elle permettait de prédire dans 79 % des cas une amélioration ou une détérioration de la relation.

Ce que vous dites n’est pas la seule chose qui compte, la façon de la dire est importante aussi, soulignent les chercheurs qui projettent d’inclure l’analyse des comportements non verbaux dans leur analyse.

Psychomédia avec sources : University of Southern California, Speech Communication.
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Les relations sociales à 20 et 30 ans prédisent différemment le bien-être à 50 ans

La quantité de relations sociales à 20 ans et leur qualité à 30 ans prédisent le bien-être à 50 ans, selon une étude publiée dans la revue Psychology and Aging.

Les liens sociaux nécessitent des connaissances sociales et la capacité de cultiver l’intimité, soulignent les auteurs. Des théoriciens en psychologie du développement ont fait l’hypothèse que des objectifs de recherche d’informations sociales au début de l’âge adulte cèdent la place à des objectifs de proximité émotionnelle à des stades ultérieurs de l’âge adulte.

La psychologue Cheryl Carmichael de l’Université de Rochester et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 222 participants qui, à l’âge de 20 ans, puis de 30 ans, ont enregistré dans un journal toutes leurs interactions sociales de plus de 10 minutes en évaluant leur niveau d’intimité et la satisfaction qu’ils en retiraient. Vingt ans plus tard, ils ont retracé 133 de ces participants, âgés de 50 ans, qui ont rempli différents questionnaires portant sur la qualité de leur vie sociale et leur bien-être.

Les résultats confirment l’hypothèse que la quantité des interactions sociales à 20 ans et la qualité à 30 ans prédisent le bien-être à 50 ans (non pas pour chaque individu, mais en moyenne).

« Les interactions sociales fréquentes à 20 ans aident à comprendre qui nous sommes », explique la chercheuse. « C’est souvent autour de cet âge que nous rencontrons des gens de divers horizons, avec des opinions et des valeurs qui sont différentes des nôtres, et que nous apprenons comment gérer au mieux ces différences ».

Étonnamment, dit-elle, l’étude montre qu’à 30 ans, la quantité d’interactions sociales n’est pas liée à des bénéfices psychosociaux à 50 ans. Mais, les relations intimes et satisfaisantes le sont. L’engagement social significatif est bénéfique à tout âge, mais plus encore à 30 ans qu’à 20 ans. Les chercheurs ont également été surpris de constater que les jeunes socialement actifs à 20 ans ne réussissent pas nécessairement à avoir des relations de qualité à 30 ans.

« Compte tenu de tout ce qui se passe dans la vie de ces personnes sur 30 ans – mariage, famille, carrière – il est extraordinaire qu’il semble y avoir une relation entre les types interactions lorsque jeune adulte et la santé émotionnelle plus tard dans la vie », note la chercheuse.

« Il serait intéressant de voir si l’activité sociale bénéfique durant les années de collège et au début de l’âge adulte continue à avoir un effet, en termes de longévité, de mortalité, et d’autres résultats pour la santé, alors que ces participants vieillissent », ajoute-t-elle.

(1) Harry T. Reis et Paul R. Duberstein

Psychomédia avec sources : University of Rochester, Psychology of Aging.
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