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Dépression résistante aux traitements : l’eskétamine en voie d’être autorisée aux États-Unis

Un comité consultatif de l’autorité américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA), a recommandé, le 12 février, l’autorisation d’un médicament proche de la kétamine, l’eskétamine, pour le traitement de la dépression majeure (ou dépression clinique) résistante au traitement.

Si la recommandation est approuvée par la FDA, le Spravato (eskétamine 28 mg administré en spray nasal) du laboratoire Janssen Pharmaceuticals, une division de Johnson & Johnson, serait autorisé pour les personnes atteintes d’une dépression majeure qui ont essayé au moins deux autres antidépresseurs sans succès.

La kétamine est un médicament anesthésiant. Elle est aussi illégalement utilisée comme drogue récréative sous le nom de spécial K ou vitamine K.

Alors que les antidépresseurs prennent plusieurs semaines pour agir, l’effet de l’eskétamine se produit en quelques heures.

Les effets indésirables, rapporte CNN, ont tendance à se produire au cours des deux premières heures après avoir reçu le médicament. Ils incluent la sédation, l’augmentation de la tension artérielle et la dissociation. Pour cette raison, les patients ne pourraient pas se procurer le médicament à une pharmacie ; il serait administré sous la supervision de professionnels de la santé.

La FDA a jusqu’au 4 mars pour décider si elle autorise le médicament. Il s’agirait du premier nouveau médicament pour le traitement de la dépression approuvé depuis plusieurs années, souligne le New York Times.

Pour plus d’informations sur la dépression et sur la kétamine pour le traitement de la dépression, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : CNN, New York Times.
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Kétamine pour le traitement de la dépression résistante : la dose efficace

Des chercheurs américains, dont les travaux sont publiés en octobre dans la revue

, ont déterminé deux doses de kétamine, un médicament anesthésique, qui semblent procurer un soulagement important des

résistante au traitement.

« La résistance au traitement de la dépression est un problème majeur, plus de la moitié des patients ne répondant pas adéquatement au traitement antidépresseur standard et approprié », souligne Maurizio Fava, directeur du Département de psychiatrie du Massachusetts General Hospital (Université Harvard), auteur principal.

« Il n’y a que quelques traitements approuvés qui peuvent aider certains patients souffrant de dépression résistante au traitement, donc nous avons besoin de plus d’options. » (Dépression résistante aux antidépresseurs : efficacité de la stimulation du nerf vague)

La kétamine, utilisée comme anesthésique général, s’est avérée efficace dans plusieurs études pour soulager rapidement les symptômes de dépression lorsqu’elle est administrée à de faibles doses sous-anesthésiques. La plupart de ces études ont utilisé une dose intraveineuse de 0,5 mg/kg.

Fava et ses collègues ont mené cette étude avec 99 personnes atteintes de dépression résistante au traitement dans six centres de recherche. Quatre doses uniques de kétamine (administrées par injection) – 0,1 mg/kg, 0,2 mg/kg, 0,5 mg/kg et 1,0 mg/kg – étaient comparées à un placebo « actif », un médicament qui induit des effets secondaires, dont l’absence pourrait amener les participants à réaliser qu’ils ne reçoivent pas le médicament à tester, biaisant potentiellement leur perception de l’amélioration des symptômes.

Les participants continuaient à prendre leurs traitements par antidépresseurs pendant la période d’étude. Ni eux ni le personnel de recherche ne savaient qui prenaient le placebo ou le médicament et à quelles doses.

La dépression était mesurée avec une version à 6 items de l’Échelle de dépression de Hamilton (faites le test). D’autres instruments mesuraient des aspects de l’humeur et des pensées suicidaires.

Les symptômes dissociatifs tels que la perte de mémoire et le sentiment de détachement de la réalité ont été évalués pendant et après la perfusion de kétamine, et les signes vitaux ont été mesurés après le traitement et à toutes les visites de suivi.

La comparaison des niveaux posologiques, après ajustement pour tenir compte de divers facteurs pouvant influencer les résultats, a montré une amélioration pour les doses de 0,5 mg/kg et de 1,0 mg/kg seulement.

Les deux doses plus faibles n’ont pas procuré un soulagement significatif des symptômes, bien qu’une certaine amélioration ait été observée chez quelques participants à la dose la plus faible de 0,1 mg/kg.

Chez la plupart des participants recevant les doses les plus élevées, les bienfaits du traitement ont commencé à diminuer dès le troisième jour et n’étaient plus détectables après cinq jours. Il n’y a pas eu de différence significative dans la survenue d’événements indésirables entre tous les participants à l’étude.

« Ces résultats confirment l’observation clinique selon laquelle une seule dose, celle la plus étudiée de 0,5 mg/kg, ne convient pas à tous, car certains patients peuvent nécessiter une dose inférieure à la moyenne ; et chaque patient a besoin d’un plan thérapeutique personnalisé qui peut inclure la kétamine et d’autres médicaments, de même que la psychothérapie ».

« D’autres recherches devraient porter sur l’efficacité des doses répétées de kétamine, ainsi que sur la possibilité que des doses plus élevées nécessitent des administrations moins fréquentes », ajoute Fava.

Pour plus d’informations sur la dépression et sur les traitements de la dépression, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : MGH, Molecular Psychiatry.
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Dépression résistante aux antidépresseurs : efficacité de la stimulation du nerf vague

La stimulation électrique du nerf vague serait efficace pour le traitement de la dépression majeure résistante aux antidépresseurs, selon une étude publiée en août dans le Journal of Clinical Psychiatry.

Charles R. Conway, professeur de psychiatrie à l’Université de Washington à St-Louis, et ses collègues ont mené cette étude avec près de 600 personnes souffrant de dépression qui n’ont pu être soulagées par quatre antidépresseurs ou plus, pris séparément ou en combinaison

Parmi celles-ci, 328 ont reçu le traitement de stimulation (tout en poursuivant ou non leur traitement par antidépresseurs) et 271 ont poursuivi leur traitement habituel (antidépresseurs, psychothérapie, stimulation magnétique transcrânienne, thérapie électroconvulsive…).

Les stimulateurs du nerf vague, implantés chirurgicalement sous la peau dans le cou ou la poitrine, envoient de légères impulsions électriques régulières au cerveau par l’intermédiaire du nerf vague. Celui-ci prend naissance dans le cerveau, passe par le cou et descend dans la poitrine et l’abdomen.

La Food and Drug Administration (FDA) américaine a approuvé la stimulation du nerf vague pour la dépression résistante au traitement en 2005.

« Beaucoup de patients prennent jusqu’à trois, quatre ou cinq antidépresseurs, et ils s’en sortent à peine. Mais quand vous ajoutez un stimulateur de nerf vague, cela peut vraiment faire une grande différence dans la vie quotidienne des gens », rapporte le chercheur.

Jusqu’à deux tiers des 14 millions d’Américains souffrant de dépression clinique ne sont pas aidés par le premier antidépresseur qui leur est prescrit, et jusqu’à un tiers d’entre eux ne répondent pas aux tentatives ultérieures avec d’autres antidépresseurs, rapporte le communiqué des chercheurs.

La qualité de vie était évaluée selon 14 composantes dont la santé physique, les relations familiales, la capacité de travailler et le bien-être général.

Sur environ 10 des 14 mesures, telles que l’humeur, la capacité de travailler, les relations sociales, les relations familiales et les activités de loisirs, les personnes portant un stimulateur du nerf vague ont fait mieux, indique le chercheur.

« Pour qu’une personne soit considérée comme ayant répondu à un traitement de la dépression, il faut qu’elle subisse une baisse de 50 % de son score de dépression à un test standard. Mais nous avons remarqué, de façon anecdotique, que certains patients ayant reçu un stimulateur déclaraient se sentir beaucoup mieux, même si leurs scores ne baissaient que de 34 à 40 % ».

Conway croit qu’une meilleure capacité de concentration peut être une clé des avantages que certains patients tirent de la stimulation.

« Quand une personne se sent plus alerte et plus énergique et a une meilleure capacité d’accomplir une routine quotidienne, les niveaux d’anxiété et de dépression diminuent. »

Pour plus d’informations sur le traitement de la dépression, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Washington University School of Medicine, Journal of Clinical Psychiatry.
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Dépression résistante aux antidépresseurs : un bref traitement de stimulation transcrânienne serait efficace

Une nouvelle technique de stimulation magnétique transcrânienne, administrée en séances de 3 minutes, est efficace contre la dépression résistante aux antidépresseurs, selon une étude canadienne publiée dans The Lancet.

Des chercheurs des universités de la Colombie-Britannique et de Toronto ont montré que ce traitement est aussi efficace que la méthode standard de stimulation transcrânienne dont les séances sont de 37 minutes.

La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) utilise des impulsions de champ magnétique pour stimuler de façon non invasive le cortex préfrontal dorsolatéral qui est associé à la régulation de l’humeur.

Daniel M Blumberger et ses collègues ont comparé la SMTr à haute fréquence standard à une nouvelle forme de SMT, la stimulation intermittente de type « theta burst » (iTBS), qui « imite des rythmes naturels du cerveau ».

Ils ont mené cette étude avec 414 personnes dont les symptômes ne s’étaient pas suffisamment améliorés après des traitements avec des antidépresseurs. Ils ont été répartis au hasard à recevoir, 5 jours par semaine pendant 6 semaines, la forme standard de traitement par SMTr ou le traitement iTBS plus court.

Le traitement iTBS a réduit les symptômes de dépression chez 49 % des participants, 32 % ont connu une rémission des symptômes, contre 27 % chez ceux qui ont reçu le traitement SMTr standard – un taux de rémission compatible avec les études à grande échelle et les méta-analyses précédentes de la SMTr, soulignent les auteurs.

« Comme la stimulation iTBS est tout aussi efficace, mais peut être administrée beaucoup plus rapidement, cela soulève la possibilité d’augmenter le nombre de personnes qui peuvent être traitées », souligne Fidel Vila-Rodriguez, coauteur.

« La SMTr a changé ma vie à bien des égards », indique Shelley Hofer, 43 ans, qui a souffert de dépression résistante aux traitements pendant la majeure partie de sa vie, et dont le témoignage est rapporté dans le communiqué des chercheurs.

Le traitement de la SMTr est approuvé pour le traitement de la dépression par Santé Canada depuis 2002 et par la Food and Drug Administration des États-Unis depuis 2008. Il est couvert par l’assurance-maladie publique du Québec et de la Saskatchewan.

Pour plus d’informations sur la dépression, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of British Columbia, The Lancet.
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Des champignons hallucinogènes contre la dépression résistante aux traitements ?

La psilocybine, la substance psychoactive des champignons hallucinogènes (champignons magiques), serait efficace pour réduire les symptômes de la dépression résistante aux traitements, selon une étude publiée dans Scientific Reports.

Robin Carhart-Harris de l’Imperial College London et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 20 personnes souffrant d’une dépression résistante au traitement qui ont reçu deux doses de psilocybine (10 mg et 25 mg) à une semaine d’intervalle.

Des images cérébrales ont été prises avant le traitement et le lendemain de la deuxième dose.

Immédiatement après le traitement, les participants ont rapporté une diminution des symptômes dépressifs. Les bénéfices étaient toujours présents après cinq semaines.

Les images ont montré des changements dans l’activité cérébrale en lien avec la réduction des symptômes.

Plusieurs participants, utilisant des métaphores informatiques, ont rapporté qu’ils sentaient avoir subi un « reset » ou un « reboot » (une « réinitialisation »).

La psilocybine peut leur avoir donné un « coup d’envoi » temporaire dont ils avaient besoin pour sortir de leur état dépressif, commentent les chercheurs. Et les résultats d’imagerie appuient possiblement une analogie de « réinitialisation », estiment-ils. Des effets cérébraux similaires ont été observés avec la thérapie électroconvulsive, notent-ils.

L’imagerie a révélé une diminution de l’activité dans certaines régions, dont l’amygdale qui est impliquée dans le traitement des réactions émotionnelles, de stress et de peur. Elle a aussi montré une stabilité accrue dans un réseau lié aux effets immédiats de la psilocybine ainsi qu’à la dépression elle-même.

Le « trip » induit par la psilocybine durant lequel se produit une désintégration initiale des réseaux cérébraux serait suivi d’une réintégration, croient les chercheurs.

Le composé psychédélique pourrait effectivement produire un « reset » de l’activité de circuits cérébraux connus pour jouer un rôle dans la dépression, estiment-ils.

Ils préviennent « que, même si ces résultats initiaux sont encourageants, la recherche en est à ses débuts et que les personnes souffrant de dépression ne devraient pas tenter une automédication, car l’équipe de recherche a fourni un contexte thérapeutique particulier pour l’expérience et les choses peuvent mal tourner si l’on néglige la composante psychologique du traitement.

Ils ajoutent que les études futures incluront des designs expérimentaux plus robustes. Ils prévoient comparer la psilocybine à un antidépresseur dans un essai qui devrait débuter au début de l’année prochaine.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Leor Roseman, Mark Bolstridge, Lysia Demetriou, J Nienke Pannekoek, Matthew B Wall, Mark Tanner, Mendel Kaelen, John McGonigle, Kevin Murphy, Robert Leech, H Valerie Curran et David J Nutt.

Psychomédia avec sources : Imperial College London, Scientific Reports
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