Archives par mot-clé : Revue

Épisode psychotique : le choix d’un neuroleptique est avant tout guidé par les effets indésirables (revue Prescrire)

Chez les personnes atteintes de troubles psychotiques, « faute d’une recherche clinique suffisante, le choix d’un neuroleptique est avant tout guidé par les profils d’effets indésirables », estime la revue Prescrire dans son numéro avril.

« Les patients atteints de troubles psychotiques ont, à des degrés divers, des désordres de la pensée et de la perception de la réalité, des délires, des hallucinations. »

Des exemples de médicaments neuroleptiques (antipsychotiques) sont l’aripiprazole (Abilify), l’olanzapine (Zyprexa), la rispéridone (Risperdal) et la quétiapine (Xeroquel, Seroquel).

« Prescrire a recherché et analysé les données de l’évaluation qui ont comparé entre eux les différents neuroleptiques (dits aussi “antipsychotiques”) utilisés depuis les années 1960 pour soulager les troubles psychotiques.

Selon cette analyse, les données sont nombreuses mais insuffisantes en pratique de soins. On manque sérieusement d’éléments solides pour distinguer les substances selon leur efficacité. Les critères de jugement des essais ont le plus souvent été des scores sur des échelles symptomatiques standardisées, qui laissent beaucoup d’incertitudes, par exemple en termes d’insertion sociale ou de rétablissement à long terme. Les hypothèses liant efficacité et mécanismes d’action n’ont pas été confirmées dans la pratique clinique.

Faute de mieux, les décisions de soins sont prises en fonction des effets indésirables, dont la connaissance se construit lentement au fil des années ; et en fonction des expériences personnelles, avec toutes les limites et les biais que cela comporte, en particulier l’influence plus ou moins marquante de tel ou tel leader d’opinion.

Quel que soit le neuroleptique choisi, la mesure la plus utile pour limiter les effets indésirables des neuroleptiques est de limiter autant que possible la dose et la durée du traitement. »

« Prescrire appelle les pouvoirs publics à mettre professionnels de santé, chercheurs et patients en situation de relancer une recherche clinique pertinente, pour obtenir des réponses pratiques vraiment utiles. »

Pour plus d’informations sur les médicaments neuroleptiques ainsi que sur la schizophrénie et les troubles psychotiques, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Médicaments de la sclérose en plaques : souvent très toxiques et mal évalués, selon la revue Prescrire

« La sclérose en plaques est un exemple d’affection où, faute d’une évaluation adaptée, les soignants ne peuvent pas utiliser au mieux les médicaments disponibles, au détriment des patients », estime la revue Prescrire dans son numéro de décembre 2018.

« De nombreux médicaments ont été mis sur le marché dans le traitement de la sclérose en plaques au cours des quinze dernières années. »

« Depuis la mise sur le marché de l’interféron bêta (Avonex, Betaferon ou autre) et du glatiramère (Copaxone ou autre) et jusqu’en 2017, une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne a été accordée pour huit autres médicaments. »

« Ces huit médicaments ont été autorisés sur la base de seize essais cliniques, dont onze ont comparé le médicament versus placebo, les autres étant versus interféron bêta-1a, le médicament de référence faute de mieux.

Onze essais avaient pour critère principal d’évaluation le taux annuel de poussées de sclérose en plaques. Autrement dit, au moment de leur mise sur le marché, la plupart des médicaments n’avaient pas été comparés au traitement de référence et leur effet sur l’évolution de la maladie à long terme n’avait pas été évalué.

Deux tiers des essais cliniques (34 sur 54) menés après obtention de l’AMM pour ces huit médicaments étaient versus placebo et 17 % (9 essais) versus interféron ou glatiramère.

Parmi les essais dont les résultats finaux étaient publiés, un seul a comparé deux médicaments entre eux et un seul essai a eu pour critère d’évaluation la progression de la maladie, sans montrer d’ailleurs de progrès. »

« En somme, on ne sait pas quels sont les médicaments de premier choix, parce qu’ils n’ont pas été comparés entre eux, et les essais post-AMM n’ont pas été l’occasion de mieux évaluer leur effet sur la progression de la maladie. Les soignants sont contraints de fonder leurs décisions de soins davantage sur l’expérience personnelle que sur des données probantes. »

Dans un bilan de l’année 2018, publié en février 2019, la revue précise :

« Il s’agit le plus souvent de médicaments aux propriétés immunodépressives, peu efficaces sur l’évolution du handicap et à l’origine de nombreux effets indésirables graves. Trois figurent d’ailleurs dans la liste des médicaments que Prescrire conseille d’écarter en raison des risques disproportionnés auxquels ils exposent : l’alemtuzumab (Lemtrada), le natalizumab (Tysabri), et le tériflunomide (Aubagio). »

En 2018, Prescrire a analysé la cladribine orale (Mavenclad) et l’ocrélizumab (Ocrevus).

La revue « a estimé que la cladribine orale (Mavenclad) est plus dangereuse qu’utile. En septembre 2018, la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) française a abouti à une conclusion proche en cotant le service médical rendu de la cladribine “insuffisant”, ce qui devrait, au moins en France, limiter l’exposition des patients à cette substance, tant qu’elle n’est pas remboursable par la Sécurité sociale, ni agréée aux collectivités. »

« Quant à l’ocrélizumab, Prescrire a évalué que sa balance bénéfices-risques n’est pas plus favorable que celle de l’interféron bêta à court terme, et incertaine à long terme, notamment en raison du risque de cancers mal cerné. »

Pour plus d’informations sur la sclérose en plaques, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Prescrire (déc. 2018), Prescrire (févr. 2019).
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Antidépresseurs : quelques mises en garde de la revue Prescrire

La revue Prescrire a présenté sur son site, le 5 septembre, « quelques points de repère » sur les antidépresseurs.

« Chez les enfants et les adolescents, les antidépresseurs ont été très peu étudiés, et la plupart des études n’ont pas montré d’efficacité au-delà de l’effet placebo, ou une efficacité mineure, avec par contre des effets nocifs, parfois mortels. La priorité est la prise en charge psychologique. » (13 antidépresseurs sur 14 ne sont pas plus efficaces qu’un placebo chez les enfants et les adolescents)

« Les effets neuropsychiques à long terme sur l’enfant à naître quand une femme enceinte prend un antidépresseur sont très mal connus ; des signaux inquiétants incitent à donner la priorité à la prise en charge psychologique. »

« Des médicaments très variés exposent à des troubles dépressifs ou à des idées suicidaires : des psychotropes, certains antiviraux, certains antibiotiques, etc. Quand le diagnostic de dépression est envisagé, il est utile de se demander si les troubles sont provoqués par un médicament. » (1/3 des gens prendraient des médicaments pouvant causer la dépression comme effet secondaire)

« Plusieurs antidépresseurs figurent dans le dossier des médicaments à écarter publié par Prescrire en 2018 ». (7 antidépresseurs à éviter selon Prescrire – 2018)

« En pratique, il est important de savoir remettre en question un traitement par antidépresseur, vu le peu d’efficacité globale et l’ampleur des effets indésirables de ces médicaments », estime la revue.

Sur le site de Prescrire : Antidépresseurs : quelques points de repère en 2018.

Pour plus d’informations sur la dépression, les antidépresseurs et le sevrage des antidépresseurs, voyez les liens plus bas.

Psychomédia
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Cancer : 8 médicaments à éviter selon la revue Prescrire

La revue Prescrire a actualisé, dans son numéro de février 2018, sa liste « des médicaments à écarter des soins et à remplacer par de meilleures options car leur balance bénéfices-risques est défavorable ».

Le défibrotide (Defitelio)

« Le défibrotide (Defitelio), un antithrombotique autorisé dans la maladie veino-occlusive hépatique sévère liée à une greffe de cellules souches hématopoïétiques, n’a pas été plus efficace en termes de mortalité ou de rémission complète de la maladie que des soins symptomatiques, dans un essai non aveugle. Mais il expose à des hémorragies parfois mortelles. Mieux vaut se concentrer sur les mesures préventives et les traitements symptomatiques. »

Antitumoraux

« Divers antitumoraux ont une balance bénéfices-risques nettement défavorable. Ils sont souvent autorisés dans des situations où les autres traitements semblent inefficaces. Plutôt que d’exposer les patients à une toxicité importante sans bénéfice clinique le justifiant, mieux vaut se concentrer sur des soins symptomatiques adaptés et sur la préservation d’une certaine qualité de vie des patients. »

Ces antitumoraux sont les suivants :

Le mifamurtide (Mepact)

« Le mifamurtide (Mepact – non commercialisé en France) en ajout à une chimiothérapie dans les ostéosarcomes, n’a pas d’efficacité démontrée en termes d’allongement de la durée de vie, et il expose à des réactions d’hypersensibilité graves, des épanchements pleuraux et péricardiques, des effets indésirables neurologiques, des surdité. Il est plus prudent de proposer une chimiothérapie sans mifamurtide. »

Le nintédanib (Vargatef)

« Le nintédanib (Vargatef – non commercialisé en France), un inhibiteur de tyrosine kinases autorisé dans certains cancers bronchiques non à petites cellules, en ajout au docétaxel (Taxotere° ou autre), n’a pas d’efficacité démontrée en termes d’allongement de la durée de vie, et il expose aux nombreux effets indésirables graves liés à l’inhibition de l’angiogenèse, dont : thromboses veineuses, hémorragies, hypertensions artérielles, perforations digestives, troubles de la cicatrisation. »

L’olaparib (Lynparza)

« L’olaparib (Lynparza) n’a pas d’efficacité démontrée en termes d’allongement de la durée de vie dans les cancers de l’ovaire à un stade avancé en traitement dit d’entretien, chez des femmes en rémission. Il expose à des effets indésirables graves : troubles de l’hématopoïèse, syndromes myélodysplasiques, leucémies myéloïdes aiguës. »

Le panobinostat (Farydak)

« Le panobinostat (Farydak) n’a pas d’efficacité démontrée en termes d’allongement de la durée de vie dans le myélome multiple réfractaire ou en rechute. Il expose à de nombreux effets indésirables souvent graves et qui touchent de nombreuses fonctions vitales, hâtant la mort de nombreux patients. »

La trabectédine (Yondelis)

« La trabectédine (Yondelis), sans efficacité tangible démontrée par des essais comparatifs dans les cancers de l’ovaire et les sarcomes des tissus mous, expose à des effets indésirables graves très fréquents, digestifs, hématologiques, hépatiques et musculaires. Dans les cancers de l’ovaire, il n’est pas raisonnable de l’ajouter à une chimiothérapie à base de sel de platine. Dans les sarcomes des tissus mous, quand les chimiothérapies n’ont pas été efficaces, mieux vaut se concentrer sur des soins symptomatiques visant à limiter les conséquences de la maladie. »

Le vandétanib (Caprelsa)

« Le vandétanib (Caprelsa) n’a pas d’efficacité démontrée en termes d’allongement de la durée de vie dans les cancers médullaires de la thyroïde métastasés ou non opérables. Les essais cliniques, en comparaison à un placebo, comportent trop de perdus de vue (patients ayant quitté l’essai avant la fin) pour démontrer un allongement du délai avant aggravation de la maladie ou décès. Il expose un tiers des patients à des effets indésirables graves (diarrhées, pneumonies, hypertensions artérielles), et aussi à des pneumopathies interstitielles, des torsades de pointes et des morts subites. »

La vinflunine (Javlor)

« La vinflunine (Javlor) est d’efficacité incertaine dans les cancers de la vessie avancés ou métastasés, avec une augmentation de la durée médiane de survie limitée au mieux à deux mois par rapport aux soins symptomatiques, selon un essai clinique de faible niveau de preuves. Elle expose à des effets indésirables hématologiques fréquents (dont des aplasies médullaires), des infections graves et des troubles cardiovasculaires (torsades de pointes, infarctus du myocarde, ischémies cardiaques), parfois mortels. »

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Migraines et maux de tête : les aliments déclencheurs selon une revue des études

Une étude, publiée dans le Journal of Head and Face Pain (JHFP), fait le point sur les aliments qui peuvent provoquer les crises de migraine.

L’un des déclencheurs les plus importants pour le mal de tête est le retrait de la caféine, indiquent Vincent Martin et Brinder Vij de l’Université de Cincinnati, qui ont réalisé une analyse de plus de 180 études sur le sujet.

« Si vous prenez régulièrement trois ou quatre tasses de café tous les matins et que vous décidez un jour de sauter cette routine, vous aurez probablement un bon mal de tête ce jour-là », explique Vincent Martin. Mais trop de café peut également présenter un risque : 400 mg par jour (une tasse contient 125 mg) est probablement le maximum pour les personnes qui souffrent de migraine, précise-t-il.

Un autre déclencheur de la migraine est le MSG, qui est un exhausteur de goût utilisé dans une variété d’aliments transformés, dont les aliments surgelés ou en conserve, les soupes, les plats internationaux, les grignotines, les vinaigrettes, les sels d’assaisonnement, le ketchup, la sauce barbecue, et, de façon importante, la cuisine chinoise.

« Vous éliminez cet ingrédient en consommant moins d’aliments transformés », explique le chercheur. « Vous consommez des aliments plus naturels tels que des légumes et des fruits frais ainsi que des viandes fraîches. Le MSG est plus provocateur lorsqu’il est consommé dans des liquides tels que les soupes. »

Dans l’une des études recensées, 5 % des personnes souffrant de migraine étaient plus susceptibles d’avoir une attaque les jours où elles consommaient des nitrites qui sont des agents de conservation utilisés dans les viandes transformées comme le bacon, les saucisses, le jambon et les viandes froides. Lire les étiquettes nutritionnelles pour vérifier leur présence est une bonne idée, dit-il.

L’alcool est un des facteurs alimentaires déclencheurs les plus fréquemment rapportés. Des études suggèrent que la vodka et le vin rouge, en particulier ceux qui ont une teneur élevée en histamine, sont problématiques.

Une alimentation sans gluten n’était utile pour réduire les maux de tête que chez les personnes souffrant de maladie cœliaque, ont montré des études.

Pour ce qui est des régimes alimentaires globaux, l’un des plus prometteurs pour les personnes qui ont des attaques de migraine fréquentes est celui qui augmente les niveaux de graisses oméga-3 et diminue ceux d’oméga-6. Ce qui signifie de diminuer les huiles végétales polyinsaturées (de maïs, tournesol, carthame, canola et soja) et augmenter l’huile de lin, dit le chercheur. Les aliments à consommer incluraient les graines de lin, le saumon, le flétan, la morue et les pétoncles tandis que ceux à éviter seraient les arachides et les noix de cajou.

Psychomédia avec sources : University of Cincinnati, JHFP.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Douleur : quels médicaments choisir selon la revue Prescrire

« En cas de douleurs faibles à modérées, quand un traitement est nécessaire, le paracétamol est le médicament de premier choix », indique la Revue Prescrire dans son numéro de novembre. Le paracétamol, aussi appelé acétaminophène, est l’ingrédient actif de plusieurs médicaments (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan, Tylénol…).

« Si la douleur n’est pas soulagée, on peut recourir soit à un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS) tel que l’ibuprofène (sans dépasser 1 200 mg par jour chez les adultes) ou le naproxène, soit à un opioïde dit faible tel que la codéine, la dihydrocodéine, ou le tramadol. Pour des douleurs très intenses, la morphine est la référence parmi les opioïdes dits forts. »

Mais, « il n’est pas démontré que la codéine, la dihydrocodéine ou le tramadol exposent à moins de risques que la morphine à dose minimale efficace », précise la revue.

« Tous les opioïdes exposent aux mêmes effets indésirables dose-dépendants que la morphine : notamment constipations, nausées, somnolence, confusions, dépendance surtout avec des doses élevées, dépressions respiratoires et comas en cas de surdose.

La dihydrocodéine (Dicodin LP°) a été la moins évaluée. La codéine et le tramadol (Topalgic° ou autre) ont des effets très variables d’un patient à l’autre : très faible efficacité chez les uns, surdose chez d’autres, aux doses usuelles recommandées. Le tramadol a un profil d’effets indésirables plus chargé que les autres opioïdes.

La buprénorphine a une efficacité antalgique peu importante. Elle expose à moins d’effets indésirables que les autres opioïdes, avec malgré tout un risque de surdose ou de dépression respiratoire en association avec certains médicaments.
Dans les douleurs aiguës, l’association codéine + paracétamol est un peu plus efficace que le paracétamol seul et probablement pas plus efficace qu’un AINS. Dihydrocodéine, tramadol et buprénorphine ne sont également probablement pas plus efficaces qu’un AINS.

En pratique, en 2015, quand un opioïde apparaît justifié, il n’est pas démontré que la codéine ou le tramadol exposent à moins de risques que la morphine à dose minimale efficace. En cas d’utilisation d’un opioïde dit faible, il est prudent d’être au moins aussi vigilant qu’avec la morphine. »

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia