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Dons du sang : les réserves au plus bas depuis 2011

Dons du sang : les réserves au plus bas depuis 2011

Le 6 juin 2019

Les nombreux jours fériés du mois de mai et l’approche de la période estivale ont un impact sur les réserves de dons du sang, au plus bas depuis huit ans. L’Établissement français du sang (EFS) appelle les donneurs à une mobilisation générale sans attendre la journée mondiale du 14 juin.

Reconstituer les réserves de sang

L’objectif de l’EFS est désormais de sensibiliser les donneurs pour garantir que des réserves de sang soient disponibles à l’approche de la période estivale afin de répondre aux besoins des patients. Les jours fériés mettent en difficulté les centres de collecte, fermés pendant ces périodes. Les donneurs sont également moins enclins à se rendre au centre de collecte durant les jours fériés et les ponts.

Pour pallier les situations les plus critiques, 10.000 poches de sang sont nécessaires, chaque jour. Ces collectes de sang permettent de réagir face aux hémorragies mais aussi d’assurer certains traitements pour les patients atteints d’une maladie du sang ou d’un cancer. Le sang a une durée de vie limitée de 7 jours pour les plaquettes et de 42 jours pour les globules rouges.

Opération #Prenez le relais

La Journée mondiale du don du sang, célébrée le 14 juin, sera un moment-clé afin de mobiliser des milliers de personnes partout dans le monde autour du don du sang. En partenariat avec M6, l’EFS a lancé une opération #Prenez le relais, 1 mois pour tous donner ! Du 11 juin au 13 juillet 2019, les donneurs sont invités à donner leur sang mais aussi à encourager le plus grand nombre à donner également. L’EFS va organiser 7.000 collectes dans la France, à cette occasion.

Rendez-vous sur le site du Don du sang pour connaître les différents points de collecte et savoir si vous pouvez donner votre sang. Il faut avoir entre 18 et 70 ans pour donner et peser plus de 50 kilos. Les personnes ayant des infections ou des problèmes cardiaques, ne sont pas éligibles.

Stéphanie Haerts

À lire aussi : Tout savoir sur la circulation sanguine

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Détecter un cancer dans un échantillon de sang

Détecter un cancer dans un échantillon de sang

Le 7 décembre 2018.

Il y a quelques années, ce test était inenvisageable et pourtant, des chercheurs viennent de mettre au point un test sanguin capable de révéler si le patient est atteint d’un cancer.

Un test pour dépister le cancer en quelques minutes

C’est une nouvelle qui pourrait révolutionner la recherche autour du cancer et plus précisement, améliorer son dépistage. Des chercheurs australiens de l’université du Queensland viennent de publier les résultats de leur découverte : un test sanguin qui détecte en dix minutes la présence, ou non, d’un cancer.

Les recherches, publiées le 5 décembre dans la revue Nature Communications, permettent de penser que si cette méthode de dépistage arrive sur le marché, elle sera moins coûteuse, moins longue et moins invasive que les biopsies actuellement pratiquées : on prélève une parcelle de la tumeur du patient pour l’étudier et savoir si elle est cancéreuse ou non.

Des résultats fiables pour 90 patients sur 100

« Le cancer est une maladie extrêmement compliquée et variable, ça a été difficile de trouver une signature commune à tous les cancers, distincte des cellules saines », explique Abu Sina, chercheur à l’université du Queensland. Et pourtant les résultats sont encourageants : ce test sanguin a réagi avec succès dans 90% des cas étudiés.

Concrètement, comment ça marche ? Le sang est plongé dans un mélange d’eau et de nanoparticules d’or de couleur rose. Si l’ADN des cellules cancéreuses se colle à l’or et que le mélange reste rose dans les dix minutes, alors nous sommes en présence d’un cancer. Par contre, si nous sommes en présence de cellules saines, le liquide devient bleu.

Maylis Choné

À lire aussi : Test de dépistage du VIH

 

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Finies les aiguilles, bientôt les prises de sang se feront sans piqûre

Finies les aiguilles, bientôt les prises de sang se feront sans piqûre

Une entreprise américaine a mis au point une alternative aux piqûres : un boîtier à coller sur la face extérieure du bras qui collecte le sang.

Plus d’aiguille, mais un boîtier à coller sur le bras

Que les personnes qui paniquent à l’idée d’une piqûre se rassurent : la fin des prises de sang ou toute autre injection avec une grande aiguille est annoncée. Des chercheurs américains ont en effet mis au point des outils moins invasifs pour prélever les échantillons de sang.

La startup américaine Seventh Sense propose ainsi un boîtier à coller sur la face extérieure du bras. Deux à trois minutes après avoir appuyé sur son gros bouton poussoir, le sang est collecté dans son petit réservoir afin d’être analysé. Les fondateurs de Seventh Sense Biosystems viennent d’obtenir l’autorisation de commercialiser cette invention en Europe. 

Les micro-aiguilles rendent l’acte indolore

La technologie, qui consiste à ne pas transpercer la peau, en est encore à ses débuts. Ces scientifiques américains ont donc trouvé le moyen de minimiser le côté invasif des aiguilles en réduisant leur taille. La prise de sang ne s’effectue plus au niveau du pli du coude, mais par les capillaires, vaisseaux sanguins extrêmement fins, souples et élastiques. Les micro-aiguilles, pas plus grosses qu’un cil, rendent l’acte indolore.

Le boîtier aspire une petite quantité de sang. Une fois enlevé, le dispositif laisse une légère cicatrice qui s’estompe rapidement. La quantité de sang prélevée est très faible, entre 0,1 et 0,15 millilitre, mais permet d’effectuer la plupart des analyses courantes. Ainsi, l’évolution du système devrait permettre d’augmenter la capacité de prélèvement.

À lire aussi : Tout savoir sur la vie d’une poche de sang

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L’EFS lance un grand appel aux dons de sang

L’EFS lance un grand appel aux dons de sang

Le 14 décembre 2017.

Avant les fêtes de fin d’année, qui sont souvent l’occasion pour les Français de partir en vacances, l’Établissement français du sang lance un grand appel aux dons, car les réserves en produits sanguins s’épuisent rapidement.

Les réserves de sang de l’EFS sont aujourd’hui trop faibles

Les réserves de sang s’épuisent et il est urgent de combler ce manque. À l’approche des fêtes, l’Établissement français du sang vient de lancer un appel national aux dons de sang, en rappelant que les fins d’années sont souvent marquées par une baisse de la collecte de sang.

« L’EFS en appelle à la générosité de toutes et tous en cette période de fêtes en les conviant dans l’un de ses 128 centres de collecte ou dans l’une des nombreuses collectes mobiles qui se tiennent en décembre », déclare l’organisme dans un communiqué. « Les réserves de sang sont en baisse depuis une dizaine de jours et sont désormais trop fragiles pour aborder en sécurité le début de l’année nouvelle ».

Un site Internet pour savoir où donner son sang

L’Établissement français du sang rappelle en effet que pour subvenir aux besoins de tous les hôpitaux français, les dons de sang doivent être réguliers et constants car la durée de vie des produits sanguins est limitée à 5 jours pour les plaquettes et 42 jours pour les globules rouges. 10 000 dons quotidiens sont alors nécessaires. « La mobilisation des donneurs est essentielle chaque jour », rappelle l’EFS.

Pour savoir où donner votre sang, il vous suffit de vous rendre sur le site Internet de l’EFS, et de cliquer sur l’onglet « Où donner ? ». Après avoir renseigné votre ville, votre code postal où la date à laquelle vous souhaitez donner, une carte interactive s’affichera et vous offrira la possibilité de connaître tous les centres, mobiles ou fixes, de l’EFS.

Gaëlle Latour

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Don du sang : les besoins sont encore très importants

Don du sang : les besoins sont encore très importants

Le 10 juillet 2017.

En ce début d’été, l’Etablissement français du sang (EFS) a fait savoir qu’il craignait une pénurie de produits sanguins pendant les vacances. Pourtant, les besoins sont toujours importants pendant les 2 mois d’été.

Une campagne nationale de mobilisation

« Les maladies ne prennent pas de vacances », alerte l’Etablissement Français du Sang, qui vient de lancer une campagne nationale pour mobiliser les donneurs de sang avant le grand départ de tous les vacanciers. Il est en effet toujours plus difficile de trouver des donneurs l’été et pourtant, la demande ne faiblit pas. Selon l’EFS, on pourrait en effet assister à une pénurie dans les semaines à venir.

En cause : les fortes chaleurs et les premiers départs en vacances qui ont détourné les potentiels donneurs des centres de collecte. « Un don de sang est rapide, ça ne prend que 40 minutes consultation comprise », explique le docteur Fourniol, responsable des prélèvements pour le nord de l’Ile-de-France, dans les colonnes du Parisien. 10 000 dons de sang sont nécessaires chaque jour pour répondre aux besoins des malades.

10 000 dons de sang sont nécessaires chaque jour

Cela paraît énorme, mais il faut bien comprendre que les produits sanguins ne se conservent pas longtemps : 5 jours pour les plaquettes, 42 jours pour les globules rouges. La mobilisation de tous est donc capitale. On rappelle cependant que pour donner son sang il faut avoir entre 18 et 70 ans et ne pas être malade. Si vous vous êtes fait un tatouage ou un piercing, il faudra attendre 4 mois pour donner votre sang.

L’EFS espère pouvoir collecter 100 000 à 105 000 poches de sang d’ici au 14 juillet. « Nous avons actuellement 80 000 poches en stock, il nous faut impérativement récolter 20 000 poches supplémentaires dans les prochains jours pour répondre à la demande en sang à venir », a estimé le docteur François Charpentier, directeur collecte et production à l’EFS. Les personnes du groupe O négatif sont des donneurs universels, ils sont donc particulièrement recherchés. 

Marine Rondot

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Un antibiotique naturel dans le sang du dragon de Komodo

Un antibiotique naturel dans le sang du dragon de Komodo

Le 28 février 2017.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l’université George-Mason, aux États-Unis, on trouverait dans le sang du dragon de Komodo des protéines capables de tuer des bactéries très dangereuses pour l’homme.

Un antidote contre la résistance bactérienne

Comment faire face à la résistance de certaines bactéries aux antibiotiques ? Les chercheurs du monde entier travaillent à cette question. Mais il se pourrait que le dragon de Komodo ait une solution pour nous. Cet animal terrifiant, tout droit sorti de la préhistoire, disposerait en effet de capacités antibactériennes assez intéressantes. C’est en tout cas ce que révèle une étude publiée dans le Journal of Proteome Research.

Selon ces travaux, ce varan d’Indonésie, long de 2 à 3 mètres et pesant pas loin de 70 kilos, est porteur de très nombreuses bactéries qui, pourtant, ne lui font aucun mal. Cette résistance bactérienne a donc été étudiée et serait due à la présence de protéines dans son sang. Ces protéines seraient capables de combattre efficacement les bactéries qui résistent aux antibiotiques et qui tuent près de 700 000 personnes chaque année, à travers le monde.

Fabriquer des traitements contre les infections les plus mortelles

Les chercheurs ont bon espoir que ces protéines, appelées aussi peptides antimicrobiens, puissent être la base de traitements contre les infections les plus mortelles. Pour pousser plus loin leurs travaux, ils ont synthétisé 8 de ces protéines et ont testé leur efficacité sur différents microbes, dont le Pseudomonas aeruginosa et le staphylocoque doré SARM, deux bactéries multi-résistantes.

Résultat : 7 protéines sont parvenues à tuer ces deux bactéries et la huitième n’a réussi à tuer que l’une des deux. Ces travaux très encourageants devront cependant être poussés encore plus loin pour savoir si les hommes seront capables de supporter des traitements qui contiennent ces protéines. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelait, lundi 27 février, l’urgence de renforcer les moyens dans la lutte contre les super bactéries. Elle n’aura jamais été si rapidement entendue. 

À lire aussi : Résistance bactérienne : quelles alternatives aux antibiotiques ?

Marine Rondot

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Les maladies à prions bientôt détectables grâce à une prise de sang ?

Les maladies à prions bientôt détectables grâce à une prise de sang ?

Le 14 février 2017.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs français et américains, il sera bientôt possible de détecter une maladie à prions, comme la maladie de Creutzfeldt-Jakob, à un stade précoce, uniquement avec une prise de sang.

Déceler des maladies rares par des tests sanguins

Les maladies à prions sont des « maladies rares, caractérisées par une dégénérescence du système nerveux central et la formation d’agrégats d’une protéine spécifique », détaille l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Ces maladies pouvaient jusqu’à présent être décelées grâce à une biopsie des amygdales. Mais ce geste invasif pourrait être bientôt remplacé par une simple prise de sang.

C’est en tout cas sur ce dossier que travaillent Stéphane Haïk, directeur de recherche à l’Inserm et coordonnateur du Centre national de référence des agents transmissibles non conventionnels à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et Claudio Soto, professeur de neurologie à l’école médicale de l’UTHealth et directeur du George et Cynthia W. Mitchell Center de l’UTHealth pour la maladie d’Alzheimer.

Détecter la maladie avant l’apparition des premiers symptômes

Selon leurs travaux, la maladie de Creutzfeldt-Jakob aurait été détectée dans le sang de deux patients 16 mois et 31 mois avant l’apparition des premiers symptômes. Cette découverte « donne l’espoir d’arriver un jour faire la même chose pour d’autres maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, elles aussi dues à l’accumulation d’une protéine toxique », s’est réjoui le Pr. Stéphane Haïk.

Selon l’Inserm, « d’autres protéines de l’organisme impliquées dans certaines maladies » peuvent en effet « adopter le même comportement » que la protéine prion : « la peptide béta-amyloïde impliqué dans la maladie d’Alzheimer, l’alpha-synucléine dans la maladie de Parkinson, ou la protéine p53 dans le cancer ». Plus ces maladies sont détectées tôt, plus les dommages irréversibles causés par la maladie dans le cerveau sont évités. De nouveaux travaux seront donc nécessaires pour savoir si une simple prise de sang pourrait un jour permettre de déceler la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. 

Marine Rondot

À lire aussi : Un test sanguin capable de détecter la maladie d’Alzheimer ?

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Patch connecté : avancement vers un remplacement des prises de sang (Vidéo)

Des chercheurs américains ont développé un patch souple et flexible qui adhère facilement à la peau et mesure différents paramètres de santé présents dans la sueur, lesquels peuvent être lus par une application sur smartphone.

Le patch, développé par John A. Rogers de la Northwestern University et ses collègues, a été testé avec des athlètes pour mesurer comment leur corps répondait à l’exercice. Dans le futur, il pourra être utilisé plus largement pour le diagnostic de maladies.

La sueur contient plusieurs composés chimiques fournissant des informations sur la santé physiologique.

Ce dispositif permettra aux gens de surveiller leur santé sans avoir besoin d’échantillons de sang avec une électronique intégrée qui ne nécessite pas de batterie mais qui permet la connexion sans fil à un smartphone, expliquent les chercheurs.

La sueur coule à travers de minuscules canaux microscopiques jusqu’à de petits compartiments circulaires dans lesquels les réactions avec des produits chimiques entraînent des changements de couleur indiquant des changements de pH, de concentrations de glucose, de chlorure et de lactate.

L’application sur smartphone prend une photo du dispositif et analyse l’image pour obtenir les données sur les concentrations des biomarqueurs.

Ces travaux sont décrits dans la revue Science Translational Medicine.

Plusieurs équipes de recherche développent actuellement des patchs connectés mesurant différents paramètres de santé.

Psychomédia avec source : Northwestern University.
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10 bonnes raisons de donner son sang

Le 29/04/2016,

Si vous avez entre 18 et 70 ans, êtes en bonne santé et pesez plus de 50 kg, vous pouvez en principe donner votre sang, alors qu’attendez-vous ?

Voici 10 bonnes raisons de le faire, si vous manquez de motivation !

1/ Vous sauvez des vies

Donner son sang soigne 1 million de personnes chaque année en France.

2/ Chaque jour, 10 000 dons sont nécessaires pour répondre aux besoins des malades

3/ C’est rapide

L’acte en lui-même dure environ 10 minutes. En comptant l’entretien avec le médecin et le repos après le prélèvement, c’est 45 minutes maximum au total.

4/ Vous pouvez le faire 4 fois dans l’année si vous êtes une femme et 6 si vous êtes un homme

5/ C’est un geste totalement désintéressé

En France, le don du sang ne fait l’objet d’aucune rémunération et ne peut être source d’aucun profit financier.

6/ C’est facile !

Il existe en France 151 sites de prélèvements en plus des 40 000 collectes chaque année, vous pouvez forcément donner votre sang près de chez vous !

7/ La transfusion sanguine est indispensable dans le traitement de nombreuses pathologies

8/ Il n’existe pas de produit de substitution au sang

9/ Vous êtes systématiquement averti par courrier si une anomalie est détectée dans votre sang

10/ C’est un produit précieux et périssable, que nous avons tous !

Alors, donnez votre sang !

Plus d’informations sur le don du sang et pour connaitre les lieux de collecte proches de chez vous, rendez-vous sur www.dondusang.net.

Source : EFS

Crédit photo : shutterstock.com

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Cancer du poumon : Nice est à la pointe du diagnostic précoce par prise de sang

Crédits photo : ©Fotolia

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[Etudes, recherches] Il y a quelques mois à peine,  c’était en novembre 2014, le CHU de Nice annonçait « une 1ère mondiale » : la découverte que le cancer du poumon pourrait être dépisté avec une « simple » prise de sang (1). Dans une population à haut risque de cancer du poumon (fumeurs souffrant de bronchopathie chronique obstructive), l’équipe niçoise avait pu mettre en évidence la présence de cellules tumorales circulantes plus d’un an avant que le diagnostic du cancer du poumon par scanner. Mais ces résultats préliminaires, obtenus dans un seul centre qui méritaient d’être validés à grande échelle. Telle est l’ambition de l’étude AIR qui sera conduite dans 15 établissements français auprès de 600 personnes volontaires.

Cette étude nationale est destinée à évaluer l’intérêt d’associer la recherche de cellules tumorales circulantes (CTC) dans une « simple » prise de sang et le scanner du poumon pour le dépistage du cancer du poumon. En pratique, un scanner du poumon à faible dose de rayons sera réalisé trois années de suite et à chaque fois il sera accompagné d’une prise de sang destinée à la recherche de CTC. L’étude a reçu l’approbation des autorités de santé (Comité de protection des personnes et Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Elle débutera dans les Alpes Maritimes fin 2015 et sera étendue à 14 autres centres français début 2016.

« Nous espérons que ce projet AIR mené à grande échelle sur le territoire national confirmera nos résultats préliminaires et que la recherche de cellules tumorales circulantes sur une simple prise de sang améliorera le taux de détection des cancers du poumon et représentera aussi un outil d’aide à la décision face aux anomalies pulmonaires de cause indéterminée détectées sur le scanner du poumon. » confient les Pr Charles-Hugo Marquette, Coordonnateur équipes cliniques et Paul Hofman, Coordonnateur biologie pathologie du CHU de Nice.

Le projet AIR – qui est concerné ?
Cette étude portera sur 600 personnes à risque c’est-à-dire : plus de 55 ans, fumeurs ou ex-fumeurs (au moins 1 paquet/j pendant 30 ans ou 2 paquets/j pendant 15 ans) souffrant d’une bronchopathie chronique obstructive documentée sur les tests du souffle appropriés.
Pour plus de renseignements et notamment pour savoir précisément qui est concerné par ce dépistage du cancer du poumon www.projet-air.org
En savoir plus sur le cancer du poumon

Prévalence du cancer du poumon
Le cancer du poumon est en France la 1ère cause de mortalité par cancer chez l’homme (21 326 morts en 2012) devant le cancer colorectal (9 275 morts) et prostatique (8 876 morts). Chez la femme en 2012 il était en 2ème position (8 623 morts) après le cancer du sein (11 886 morts) et devant le cancer colorectal (8 447 morts). En 2015, pour la 1ère fois, la mortalité par cancer du poumon chez la femme va dépasser en Europe la mortalité par cancer du sein. Ceci, surtout en raison de la situation épidémiologique au Royaume-Uni et en Pologne. En France cette situation (cancer du poumon > cancer du sein) sera atteinte chez les femmes en 2022. Le pronostic cancer du poumon est mauvais car ce cancer est le plus souvent diagnostiqué à un stade avancé, quand il est trop tard pour pouvoir proposer un traitement chirurgical curatif. C’est pourquoi il y a une réelle place pour le diagnostic précoce.

Des morts évitables par la lutte anti-tabac et par un dépistage ciblé
Une grande partie des décès peut être prévenue car, dans 90% des cas, c’est le tabac qui est responsable du cancer du poumon. La réduction de la mortalité liée au cancer du poumon repose donc avant tout par la lutte anti-tabac qui fait appel à 4 leviers : prix élevés du tabac, dénormalisation de la cigarette, substitution nicotinique active, comprenant notamment le recours à l’e-cigarette et prévention du tabagisme passif.

La réduction de la mortalité du cancer du poumon passe aussi par le dépistage de ce cancer à un stade précoce, quand on peut encore proposer une chirurgie curative. Aux États-Unis, l’étude du National Lung Screening Trial (NLST), conduite par le National Cancer Institut(2) a montré que le dépistage par scanner thoracique pouvait réduire la mortalité par cancer du poumon de près de 20%.

Mieux cibler les patients à risque de cancer du poumon
Le principal problème du dépistage par scanner c’est que chaque scanner a 20 fois plus de chances de mettre en évidence une anomalie bénigne appelée « faux positif » qu’un cancer du poumon et donc, de conduire inutilement à des examens invasifs. C’est la une des principales raisons pour lesquelles les autorités de santé Européennes n’ont pas à ce jour généralisé le scanner de dépistage du cancer du poumon. Pour rendre le dépistage par scanner plus efficace, il est recommandé de cibler les patients les plus à risque et de s’aider de biomarqueurs prédictifs. Les critères de risque pour le dépistage dans l’étude du NLST (plus de 55 ans, fumeurs ou ex-fumeurs, arrêt du tabac ≤ 15 ans) sont en effet clairement insuffisants. Il faut cibler ce dépistage sur les patients dont le risque est plus élevé, par exemple les patients souffrant de bronchopathie chronique obstructive et s’aider de biomarqueurs « prédictifs », par exemple la détection de cellules tumorales circulantes.

Article de CHU Réseau, toute l’actualité des CHU – Tous droits de reproduction réservés

(1) Ilie et al. “Sentinel’’ Circulating Tumor Cells Allow Early Diagnosis of Lung Cancer in Patients with Chronic Obstructive Pulmonary Disease. PLoS One. 2014
(2) Aberle et al. Reduced Lung-Cancer Mortality with Low-Dose Computed Tomographic Screening. N Engl J Med 2011


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