Archives par mot-clé : Santé

Des niveaux élevés de nanoplastiques détectés dans l’eau embouteillée

Une récente étude, menée par des chercheurs des universités de Columbia et Rutgers, a révélé la présence alarmante de nanoplastiques dans l’eau embouteillée. Cette étude, pionnière dans l’utilisation d’un microscope à double laser, a détecté près de 240 000 morceaux de nanoplastiques par litre, soulignant un problème potentiellement grave.

Les chercheurs ont analysé cinq échantillons de trois marques d’eau embouteillée courantes, découvrant que les niveaux de particules variaient de 110 000 à 400 000 par litre. Cette taille de nanoplastiques, inférieure à un micron, est dix fois plus petite que celle des microplastiques précédemment étudiés. Les nanoplastiques sont principalement issus des bouteilles elles-mêmes et des filtres à membrane par osmose inverse utilisés pour éliminer les contaminants.

Bien que la question de savoir si ces nanoplastiques sont nuisibles à la santé soit encore en cours d’examen, des préoccupations subsistent. Les nanoplastiques, pénétrant dans les tissus des mammifères, dont les humains, soulèvent des interrogations quant à leur impact sur les cellules. Cependant, aucune conclusion définitive n’a été tirée quant à leur dangerosité.

Face à cette découverte, les chercheurs ont personnellement réduit leur consommation d’eau embouteillée. Toutefois, l’Association internationale de l’eau embouteillée a souligné le manque de méthodes normalisées et le manque de consensus scientifique sur les impacts potentiels des nanoplastiques. Les chercheurs préconisent l’utilisation de bouteilles réutilisables pour ceux qui s’inquiètent de cette situation.

Cette étude souligne le besoin d’une attention accrue sur la qualité de l’eau embouteillée. Alors que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les implications sur la santé, elle incite déjà à repenser l’utilisation quotidienne de bouteilles en plastique au profit de solutions plus durables

Nutri-Score : des nouvelles règles à partir du 1er janvier 2024

À partir du 1er janvier 2024, le Nutri-Score, indicateur clé de la qualité nutritionnelle des produits alimentaires, subira des modifications significatives pour renforcer la transparence dans les choix alimentaires. Cela affectera considérablement certaines catégories de produits, obligeant les consommateurs à revoir leurs habitudes.

Comprendre le Nutri-Score

Instauré en 2016 par le gouvernement français, le Nutri-Score, classant les produits de A (vert foncé, meilleure note) à E (rouge, moins favorable), sert à informer rapidement les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments. Utilisé dans sept pays européens, il est différent du score nutritionnel qui évalue la valeur nutritionnelle des aliments.

Calcul du Nutri-Score

Basé sur une formule mathématique élaborée par le professeur Serge Hercberg, le Nutri-Score prend en compte la teneur en nutriments favorables (fibres, protéines, etc.) et les nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel). Le résultat, associé à une lettre et une couleur, est affiché sur l’emballage.

Les changements à venir au 1er janvier 2024

Les critères du Nutri-Score seront resserrés, principalement affectant la teneur en gras, sel, sucre, et impactant également les fibres. Les édulcorants seront désormais pris en compte. Cette évolution vise à aligner l’algorithme sur les recommandations alimentaires.

Produits concernés

Certains produits bien notés actuellement verront leur classement changer. Les transformations toucheront notamment les produits transformés, les céréales, les viandes, les poissons, et les huiles. Les laits, boissons lactées, et boissons végétales seront également inclus dans la nouvelle réglementation.

Impacts sur les produits

Les huiles moins grasses, les céréales complètes, et les poissons gras seront mis en valeur, tandis que les viandes rouges, les pizzas, les plats transformés, et les laits végétaux verront leur note diminuer.

Volontariat et réactions des marques

Actuellement, l’affichage du Nutri-Score est volontaire, et cela ne changera pas en 2024. Certaines marques ont toutefois décidé de ne plus l’afficher, contestant sa légitimité. D’autres, comme Bjorg, ont opté pour d’autres labels pour éviter une baisse de leur note.

Produits exemptés

Certaines catégories de produits, tels que les herbes aromatiques, les thés, les cafés, les levures, les fruits et légumes, et l’alcool, restent exemptes de cette réglementation.

Bien que le Nutri-Score soit un indicateur utile, il est important de le considérer avec discernement, car il ne prend pas en compte certains éléments tels que l’index glycémique ou la qualité des protéines et lipides. La vigilance demeure la clé pour des choix alimentaires éclairés

Un Francilien sur deux en proie aux îlots de chaleur

Sous le coup de vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, les Franciliens font face à des conditions climatiques de plus en plus difficiles. Une étude menée par l’Institut Paris Région révèle que plus de la moitié de la population d’Île-de-France réside dans des zones considérées comme vulnérables aux pics de chaleur, appelées « îlots de chaleur ». Cette cartographie précise permet de cibler les zones les plus touchées et d’identifier les populations les plus vulnérables, ouvrant ainsi la voie à des mesures de prévention et de gestion de crise.

L’étude a révélé que plus de 6 millions de Franciliens, soit 51 % de la population des ménages, vivent dans des pâtés de maisons sujets à des îlots de chaleur potentiellement intenses pendant la nuit en période estivale. Ces îlots de chaleur sont des zones où la chaleur est emprisonnée, notamment en raison de la densité urbaine, du manque d’espaces verts et de l’activité humaine.

L’effet d’îlot de chaleur urbain est principalement causé par la minéralisation et la densification des zones urbaines, ainsi que par l’activité humaine qui génère de la chaleur supplémentaire. Ces facteurs ont un impact sur la santé des habitants, en particulier des groupes sensibles tels que les enfants et les personnes âgées.

Les résultats de l’étude montrent qu’une différence de température pouvant atteindre 7 à 8 °C (voire 10 °C en cas de canicule) peut exister entre Paris et les zones rurales environnantes. Cette disparité souligne l’importance de créer des environnements plus frais et confortables, notamment la nuit, lorsque la récupération et le sommeil sont essentiels.

Au-delà de l’effet d’îlot de chaleur, d’autres facteurs influencent également la manière dont les habitants vivent ces épisodes de chaleur extrême. La fragilité des populations et la qualité du logement jouent un rôle crucial. Les enfants en bas âge et les personnes âgées sont plus vulnérables, tout comme ceux qui vivent près des grands axes routiers, où la pollution de l’air est plus présente. De plus, la capacité à faire face à ces situations est également influencée par la proximité des espaces verts, des services médicaux et des ressources locales.

Face à ces défis, les experts soulignent la nécessité de protéger les îlots de fraîcheur restants et d’adopter des solutions durables. Les initiatives comprennent la réintégration d’espaces verts, le développement d’espaces publics de refroidissement, la remise en circulation des rivières et l’amélioration de l’isolation des bâtiments.

En fin de compte, cette étude cartographique fournit aux communes et aux décideurs les informations nécessaires pour prendre des mesures de prévention et d’adaptation. L’objectif est de protéger les populations vulnérables et de créer des environnements urbains plus résilients face aux vagues de chaleur croissantes liées au changement climatique

Les énigmes de Beethoven dévoilées grâce à l’ADN de ses cheveux, près de 200 ans plus tard

Un sombre lundi de mars 1827, le compositeur allemand Ludwig van Beethoven s’éteignait après une maladie prolongée. Alité depuis le Noël précédent, il avait été frappé par la jaunisse, ses membres et son abdomen gonflés, chaque souffle devenant un combat.

Alors que ses proches triaient ses affaires personnelles, ils découvrirent un document que Beethoven avait rédigé un quart de siècle plus tôt – un testament enjoignant à ses frères de faire connaître les détails de sa condition au public.

Aujourd’hui, il n’est plus un secret que l’un des plus grands musiciens que le monde ait jamais connus était fonctionnellement sourd dès la mi-quarantaine. C’était une ironie tragique que Beethoven souhaitait que le monde comprenne, non seulement d’un point de vue personnel, mais aussi médical.

Le compositeur survivrait à son médecin de près de deux décennies, mais près de deux siècles après la mort de Beethoven, une équipe de chercheurs entreprit de réaliser son testament de manière qu’il n’aurait jamais imaginée possible : en analysant génétiquement l’ADN dans des échantillons authentifiés de ses cheveux.

« Notre objectif principal était d’éclairer les problèmes de santé de Beethoven, qui incluent notamment une perte auditive progressive, commençant dans la vingtaine et le conduisant à une surdité fonctionnelle d’ici 1818 », expliqua le biochimiste Johannes Krause de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive en Allemagne.

La cause principale de cette perte auditive n’a jamais été déterminée, même pas par son médecin personnel, le Dr Johann Adam Schmidt. Ce qui avait commencé par des acouphènes dans sa vingtaine avait peu à peu cédé la place à une tolérance réduite aux bruits forts, entraînant finalement une perte d’audition dans les fréquences élevées, mettant ainsi fin à sa carrière d’artiste interprète.

Pour un musicien, rien ne pouvait être plus ironique. Dans une lettre adressée à ses frères, Beethoven avoua être « désespérément affligé », allant jusqu’à envisager le suicide.

Ce n’était pas seulement la perte auditive que le compositeur avait dû affronter dans sa vie adulte. Dès l’âge de 22 ans, il aurait souffert de douleurs abdominales sévères et de crises chroniques de diarrhée.

Six ans avant sa mort, les premiers signes de maladie du foie apparurent, une maladie pensée avoir été en partie responsable de son décès à l’âge relativement jeune de 56 ans.

En 2007, une enquête médico-légale sur une mèche de cheveux présumée appartenir à Beethoven suggéra que l’empoisonnement au plomb aurait pu accélérer sa mort, voire être ultimement responsable des symptômes qui l’avaient emporté.

Etant donné la culture de consommation dans des récipients de plomb et les traitements médicaux de l’époque impliquant l’utilisation de plomb, cette conclusion n’était guère surprenante.

Cependant, cette étude récente, publiée en mars de cette année, réfute cette théorie en révélant que les cheveux ne provenaient pas de Beethoven en premier lieu, mais plutôt d’une femme inconnue.

Plus important encore, plusieurs mèches de cheveux confirmées comme étant beaucoup plus susceptibles d’être celles du compositeur indiquent que sa mort était probablement due à une infection par l’hépatite B, exacerbée par sa consommation d’alcool et de nombreux facteurs de risque de maladie du foie.

Quant à ses autres affections ?

« Nous n’avons pas pu trouver de cause définitive à la surdité ou aux problèmes gastro-intestinaux de Beethoven », déclara Krause.

D’une certaine manière, nous sommes confrontés à plus de questions sur la vie et la mort du célèbre compositeur classique. Où a-t-il contracté l’hépatite ? Comment une mèche de cheveux de femme a-t-elle pu passer pour celle de Beethoven pendant des siècles ? Et qu’en était-il de ses douleurs abdominales et de sa perte d’audition ?

Étant donné que l’équipe s’était inspirée du désir de Beethoven de faire comprendre sa perte auditive au monde, c’est un résultat malheureux. Cependant, il y avait encore une surprise enfouie parmi ses gènes.

Des investigations plus poussées comparant le chromosome Y des échantillons de cheveux à ceux de parents modernes descendant de la lignée paternelle de Beethoven indiquent un désaccord. Cela suggère une activité sexuelle extramaritale dans les générations précédant la naissance du compositeur.

« Cette découverte suggère un événement de paternité extra-pair dans sa lignée paternelle entre la conception de Hendrik van Beethoven à Kampenhout, en Belgique, vers 1572, et la conception de Ludwig van Beethoven sept générations plus tard en 1770, à Bonn, en Allemagne », déclara Tristan Begg, un anthropologue biologique désormais à l’Université de Cambridge au Royaume-Uni.

Tout cela était peut-être plus que ce que le jeune Beethoven avait espéré, compte tenu de la demande fatidique qu’il avait mise par écrit. Jamais il n’aurait imaginé les secrets qui étaient préservés lorsque ses amis et ses associés coupaient les cheveux de son corps après cette sombre nuit de lundi en 1827.

Cette recherche a été publiée dans Current Biology.

Les « patchs anti-ondes » n’ont pas de bénéfice pour la santé

L’influenceuse Enjoyphoenix a établi un partenariat rémunéré pour promouvoir des « patchs anti-ondes » sur son compte Instagram. Problème : le bénéfice sanitaire de ces autocollants n’est pas prouvé. Ils pourraient même être néfastes.

C’est un partenariat rémunéré qui va peut-être causer davantage de maux de tête à Enjoyphoenix que les ondes émises par les smartphones. En effet, la célèbre influenceuse s’est retrouvée à faire la promotion d’un produit dont le bénéfice sanitaire n’a jusqu’à présent pas été scientifiquement démontré. Un gadget qui est présenté comme capable de réduire ou annuler des symptômes attribués aux ondes, justement, comme les maux de tête.

Que s’est-il passé ? Dans la soirée du 4 mai 2022, la youtubeuse et instagrammeuse française, qui s’appelle Marie Lopez dans la vie civile, a partagé plusieurs « stories » sur son compte personnel. Ces « stories », qui sont des contenus éphémères visibles pendant 24 heures, sont notamment consacrées à une entreprise suisse, Fazup, dont la spécialité est de fabriquer des « patchs anti-ondes ». Ou du moins, des patchs présentés comme tels.

Enjoyphoenix story Fazup

En tout, Enjoyphoenix a partagé neuf stories sur sa compte Instagram dans lesquels elle vante les mérites supposés de ce patch. « Fazup n’est pas un simple autocollant, mais une antenne passive qui se colle précisément sur l’antenne de votre mobile grâce à l’outil de pose fourni. Il régule l’émission d’ondes des mobiles à la source, et réduit votre exposition, mais n’élimine pas 100 % des ondes », peut-on par exemple lire dans un encart accompagnant le propos de l’influenceuse.

Tout le reste est à l’avenant. Le problème, malheureusement pour Enjoyphoenix comme pour les internautes qui accorderaient à tort leur confiance dans ce partenariat rémunéré (le montant du contrat entre l’influenceuse et Fazup n’est pas public. On sait seulement que les internautes qu’elle réussira à convertir auront droit à une réduction de20 % en utilisant un code sur le site du marchand), c’est que ces patchs n’ont pas démontré leur efficacité.

C’est normal que les smartphones émettent des ondes, puisque ce sont des liaisons sans fil

D’abord, un constat : il faut rappeler que les smartphones n’étant pas connectés physiquement par un fil à une antenne-relais ou à une box Internet, ils sont bien obligés de communiquer différemment. C’est là que les ondes radio entrent en jeu : c’est normal que les smartphones en émettent et en reçoivent, puisqu’il s’agit de télécommunications sans fil. Un patch anti-ondes qui bloquerait d’ailleurs 100 % des ondes poserait d’ailleurs quelques petits soucis pour communiquer.

Ces ondes constituent ce qu’on appelle le spectre électromagnétique. Il s’agit d’un champ invisible et impalpable qui nous entoure et nous pénètre. Il se trouve partout. La lumière en fait partie. Les rayons X aussi, tout comme les ultraviolets, l’infrarouge et, bien sûr, les ondes radio. C’est grâce à ce spectre que l’on peut avoir des liaisons sans fil (Wi-Fi, Bluetooth, 4G, 5G, etc.). Ces ondes ont des spécificités variées (de fréquence, d’énergie, de longueur d’onde).

Ces prolégomènes établis, est-ce que ces patchs ont un quelconque intérêt pour la santé ? La réponse va d’un « non » ferme et massif et « le bénéfice sanitaire n’est pas démontré », dans le meilleur des cas, à « cela pourrait même s’avérer plutôt nocif » dans le pire. Les équipements anti-ondes en général et les patchs Fazup en particulier ont déjà fait l’objet de plusieurs publications de vérification et de démystification. En somme, ça ne sert à rien, et ça surfe sur une peur et une méconnaissance de la tech.

Dans une FAQ consacrée à l’exposition du public aux ondes, l’Agence nationale des fréquences (dont la mission est de vérifier que le niveau d’exposition est conforme à la réglementation) explique que « les dispositifs anti-ondes destinés à être placés sur ou à proximité de l’antenne du téléphone mobile ne montrent pas d’efficacité de protection significative pour l’ensemble des téléphones mobiles et des bandes de fréquence testés. »

Il faut savoir que cette agence a la capacité de relever tout dépassement ou tout écart par rapport aux niveaux fixés par la réglementation. Lorsque cela survient, elle peut exiger du constructeur qu’il règle la puissance d’émission par une mise à jour. Elle peut aussi exiger le retrait du marché de certains produits, y compris un smartphone. Le Razer Phone 2 avait ainsi été rappelé parce qu’il émettait trop d’ondes.

L’Agence nationale des fréquences renvoie d’ailleurs aux travaux menés en 2013 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur le sujet. Treize dispositifs avaient été testés et les conclusions étaient alors très claires : « Les dispositifs anti-ondes destinés à être placés sur ou à proximité de l’antenne du téléphone mobile ne montrent pas d’efficacité de protection significative pour l’ensemble des téléphones mobiles et des bandes de fréquence testés. Aucune conclusion ne peut donc être apportée quant à leur efficacité sur une diminution du niveau de DAS. »

Ce sont sur ces conclusions que la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené, en 2015, une enquête sur les conditions de commercialisation des dispositifs « anti-ondes » pour téléphone mobile. La vente de ces équipements s’accompagne souvent d’allégations multiples qu’il convient de vérifier. La plupart d’entre elles n’ont aucun fondement.

Les smartphones sont soumis à des seuils réglementaires très précis pour préserver la santé

Le DAS, acronyme pour « débit d’absorption spécifique », est un indicateur chiffré qui sert à quantifier l’énergie des ondes émises par les équipements radioélectriques qui est absorbée par le corps humain. Plus cet indicateur est bas, mieux c’est. Cet indicateur est public : on le trouve sur la fiche de chaque smartphone, à côté de ses autres caractéristiques techniques. Il permet d’indiquer au public l’intensité du DAS pour chaque modèle.

Plusieurs seuils de DAS existent en France et la règle est, bien entendu de ne pas les dépasser. La mesure se fait en watts par kilogramme (W/kg). Il est de 2 W/kg pour la tête et pour le tronc, c’est-à-dire le torse. Il est de 4 W/kg pour les membres. Ces mesures sont faites à une distance de quelques millimètres à peine, afin de retranscrire le plus fidèlement possible l’exposition d’une personne en train de téléphoner, l’ayant dans une poche ou à la main.

Reste alors une question : comment ont été choisies ces valeurs-limites de 2 et 4 W/kg ? En fait, elles sont issues des travaux de la commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants, une organisation internationale non gouvernementale est composée d’experts scientifiques indépendants. Ces valeurs ont été établies en 1998, mais peuvent être révisées si besoin. C’est déjà arrivé, sans que cela ne remette en cause le cadre précédent.

En simplifiant à grands traits, les seuils ont été conçus en deux temps. Il y a d’abord eu une phase d’expérimentation, pour déceler un effet thermique (un échauffement des tissus, en clair) dû aux ondes est observé. À partir de ce constat, une limite réglementaire a été fixée. Cette limite est cinquante fois inférieure à ce qui a été mesuré en laboratoire. C’est une marge de sécurité significative qui sert à couvrir d’éventuelles incertitudes scientifiques.

C’est donc sur cette limite réglementaire, cinquante fois plus basse que ce qui a pu être décelé en laboratoire, que le débit d’absorption spécifique a été pensé. C’est donc à ce niveau que l’Agence nationale des fréquences intervient pour régler la puissance du signal avec les constructeurs. L’agence a d’autres missions par ailleurs, toujours en lien avec les ondes. Elle est par exemple très occupée par la 5G et les compteurs Linky, mais n’a rien décelé de préoccupant, malgré les inquiétudes qui ont pu germer sur les réseaux sociaux.

En clair, l’exposition de la population aux ondes est globalement faible en France. Il peut exister de temps à autre des cas atypiques, des écarts et des dépassements de seuil, mais ceux-ci font l’objet de contrôles et de corrections. Dans le cas des portables, cela se traduit par des mises à jour logicielles et, dans les cas les plus sérieux, par un retrait du produit et, parfois, une sanction pécuniaire contre le fabricant.

Des patchs anti-ondes dont l’efficacité n’est pas prouvée et qui peuvent être contreproductifs

Enjoyphoenix n’est en tout cas pas la seule personnalité publique ou influence à se laisser convaincre par ces patchs anti-ondes. Comme l’a relevé le journaliste Raphaël Grably, Fazup a pu s’appuyer sur Louise Chabat, influenceuse « jeunes mères » et fille de l’acteur Alain Chabat, pour relayer sa communication. Une enquête de BFM TV montrait d’ailleurs la stratégie de Fazup consistant à effrayer les jeunes mères pour vendre des patchs anti-ondes.

Comme le relevait l’article dès 2020, Fazup n’apporte aucune preuve concernant les effets de ses produits sur la santé. Questionnés à ce sujet, les deux fondateurs de Fazup admettaient à l’époque qu’il n’avait pas apporté une quelconque preuve du bénéfice sanitaire de cet autocollant. Ils admettaient jouer à demi-mot sur les mots : « Nous écrivons par exemple que notre produit élimine la sensation de maux de tête, non qu’il élimine les maux de tête. »

Toujours en 2020, Stéphane Marty, un ingénieur en micro électronique et vidéaste de la chaîne Deus Ex Silicium, qui s’intéresse justement au fonctionnement des appareils, en décortiquant de toutes sortes de manières, a publié une vidéo dans laquelle il analyse et test un patch de Fazup pour smartphone. Et les conclusions de ces mesures sont loin d’être flatteuses.

n fait, et c’est tout le paradoxe de ces dispositifs présentés comme anti-ondes : ces patchs apparaissent même contreproductifs, voire plutôt nocifs pour la santé. Comme certains de ces produits entravent la propagation diffuse des ondes, dans le cadre d’un fonctionnement normal, les smartphones, constatant une difficulté pour accrocher un signal avec l’antenne-relais, se retrouvent à émettre davantage d’ondes pour surmonter l’obstacle.

C’est ce que pointait d’ailleurs l’Anses dans son avis de 2013. « Les protections qui modifient les performances radioélectriques des téléphones mobiles, en dégradant par exemple les capacités de réception, risquent, dans des conditions d’utilisation réelles, d’augmenter le niveau d’exposition de l’utilisateur ». Autrement dit, ce type de patch ne laisse pas les ondes s’échapper naturellement : il génère au contraire des points de focalisation, avec à la clé une intensité accrue, qui elle est davantage néfaste. Absurde.

Un hot-dog : 36 minutes de vie en santé de moins ; quelques noix : 26 minutes de plus

De petits changements dans l’alimentation peuvent améliorer significativement la santé et l’environnement, soulignent les auteurs d’une étude américaine parue en août 2021 dans la revue Nature Food.

Manger un hot-dog peut vous coûter 36 minutes de vie en santé, tandis qu’une portion de noix peut vous aider à gagner 26 minutes de vie saine supplémentaires, selon leurs analyses.

Katerina S. Stylianou de l’Université du Michigan et ses collègues ont évalué plus de 5 800 aliments, en les classant en fonction de la charge de morbidité qu’ils représentent pour l’humain et de leur impact sur l’environnement.

Remplacer 10 % de l’apport calorique quotidien provenant du bœuf et des viandes transformées par une combinaison de fruits, légumes, noix, légumineuses et certains fruits de mer, ajouterait 48 minutes de vie saine par jour, rapporte le communiqué des chercheurs. L’empreinte carbone de l’alimentation serait réduite du tiers.

Ces travaux reposent sur un nouvel indice nutritionnel que les chercheurs ont développé en se basant sur des données épidémiologiques, l’Indice nutritionnel de santé (Health Nutritional Index). Celui-ci calcule la charge sanitaire nette, bénéfique ou néfaste, en minutes de vie saine, associée à une portion d’aliment. Il s’agit d’une adaptation de la charge mondiale de morbidité (CMM) de l’OMS dans laquelle la mortalité et la morbidité sont associées à chaque choix alimentaire d’un individu.

Les recettes détaillées des aliments ainsi que les déchets alimentaires anticipés ont été mis en relation avec une évaluation de l’impact du cycle de vie des aliments (production, transformation, fabrication, préparation/cuisson, consommation, déchets).

Les aliments ont été classés en trois zones de couleurs : vert, jaune et rouge.

Les aliments dans la catégorie du vert, qui sont bénéfiques sur le plan nutritionnel et ont un faible impact environnemental, incluent principalement des noix, des fruits, des légumes, des légumineuses, des céréales complètes et quelques fruits de mer.

Dans la zone du rouge, les impacts nutritionnels négatifs sont principalement dus aux viandes transformées, tandis que les impacts climatiques et la plupart des autres impacts environnementaux sont dus au bœuf et au porc, à l’agneau et aux viandes transformées.

Les chercheurs soulignent que les aliments bénéfiques sur le plan nutritionnel ne génèrent pas toujours les impacts environnementaux les plus faibles et vice versa.

« Les études précédentes ont souvent réduit leurs conclusions à une discussion sur les aliments d’origine végétale ou animale », souligne la chercheure. « Bien que nous constatons que les aliments d’origine végétale sont généralement plus performants, il existe des variations considérables au sein des aliments d’origine végétale et animale. »

Sur la base de leurs résultats, les chercheurs suggèrent :

  • de diminuer les aliments ayant les impacts les plus négatifs sur la santé et l’environnement, notamment la viande hautement transformée, le bœuf, les crevettes, suivis du porc, de l’agneau et des légumes cultivés en serre ;

  • d’augmenter les aliments les plus bénéfiques sur le plan nutritionnel, notamment les fruits et légumes cultivés en plein champ, les légumineuses, les noix et les fruits de mer à faible impact environnemental.

« Nos résultats démontrent que de petites substitutions ciblées représentent une stratégie réalisable et puissante pour obtenir des avantages significatifs pour la santé et l’environnement sans nécessiter de changements spectaculaires dans l’alimentation », conclut Olivier Jolliet de l’Université du Michigan, coauteur.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Michigan, Nature Food.
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Les générations X et Y sont en moins bonne santé que les précédentes

Aux États-Unis, les générations X et Y (ou des milléniaux) sont en moins bonne santé physique et mentale que leurs parents et grands-parents lorsqu’ils avaient le même âge, montre une étude publiée en mars 2021 dans l’American Journal of Epidemiology.

Par rapport aux générations précédentes, les membres de la génération X et de la génération Y ont une moins bonne santé physique, des niveaux plus élevés de comportements malsains et davantage de dépression et d’anxiété que la génération des baby-boomers (nés entre 1946 et 1964) à leur âge, montrent Hui Zheng et Paola Echave, chercheurs en sociologie à l’Université d’État de l’Ohio.

La santé physique était évaluée par une série de facteurs qui augmentent le risque de maladies cardiovasculaires et rénales ainsi que de diabète et qui constituent le syndrome métabolique : notamment, le tour de taille, la pression sanguine, le taux de cholestérol et l’indice de masse corporelle (IMC) (CALCUL rapide de votre poids idéal) ainsi que par le taux d’albumine dans les urines, qui est un indicateur d’inflammation chronique.

Les mesures de la santé physique se sont détériorées depuis la génération des baby-boomers jusqu’à la génération X et la génération Y. Chez les Blancs, l’augmentation du syndrome métabolique était le principal coupable, tandis que l’augmentation de l’inflammation chronique était surtout observée chez les Noirs, en particulier chez les hommes.

Les niveaux d’anxiété et de dépression ont augmenté pour chaque génération de Blancs, de la génération des bébés de la guerre (nés en 1943-1945) à la génération Y. (TEST : Êtes-vous en dépression ? Quelle sévérité ?)

Les comportements en matière de santé présentent également des tendances inquiétantes. La probabilité d’une consommation excessive d’alcool n’a cessé d’augmenter d’une génération à l’autre pour les Blancs et les hommes noirs, et est plus marquée pour ceux nés dans les dernières années de la génération X (entre 1973 et 1980).

« Les personnes des générations X et Y sont encore relativement jeunes, il se peut donc que nous sous-estimions leurs problèmes de santé », souligne Hui Zheng. « Lorsqu’elles vieilliront et que les maladies chroniques seront plus répandues, nous aurons une meilleure vision de leur état de santé. »

Les États-Unis ont déjà connu récemment des diminutions de l’espérance de vie et des augmentations de l’invalidité et de la morbidité, ajoute-t-il.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Ohio State University, American Journal of Epidemiology.
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Additif E171 potentiellement cancérigène : « la logique de marché prime sur la santé publique »

 », commente Alain Bazot, président de l’association de consommateurs françaises UFC-Que Choisir, dans un billet.

« Actée dans la Loi Alimentation en 2018, explique-t-il, puis remise en cause par le gouvernement début 2019 avant une volte-face, suite à la mobilisation des ONG dont l’UFC-Que Choisir, l’interdiction du dioxyde de titane prévue par arrêté au 1er janvier 2020, est aujourd’hui remise en cause par… la Commission européenne. »

« Cette dernière, estimant que les données scientifiques sur les risques sont insuffisantes, entend annuler la mesure française. L’incertitude bénéficie à l’industrie, pas aux consommateurs… Mais où est passé le principe de précaution ? », demande M, Bazot.

« Nous allons donc continuer à être exposés à cet additif contenu dans les aliments, alors qu’il est jugé “cancérogène possible pour l’homme” par le Centre International de Recherche contre le Cancer.

Sans parler des cosmétiques et des médicaments où il est présent. (…) Qu’est-ce qui doit primer : le marché unique, fût-il morbide, ou la santé et l’environnement des européens ? Et dire que la Commission avait promis une nouvelle donne pour les consommateurs et l’environnement ! »

Pour plus d’informations sur le dioxyde de titane (E171) et la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : UFC-Que Choisir.
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Mauvaise santé intestinale : le sommeil en cause

Mauvaise santé intestinale : le sommeil en cause

Jeudi 31 octobre 2019 

Une étude récente a montré qu’une meilleure qualité du sommeil avait un impact sur la diversité du microbiome.

Les effets d’un sommeil de qualité sur l’intestin

Une mauvaise qualité de sommeil aurait un impact négatif sur la santé intestinale. C’est ce qu’à démontré une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Nova Southeaster University (NSU). Pour cette recherche, les scientifiques cherchaient à comprendre si la qualité du sommeil pouvait interférer avec la santé du microbiome. Le microbiome désigne l’ensemble des organismes vivants qu’abrite notre corps, tels que les bactéries, les levures mais aussi les virus. Depuis plusieurs années, les chercheurs s’intéressent à la diversité de ce microbiome et leur lien avec certaines maladies. 

Pour cette étude, ils ont demandé à 26 participants de porter un bracelet de suivi (Actiwatch). L’appareil permet de mesurer la qualité de sommeil ainsi que sa durée. Il mesure notamment l’heure du coucher, du lever et le nombre de réveils nocturnes. Dans le même temps, les scientifiques ont analysé la flore intestinale des participants.

Un microbiome plus sain

Les résultats de cette recherche ont montré qu’une meilleure qualité de sommeil avait un effet positif sur le microbiome, qui était plus diversifié et plus sain. Une meilleure qualité de sommeil se traduit par un temps passé endormi plus longtemps ainsi qu’une durée totale de sommeil plus importante. 

L’auteur de l’étude, Jaime L. Tartar, a indiqué : « À partir de recherches précédentes, nous pensons qu’une mauvaise qualité de sommeil exerce probablement un fort effet négatif sur la diversité de la santé intestinale/microbiome » comme le rapporte La Dépêche. À l’inverse, les scientifiques ont remarqué que le manque de diversité du microbiome été associé à des maladies comme celle de Parkinson mais aussi à des maladies auto-immunes, à la dépression et à l’anxiété. Les auteurs de l’étude recommandent d’accroître les bonnes bactéries dans la flore intestinale en consommant des aliments riches en probiotiques et en prébiotiques comme les yaourts, le kéfir ou encore la choucroute.

Stéphanie Haerts

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