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Pentoxyvérine (sirop Vicks et autre) : risques graves et efficacité non démontrée selon Prescrire

« La pentoxyvérine expose à de nombreux effets indésirables dont des réactions allergiques et des troubles cardiaques », indique la revue Prescrire dans son numéro d’avril.

« La pentoxyvérine (Vicks sirop pectoral 0,15 %, Clarix toux sèche 0,15 %) est un antitussif autorisé dans les années 1950 en France. Son efficacité n’est pas démontrée au-delà d’un effet placebo », peut-on lire.

Prescrire précise :

« La pentoxyvérine a des effets atropiniques (1) exposant à des glaucomes par fermeture de l’angle, des troubles de l’accommodation (2), des sècheresses de la bouche, des nausées, des constipations, des rétentions urinaires notamment en cas de surdose, des confusions, des somnolences, des agitations, des désorientations et des hallucinations visuelles.

Les patients âgés sont particulièrement sensibles aux effets indésirables des atropiniques. Les patients ayant un adénome de la prostate sont exposés davantage à la rétention urinaire, les patients ayant un angle iridocornéen étroit sont exposés davantage à un glaucome aigu par fermeture de l’angle. De très nombreux médicaments ont des effets atropiniques qui s’additionnent lorsque ces médicaments sont associés.

Début 2019, des cas de dépressions respiratoires et de détresses respiratoires sont connus avec la pentoxyvérine, ainsi que des troubles allergiques (éruptions cutanées, angiœdèmes, syndromes de Stevens-Johnson, chocs anaphylactiques) et des troubles du rythme cardiaque (et des morts subites). »

(1) Ayant une action inhibitrice du neurotransmetteur acétylcholine. (2) Trouble de l’œil.

« La pentoxyvérine expose à des effets indésirables parfois graves, alors qu’elle n’est pas plus efficace qu’un placebo. Sa balance bénéfices-risques est défavorable. Autant ne pas l’utiliser », conclut la revue.

Quatre antitussifs font partie de la liste 2019 de 93 médicaments plus dangereux qu’utiles de la revue.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
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Le principal ingrédient du sirop contre la toux serait efficace en cas d’AVC ou d’infarctus

La N-acétylcystéine (Mucomyst, Exomuc, Fluimucyl…), utilisée habituellement comme traitement pour favoriser l’expulsion du mucus par les voies aériennes, pourrait également déboucher les artères obstruées par un caillot sanguin, selon une étude française publiée dans la Circulation.

L’obstruction d’une artère par un caillot sanguin est la première cause de mortalité dans le monde, rappellent les chercheurs.

« Appelée thrombose, elle entraîne des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ischémiques (manque d’apport en oxygène et en nutriments), des infarctus du myocarde et ischémies de membre. »

« Lorsque la thrombose survient, il s’agit d’une urgence thérapeutique : il faut détruire le caillot au plus vite afin de rétablir le flux sanguin et éviter des dommages irréversibles. »

La N-acétylcystéine (NAC) « permet de fluidifier les sécrétions bronchiques et de favoriser l’expectoration. »

« Son mécanisme d’action est très simple : la N-acétylcystéine casse les liaisons moléculaires entre les protéines de mucine (le principal constituant du mucus). Ce faisant, les macromolécules de mucine sont découpées en fragment plus petits, rendant le mucus plus fluide et plus facile à expectorer.

De manière intéressante, la mucine du mucus pulmonaire n’est pas la seule protéine du corps humain à former des liaisons moléculaires. Au niveau des vaisseaux sanguins, on retrouve ce même type de liaisons, aboutissant à la formation de thrombose. Dans ce cas ce n’est pas la mucine mais le facteur de von Willebrand, qui est la protéine possédant la capacité de provoquer l’agrégation des plaquettes et la formation des caillots sanguins. »

L’étude, coordonnée par Maxime Gauberti et Sara Martinez de Lizarrondo de l’Inserm / UNICAEN en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie, a « démontré que l’injection intraveineuse de N-acétylcystéine permet de fragmenter les caillots sanguins et débouche ainsi les artères. Dans plusieurs modèles d’AVC ischémiques, la N-acétylcystéine est même bien plus efficace que les traitements actuellement disponibles. »

La démonstration des effets de la N-acétylcystéine « pourrait avoir de très larges applications pour la prise en charge des patients atteints d’AVC ischémiques ou d’infarctus du myocarde », soulignent les chercheurs qui souhaitent démarrer le plus rapidement possible un essai clinique chez l’humain.

Ces travaux ont été réalisés avec le soutien de la Fondation pour la Recherche sur les AVC.

Comment vérifier si un proche vient de faire un AVC et comment réagir

Psychomédia avec source : Inserm.
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Des sirops contre la toux jugés dangereux

Deux coroners ayant enquêté sur la mort de deux personnes âgées remettent en question la vente libre de la plupart des sirops contre la toux.

Le Dr Pierre Guilmette et Me Andrée Kronström s’inquiètent en effet que de nombreux sirops commerciaux contiennent du dextrométhorphane, une substance potentiellement dangereuse. Ils demandent au gouvernement du Québec d’ajouter ce produit à la liste de médicaments qui doivent être vendus derrière le comptoir, de sorte que seuls les pharmaciens en aient le contrôle. Ils invitent également ces derniers à retirer le dextrométhorphane des tablettes avant même qu’un possible changement législatif les en oblige. Le tout dans le but que «monsieur et madame Tout-le-Monde cessent de s’automédicamenter avec une telle substance», explique le Dr Guilmette, en entrevue au Soleil.

Le Dr Guilmette et Me Kronström tirent leurs conclusions de leurs enquêtes sur les morts d’Yvon Boucher, 64 ans, et Marcel D’Amour, 65 ans, tous deux décédés au printemps dernier à la suite d’une intoxication accidentelle, alors qu’ils voulaient soigner leur toux avec du sirop.

M. Boucher aurait été victime d’un malaise cardiaque ayant été causé involontairement par un cocktail dangereux, lui qui prenait déjà du Prozac pour traiter sa bipolarité et du Biaxin pour soigner sa bronchite. «Le dextrométhorphane peut produire des interactions avec une foule de médicaments, dont une grande majorité d’antidépresseurs et certains antibiotiques. Dans le cas de M. Boucher, cette combinaison s’est avérée mortelle», signale le Dr Guilmette.

Dans le cas de M. D’Amour, c’est tout simplement un surdosage qui aurait été fatal, une situation qui aurait pu être évitée s’il avait obtenu les conseils d’un pharmacien, soutient la coroner Kronström.

L’Office des professions ainsi que l’Ordre des pharmaciens du Québec assurent qu’ils vont s’attarder aux conclusions du rapport des coroners, mais il est encore trop tôt pour savoir si les sirops contenant du dextrométhorphane seront retirés des tablettes. «Il faut trouver le juste milieu», tempère la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Diane Lamarre. Elle souligne que le Québec est déjà plus restrictif que d’autres provinces, où l’on peut se procurer le médicament dans les épiceries et les stations-services.

Mme Lamarre considère par ailleurs qu’il est pratique pour bien des personnes d’avoir accès à ce type de produit sans avoir à se présenter à un comptoir de pharmacie. «Le médicament qui cause le plus de mortalité par intoxication, c’est l’acétaminophène [Tylenol]. Or, personne ne demande à ce que tous les acétaminophènes ou anti-inflammatoires soient retirés des tablettes», dit-elle, en ajoutant que les pharmaciens sont déjà en train de réfléchir à des mesures concrètes pour alerter les patients à propos des risques de certains produits en vente libre.

Les sirops contenant du dextrométhorphane affichent parfois l’abréviation «DM» dans leur appellation, mais il vaut mieux consulter la liste des ingrédients sur l’étiquette du flacon.

Une substance inefficace?

Le Dr Pierre Guilmette soutient que même après 60 ans d’utilisation, l’efficacité du dextrométhorphane n’a jamais été démontrée. Il s’appuie sur des études récentes ayant comparé l’emploi de ce médicament contre un placebo et du miel, et où ce dernier se serait avéré le meilleur pour contrôler la toux. «C’est bien certain que dans mon rapport, je fais mention du fait que cette substance est inutile, à tout le moins dangereuse, et puis les gens pourront tirer leurs propres conclusions», prévient-il.

Si les chercheurs sont unanimes à l’égard de l’inefficacité du dextrométhorphane chez les enfants de moins de six ans, Diane Lamarre affirme pour sa part qu’il n’y a pas de consensus pour le reste de la population. Chose certaine, et le Collège des médecins va dans le même sens, c’est que les médicaments sous forme liquide comme les sirops sont souvent banalisés, de sorte que les gens sous-estiment souvent la posologie suggérée.