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Les relations sociales à 20 et 30 ans prédisent différemment le bien-être à 50 ans

La quantité de relations sociales à 20 ans et leur qualité à 30 ans prédisent le bien-être à 50 ans, selon une étude publiée dans la revue Psychology and Aging.

Les liens sociaux nécessitent des connaissances sociales et la capacité de cultiver l’intimité, soulignent les auteurs. Des théoriciens en psychologie du développement ont fait l’hypothèse que des objectifs de recherche d’informations sociales au début de l’âge adulte cèdent la place à des objectifs de proximité émotionnelle à des stades ultérieurs de l’âge adulte.

La psychologue Cheryl Carmichael de l’Université de Rochester et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 222 participants qui, à l’âge de 20 ans, puis de 30 ans, ont enregistré dans un journal toutes leurs interactions sociales de plus de 10 minutes en évaluant leur niveau d’intimité et la satisfaction qu’ils en retiraient. Vingt ans plus tard, ils ont retracé 133 de ces participants, âgés de 50 ans, qui ont rempli différents questionnaires portant sur la qualité de leur vie sociale et leur bien-être.

Les résultats confirment l’hypothèse que la quantité des interactions sociales à 20 ans et la qualité à 30 ans prédisent le bien-être à 50 ans (non pas pour chaque individu, mais en moyenne).

« Les interactions sociales fréquentes à 20 ans aident à comprendre qui nous sommes », explique la chercheuse. « C’est souvent autour de cet âge que nous rencontrons des gens de divers horizons, avec des opinions et des valeurs qui sont différentes des nôtres, et que nous apprenons comment gérer au mieux ces différences ».

Étonnamment, dit-elle, l’étude montre qu’à 30 ans, la quantité d’interactions sociales n’est pas liée à des bénéfices psychosociaux à 50 ans. Mais, les relations intimes et satisfaisantes le sont. L’engagement social significatif est bénéfique à tout âge, mais plus encore à 30 ans qu’à 20 ans. Les chercheurs ont également été surpris de constater que les jeunes socialement actifs à 20 ans ne réussissent pas nécessairement à avoir des relations de qualité à 30 ans.

« Compte tenu de tout ce qui se passe dans la vie de ces personnes sur 30 ans – mariage, famille, carrière – il est extraordinaire qu’il semble y avoir une relation entre les types interactions lorsque jeune adulte et la santé émotionnelle plus tard dans la vie », note la chercheuse.

« Il serait intéressant de voir si l’activité sociale bénéfique durant les années de collège et au début de l’âge adulte continue à avoir un effet, en termes de longévité, de mortalité, et d’autres résultats pour la santé, alors que ces participants vieillissent », ajoute-t-elle.

(1) Harry T. Reis et Paul R. Duberstein

Psychomédia avec sources : University of Rochester, Psychology of Aging.
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CANCER : Réduire les inégalités sociales de santé

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Le rapport de M. Marmott (Review fair healthy society – february 2010) souligne que « le premier objectif politique concernant la réduction des inégalités de santé est de donner à chaque enfant le meilleur départ possible dans la vie par des dispositifs d’éducation et de prise en charge développés proportionnellement au gradient social ». En termes de santé publique, la priorité est de prendre en compte les situations de vulnérabilité, individuelles et locales.

Parmi toutes les pathologies, le cancer constitue celle pour laquelle les inégalités de santé sont les plus importantes, d’où la nécessité de reconsidérer la prévention des cancers sous l’angle des inégalités sociales.

Les constats suivants peuvent être faits dans ce domaine : une faible prise en compte des inégalités dans les mesures concernant la prévention. Le terme « inégalités » n’apparait pas dans le texte de la mesure 11 visant à « Promouvoir des actions de prévention sur les liens entre l’alimentation, l’activité physique et les cancers ». Il n’avait pas été prévu d’orienter explicitement certaines actions en fonction de critères sociaux. Pourtant, les comportements nutritionnels et les comportements d’alcoolisation sont très socialement marqués, de même que la mortalité des cancers liés à l’alcool ou au tabac.

Si les inégalités ne sont pas non plus mentionnées dans l’explicitation de la mesure 12 « Renforcer la prévention des cancers liés à l’environnement en particulier dans le domaine professionnel », cette mesure aurait dû largement prendre en compte les inégalités sociales pour les réduire. Des mesures prévues par le plan et directement orientées vers la réduction des inégalités sociales trop peu nombreuses en matière de prévention et de dépistage.

De plus, les mesures prévues ne sont pas toutes engagées à mi-parcours. Malgré la mention dans les objectifs généraux de la mesure 10 consacrée au tabac, de la nécessité de « s’attaquer aux inégalités sociales et régionales face au tabac », les différentes actions relevant de cette mesure n’ont pas fait l’objet de déclinaison particulière en direction des populations les plus vulnérables.

La prévention des cancers liés à l’environnement, qu’il s’agisse de l’environnement professionnel ou de l’habitat devrait suivre de près la question des inégalités sociales. Ce n’est pas ou peu le cas. Le recensement des cancers professionnels (action 12.1 du 2e plan cancer) s’appuie sur des données comme les rapports annuels des médecins du travail qui, selon la Direction Générale du Travail, ne comportent aucun indicateur social.

Des disparités infranationales et infrarégionales de mortalité par cancer qui peuvent potentiellement s’accentuer.

Malgré des situations territoriales très différentes pour les principaux facteurs de risque que constituent le tabac, l’alcool ou la nutrition, la question des inégalités territoriales n’est pas mentionnée dans les mesures concernant la prévention dans le 2e plan cancer. Seuls deux objectifs quantifiés portent sur la réduction des écarts entre territoires. D’autre part, les ARS, acteurs centraux de la lutte contre les inégalités territoriales, sont peu citées dans le Plan.

Des structures de proximité peu mobilisées en matière de prévention et de dépistage pour réduire les inégalités sociales de santé.

De nombreuses collectivités territoriales ont mis en place des structures de proximité de type Ateliers santé Ville (ASV). Le HCSP considère dans son avis de 2013 que sur le terrain de la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé, les ASV constituent un exemple unique et innovant. Dispositifs impulsés au niveau national, les ASV se sont développés au niveau communal ou intercommunal pour une approche territoriale des problèmes de santé jusqu’à l’échelle d’un quartier. Ils permettent le développement de programmes de santé publique en s’appuyant sur des dynamiques et des réseaux d’acteurs locaux. En dehors de quelques expérimentations, ces structures sont peu mobilisées en termes de prévention ou d’incitation à la participation aux dépistages organisées.

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