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Un trouble du sommeil favorisant une plus grande créativité

Une étude franco-italienne, publiée en mai dans la revue Brain, suggère un lien entre une phase du sommeil particulière, le sommeil paradoxal, et les capacités créatives.

La narcolepsie est notamment caractérisée par des attaques irrésistibles de sommeil durant la journée.

D’autres caractéristiques sont une cataplexie et des irruptions répétées d’éléments du sommeil paradoxal lors des transitions veille-sommeil. Il s’agit d’un trouble rare du sommeil qui touche environ 0,02 % de la population.

Les endormissements ont la particularité, indique le communiqué des chercheurs de l’Inserm, de débuter souvent immédiatement par une phase de sommeil paradoxal, une situation impossible à rencontrer en temps normal.

Le sommeil est composé de plusieurs phases et le sommeil paradoxal est systématiquement précédé d’une phase de sommeil profond (dit sommeil lent). Il faut donc en général dormir au moins une heure avant d’accéder au sommeil paradoxal.

« Les personnes narcoleptiques bénéficient donc d’un accès privilégié au sommeil paradoxal. Elles présentent d’ailleurs beaucoup de symptômes parallèles associés au sommeil paradoxal, comme s’il existait chez elles une barrière poreuse entre l’éveil et cette phase du sommeil. »

Par exemple, la majorité des gens atteinte de narcolepsie sont des rêveurs lucides, c’est-à-dire conscients de rêver au moment où ils rêvent et pouvant même parfois influencer le scénario du rêve. Si plus de la moitié de la population rapporte avoir fait un rêve lucide au moins une fois dans sa vie, les rêveurs lucides réguliers (plusieurs fois par semaine) sont très rares. (Comment faire des rêves lucides ?)

Les données de la littérature « suggèrent par ailleurs qu’une sieste incluant une phase de sommeil paradoxal est suivie d’une période de plus grande flexibilité mentale pour la résolution de problèmes. » Les chercheurs se sont alors demandé si les personnes narcoleptiques bénéficient d’un effet à long terme sur leur créativité.

« En rencontrant régulièrement des patients narcoleptiques au sein de mon service, j’ai remarqué qu’ils semblaient plus évoluer dans des activités créatives que la moyenne ; pas uniquement dans leur vie professionnelle mais aussi dans leurs loisirs ou leur façon de penser », explique la Pre Isabelle Arnulf.

Une étude, conduite par Célia Lacaux de la Sorbonne Université et Delphine Oudiette de l’Inserm, au sein du service des pathologies du sommeil de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière dirigé par la Pre Arnulf, en collaboration avec une équipe de l’université de Bologne en Italie, a évalué les capacités créatives de 185 personnes narcoleptiques et de 126 personnes constituant un groupe témoin.

La créativité peut être définie comme étant la capacité à produire des idées à la fois originales et adaptées à des contraintes.

Les chercheurs ont employé une mesure « subjective » à base de questionnaires de créativité et un test « d’accomplissement créatif » portant sur les réalisations personnelles des participants dans différents domaines des arts et des sciences, de l’écriture au cinéma, en passant par l’humour, la cuisine ou encore l’architecture.

Une mesure « objective » de la performance créative grâce à un test « papier crayon » a aussi été utilisée chez 30 patients et 30 contrôles. Ce test évalue les deux grandes dimensions de la créativité : la pensée divergente qui demande, à partir d’un stimulus, de générer le plus de réponses possibles ; et la pensée convergente, qui requiert d’intégrer plusieurs éléments dans une seule et même production, cohérente et originale.

Les participants narcoleptiques ont globalement obtenu des scores plus élevés que les participants contrôles, aussi bien aux mesures objectives que subjectives.

« Parmi les personnes narcoleptiques, le sous-groupe des rêveurs lucides obtenait les scores les plus élevés au test de profils créatifs, suggérant un rôle du rêve dans les capacités créatives. »

L’accès privilégié au sommeil paradoxal et aux rêves dont bénéficient les personnes narcoleptiques pourrait leur donne l’occasion « d’incuber » leurs idées lors de siestes brèves pendant la journée.

Des travaux supplémentaires seront nécessaires pour confirmer cette hypothèse, soulignent les chercheurs.

Pour plus d’informations sur la créativité, sur la narcolepsie et sur les rêves, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Inserm, Brain.
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Sommeil : dormir plus le week-end serait mauvais pour la santé

Sommeil : dormir plus le week-end serait mauvais pour la santé

Le 23 avril 2019

Selon une récente étude, faire la grasse matinée le week-end, pour « rattraper » les heures de sommeil en retard de la semaine, serait inutile voire même néfaste pour la santé. Explications.

La grasse-matinée ne permet pas de rattraper le déficit de sommeil

Si vous pensez que vos grasses-matinées du week-end rattrapent vos heures de sommeil en retard cumulées pendant la semaine, vous faites erreur ! Selon une enquête révélée par nos confrères de France Inter le 17 avril dernier, menée par une équipe de chercheurs américains de l’Université du Colorado et publiée dans la revue Current Biology, dormir plus le week-end serait non seulement inutile, mais serait surtout mauvais pour la santé.

Pour mener leurs travaux, les scientifiques ont observé le sommeil de 36 adultes en bonne santé, pendant 9 nuits. Ils ont été séparés au hasard en trois groupes en fonction de leur temps de sommeil : 5 heures par nuit, 9 heures par nuit et pour le dernier groupe, des nuits de 5 heures pendant la semaine mais sans limite durant le week-end.

Dormir plus le week-end augmenterait l’insulino-résistance

Première conclusion des chercheurs : augmenter le temps de sommeil le week-end, par rapport à la semaine, n’aurait aucun impact positif sur le métabolisme. En cause, le bouleversement du cycle circadien, c’est-à-dire le rythme de sommeil et d’éveil au cours d’une journée : « Le réveil tardif entraîne une désynchronisation en empêchant l’organisme d’être exposé à la lumière du matin ».

En effet, s’il apparaît que le manque de sommeil a un impact négatif sur le métabolisme, il semblerait que le groupe de personnes ayant dormi plus longtemps le week-end réagit comme s’il subissait un décalage horaire, augmentant l’insulino-résistance comme chez les diabétiques. « Le sommeil de récupération le week-end n’est pas une stratégie efficace pour prévenir la dysrégulation métabolique associée à un sommeil insuffisant récurrent » concluent les auteurs.

Aurélie Giraud

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Sommeil : les Français dorment moins de 7 heures par nuit

Sommeil : les Français dorment moins de 7 heures par nuit

Le 12 mars 2019

Selon le dernier Baromètre de l’agence Santé publique France sur la durée quotidienne de sommeil des Français, le temps moyen de sommeil la nuit est passé sous la barre des 7 heures. 

Plus d’un Français sur trois dorment moins de 6 heures par nuit

Un temps de sommeil moyen la nuit, de 6h34 en semaine et de 7h12 le week-end, et de 6h42 en semaine et 7h26 le week-end en incluant la sieste. Voici la conclusion de l’agence Santé publique France, qui a publié mardi 12 mars son dernier Baromètre sur le Temps de sommeil en France dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). 

Pour parvenir à cette conclusion, l’agence sanitaire s’est basée sur le Baromètre de Santé publique France 2017 portant sur le temps de sommeil, la dette de sommeil, la restriction de sommeil et l’insomnie chronique des 18-75 ans, pour lequel 12.637 personnes de 18-75 ans ont été interrogées. L’agence s’inquiète également du fait que « les proportions de personnes dormant moins de 6 heures en semaine augmentent significativement, en particulier chez les jeunes adultes et les jeunes professionnels chez lesquels elles atteignent respectivement jusqu’à 25 et 33% des sujets interrogés ».

Les écrans perturbent le sommeil des Français

Autre information intéressante apportée par le Baromètre : l’insomnie chronique semble « moins importante que celle estimée en 2010 » et toucherait 13,1% des 18-75 ans, 16,9% des femmes et 9,1% des hommes.

Sont pointés du doigt notamment les soucis financiers, la maladie, les horaires de travail et le temps de trajet, mais aussi les écrans. On le sait pourtant, l’utilisation des écrans juste avant de se coucher ou même, pour de très nombreuses personnes, dans le lit, nuit à la qualité du sommeil, pourtant aussi important pour la santé qu’une alimentation saine et la pratique d’une activité sportive régulière. 

Le manque de sommeil peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé : « de très nombreuses études épidémiologiques prouvent que dormir moins de 6 heures est associé à un risque plus élevé d’obésité, de diabète de type 2, d’hypertension, de pathologies cardiaques et d’accidents », peut-on lire dans le BEH.

Aurélie Giraud

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Comment le sommeil peut combattre les infections et le stress peut les favoriser

Le sommeil améliore la capacité de certaines cellules immunitaires à se fixer à leurs cibles, selon une étude allemande publiée en février dans le Journal of Experimental Medicine.

L’étude aide à expliquer comment le sommeil peut combattre une infection, alors que d’autres conditions, comme le stress chronique, peuvent rendre plus vulnérable aux maladies.

Les lymphocytes T sont un type de globules blancs essentiels à la réponse immunitaire. Lorsqu’ils reconnaissent une cible spécifique, comme une cellule infectée par un virus, ils activent des protéines collantes appelées intégrines qui leur permettent de se fixer à cette cible et, dans le cas d’une cellule infectée par un virus, de la tuer.

Stoyan Dimitrov et ses collègues de l’Université de Tübingen ont étudié les effets d’un groupe de molécules de signalisation connues sous le nom d’agonistes du récepteur couplé aux protéines G alpha-s. (Les protéines G permettent le transfert d’informations à l’intérieur de la cellule.)

Plusieurs de ces molécules peuvent inhiber l’activité du système immunitaire, mais on ne savait pas si elles inhibaient la capacité des lymphocytes T à activer leurs intégrines et à se fixer aux cellules cibles.

Dimitrov et ses collègues ont découvert que certains agonistes du récepteur couplé aux protéines G alpha-s, dont les hormones adrénaline et noradrénaline, les molécules pro-inflammatoires prostaglandines E2 et D2 et l’adénosine, empêchaient les lymphocytes T d’activer leurs intégrines après avoir reconnu leur cible.

« Les niveaux de ces molécules nécessaires pour inhiber l’activation de l’intégrine sont observés dans de nombreuses pathologies, telles que la croissance tumorale, la malaria, l’hypoxie et le stress », explique Dimitrov. « Cette voie peut donc contribuer à la suppression immunitaire associée à ces pathologies. »

Les niveaux d’adrénaline et de prostaglandines chutent pendant le sommeil. Dimitrov et ses collègues ont comparé les lymphocytes T prélevés sur des volontaires en santé pendant qu’ils dormaient ou restaient éveillés toute la nuit.

Les lymphocytes T prélevés sur des volontaires endormis présentaient des niveaux significativement plus élevés d’activation de l’intégrine que les lymphocytes T prélevés sur les volontaires éveillés. Les chercheurs ont pu confirmer que l’effet bénéfique du sommeil sur l’activation de l’intégrine était dû à la diminution de l’activation des récepteurs couplés à G.

En plus d’aider à expliquer les effets bénéfiques du sommeil et les effets négatifs de conditions telles que le stress, l’étude pourrait mener au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques qui améliorent la capacité des lymphocytes T à se fixer à leurs cibles, souligne le communiqué des chercheurs. Ce qui pourrait être utile, par exemple, pour l’immunothérapie contre le cancer, qui incite les lymphocytes T à attaquer et à tuer les cellules tumorales.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources: Rockefeller University Press, Journal of Experimental Medicine.
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Le manque de sommeil cause une augmentation de la douleur

Le cerveau réagit différemment à la douleur chez les personnes qui manquent de sommeil, montre une étude publiée dans le Journal of Neuroscience. La qualité du sommeil influence la sensibilité à la douleur dès le lendemain.

Des études précédentes ont déjà montré que le manque de sommeil amplifie l’expérience de douleur.

Mais les mécanismes cérébraux qui sous-tendent cette altération du traitement cérébral de la douleur demeurent inconnus. Et il n’est pas clair si cette relation se manifeste au jour le jour et si des changements modestes du sommeil ont un impact sur la douleur ressentie dès le lendemain.

Pour répondre à ces questions, Matthew Walker de l’Université de Californie à Berkeley et ses collègues ont mené deux études, l’une avec de jeunes adultes dans un laboratoire du sommeil et l’autre en ligne.

Lorsque les participants étaient gardés éveillés toute la nuit en laboratoire, des changements dans la réactivité cérébrale à un stimulus douloureux (chaleur) étaient observés.

La réactivité était augmentée dans le cortex somatosensoriel primaire et diminuée dans les régions du striatum et du cortex insulaire, qui effectuent un traitement de plus haut niveau de la douleur.

En accord avec cette signature neurale modifiée, la privation de sommeil abaisse le seuil de douleur (une température plus basse est considérée comme douloureuse). De plus, le degré de réactivité amplifiée dans le cortex somatosensoriel est en corrélation avec le seuil de perception d’une douleur.

La 2e étude, menée avec des participants en ligne, a montré que même de modestes changements de la qualité du sommeil déterminaient des changements quotidiens de la douleur ressentie.

Ces résultats mettent en lumière l’interrelation entre le sommeil et la douleur, qui diminue et augmente, respectivement, dans les sociétés du monde entier, concluent les chercheurs.

Ils suggèrent que l’amélioration de la qualité du sommeil pourrait être une approche efficace pour la gestion de la douleur.

Pour plus d’informations sur la relation entre le sommeil et la douleur, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Society for Neuroscience, Journal of Neuroscience.
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Les effets du bercement sur la qualité du sommeil et la mémorisation

« Quiconque a déjà endormi un bébé en le berçant doucement ou fait une sieste dans un hamac sait que le bercement favorise le sommeil. Mais pourquoi ? »

Des chercheurs de l’Université de Genève avaient déjà montré dans une précédente étude que le balancement pendant une sieste de 45 minutes aidait les gens à s’endormir plus rapidement et à dormir plus profondément.

Afin de comprendre les mécanismes cérébraux à l’œuvre, les chercheurs des universités de Genève (UNIGE) et de Lausanne (UNIL) ont mené deux nouvelles études : l’une avec de jeunes adultes, l’autre sur des souris.

Leurs résultats, publiés dans la revue Current Biology, montrent qu’un mouvement lent et répété durant toute la nuit induit un sommeil plus profond et permet aussi de renforcer la mémoire, qui se consolide lors de certaines phases de sommeil.

Laurence Bayer et Sophie Schwartz, du Département des neurosciences fondamentales de l’UNIGE, ont exploré, chez 18 jeunes adultes, l’impact d’un bercement continu sur le sommeil et sur les ondes cérébrales qui le caractérisent. Les participants ont passé une nuit au Centre de médecine du sommeil des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) afin d’effectuer des enregistrements polysomnographiques (rythme cardiaque, rythme respiratoire, électroencéphalogramme, etc.).

Une fois familiarisés à cet environnement, les volontaires ont passé deux nuits au Centre, l’une sur un lit en mouvement et l’autre sur le même lit, mais en position stationnaire.

Même s’ils dormaient bien dans les deux cas, les participants s’endormaient plus rapidement lorsqu’ils étaient bercés. Ils présentaient aussi des périodes de sommeil profond plus longues et moins de microéveils, l’un des facteurs fréquemment associés à une mauvaise qualité du sommeil.

« Le renforcement du sommeil profond par le bercement est la conséquence directe de la modulation de l’activité des ondes cérébrales pendant le sommeil », explique le communiqué de l’UNIGE. « Ainsi, le bercement continu permet de synchroniser l’activité neuronale des réseaux thalamo-corticaux, qui jouent un rôle important dans la consolidation du sommeil, mais également de la mémoire. »

Les participants ont aussi passé des tests de mémoire : ils devaient apprendre des paires de mots le soir et s’en souvenir le matin.

« Là aussi, le bercement s’est révélé bénéfique : le résultat des tests était bien meilleur après une nuit en mouvement qu’après une nuit immobile ! », indique Aurore Perrault, première auteure.

La deuxième étude a été réalisée chez la souris. Le bercement de leur cage a diminué le temps d’endormissement et augmenté la durée du sommeil, mais sans en augmenter la qualité, contrairement à ce qui avait été montré chez l’humain.

L’étude a mis en évidence un acteur de la qualité du sommeil : le système vestibulaire. Situé dans l’oreille interne, il gère l’équilibre et l’orientation spatiale.

Des souris dont les récepteurs sensoriels de l’oreille interne ne fonctionnaient pas, altérant ainsi la fonction vestibulaire, et des souris contrôles ont été somises aux mêmes bercements.

Contrairement aux souris contrôles, les souris au système vestibulaire altéré n’ont bénéficié d’aucun effet du balancement. La stimulation sensorielle vestibulaire pendant le bercement agit donc sur les réseaux neuronaux responsables du sommeil.

Les chercheurs poursuivent leurs travaux pour identifier les structures, voire les populations neuronales, qui reçoivent les stimuli des organes vestibulaires avant de les transférer aux structures du circuit du sommeil, explique Paul Franken.

La cartographie du réseau de communication entre les deux systèmes permettrait de développer de nouvelles approches pour le traitement de l’insomnie, soulignent les chercheurs.

Pour plus d’informations sur la fonction du sommeil, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Université de Genève, Current Biology.
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Comment le manque de sommeil des ados favorise leurs idées noires

Comment le manque de sommeil des ados favorise leurs idées noires

Le 24 décembre 2018.

Le manque de sommeil des adolescents aurait de lourdes conséquences sur leur santé. Une étude américaine vient, une nouvelle fois, de le prouver.

Le manque de sommeil favoriserait les idées noires des adolescents

Et si les idées noires, caractéristiques de certaines crises d’adolescence, étaient la simple conséquence d’un manque de sommeil ? C’est ce que des chercheurs américains, enseignants à Harvard, ont tenté de démontrer dans une récente étude publiée dans la revue Jama Pediatrics en octobre dernier. Selon ces derniers, dormir moins de six heures par nuit, à l’âge de l’adolescence, favoriserait la mélancolie et les pensées suicidaires.

Pour parvenir à cette conclusion, ces chercheurs ont soumis, pendant neuf ans, 68.000 adolescents à un questionnaire pour déterminer leur nombre d’heures de sommeil par nuit ainsi que leur comportement et leur niveau d’anxiété. Ce questionnaire leur a permis de recouper différentes données, et de déterminer que de nombreux adolescents se privaient de sommeil. Ils seraient 70% à dormir moins de huit heures par nuit.

Diabète, obésité sont également des conséquences d’une privation de sommeil

Or, en-deçà de six heures par nuit, la privation de sommeil aurait de graves effets sur le cerveau puisque, selon les chercheurs, elle provoquerait « une réduction de l’activité du cortex préfrontal, cette zone du cerveau qui est impliquée dans les fonctions exécutives et les raisonnements logiques », explique Matthew Weaver, principal auteur de cette étude.

Le manque de sommeil serait, selon cette étude, également lié à une augmentation du risque de consommer de l’alcool, de se droguer, ainsi que d’avoir une activité sexuelle dangereuse mais pas seulement. Selon Santé Publique France, qui a maintes fois émis des recommandations sur le sommeil des adolescents, la privation de sommeil favoriserait également l’apparition de diabète, d’obésité et de maladies cardiovasculaires.

Gaëlle Latour

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Le manque de sommeil double les risques d'accidents de la route

Le manque de sommeil double les risques d'accidents de la route

Les Français ne dorment pas assez et, selon une récente étude américaine, les nuits trop courtes multiplieraient le risque d’accident de la route. On fait le point sur cette étude récente.

Le sommeil influe sur la vigilance au volant

L’étude publiée au mois de décembre dernier dans la revue américaine BMC Medicine, montre le lien entre le manque de sommeil et l’attitude au volant. Que signifie dormir peu ou trop peu ? Pour les chercheurs, dormir moins de sept ou huit heures de sommeil par nuit ne suffit pas à récupérer suffisamment.

 « Vous ne pouvez pas raccourcir vos nuits et vous attendre à conserver les mêmes capacités au volant », rappelle le Dr David Yang, qui a dirigé les entretiens auprès des volontaires. Les Français ne sont pas très bons élèves et les chiffres sont inquiétants : 10% d’entre eux se sont déjà endormis au volant.

Sommeil ou alcool, même danger

Les scientifiques ont prouvé par ailleurs qu’ « un conducteur qui a dormi moins de 5 heures est exposé au même risque d’accident que quelqu’un qui a bu ». Concrètement, l’étude explique que 17 heures de veille active ont le même impact sur l’organisme que la présence de 0,5 gramme d’alcool dans le sang

Le risque d’accident de la route est augmenté de 33% pour une personne qui dort seulement six heures par nuit. L’autre alerte lancée par les chercheurs concerne les personnes qui font des apnées du sommeil (parfois sans même le savoir). Ils risquent également de subir ou de provoquer des accidents de la route, faute d’un sommeil suffisamment récupérateur.

Maylis Choné

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Comment les différents stades du sommeil contribueraient de façon complémentaire à la créativité

Des chercheurs ont développé une théorie, qu’ils décrivent dans la revue Trends in Cognitive Sciences, pour expliquer comment différentes phases du sommeil pourraient, de façon différente et complémentaire, faciliter la résolution créative de problèmes.

« Supposons que je vous donne un puzzle de créativité où vous avez toute l’information dont vous avez besoin pour le résoudre, mais que vous ne réussissez pas à le faire », illustre Penelope Lewis, professeure à l’École de psychologie de l’Université de Cardiff, première auteure.

« Vous pourriez y penser car vous avez déjà tous les souvenirs dont vous avez besoin, mais vous devez les restructurer – faire des liens entre des souvenirs que vous n’avez pas liés, intégrer des choses que vous n’avez pas intégrées. »

Des études montrent que ce genre de restructuration se produit souvent pendant le sommeil, alors Lewis et ses collègues (1) se sont inspirés de cette littérature, ainsi que de données physiologiques et comportementales, pour créer un modèle de ce qui pourrait se produire à chaque stade.

Ils proposent que le sommeil non paradoxal aide à organiser l’information en catégories utiles, tandis que le sommeil paradoxal (durant lequel surviennent la majorité des rêves) aide à voir au-delà de ces catégories pour découvrir des connexions inattendues.

Selon des recherches antérieures, les souvenirs capturés par l’hippocampe sont rejoués pendant le sommeil non paradoxal, et lorsque nous détectons des similitudes entre eux, cette information est stockée dans le cortex. Parce que l’hippocampe et le cortex sont en communication étroite pendant ce stade, Lewis et ses collègues proposent que l’hippocampe contrôle d’une manière ou d’une autre ce qui est rejoué. Parce qu’il préfère rejouer des choses qui sont similaires ou thématiquement liées, il nous encourage à trouver ces liens et à les utiliser pour former des schémas (structures, thèmes).

Pendant le sommeil paradoxal, par contre, l’hippocampe et le cortex ne semblent pas aussi bien synchronisés. Ainsi, l’équipe de Lewis soupçonne que le cortex est maintenant libre de rejouer les souvenirs stockés dans n’importe quelle combinaison, qu’ils soient similaires ou non. Durant ce stade, les études suggèrent que les ondes ponto-geniculo-occipitales provoquent l’activation aléatoire de zones du cortex, ce qui pourrait déclencher le rejeu des souvenirs de différents schémas.

« Donc, ce que nous proposons, c’est que, si vous êtes bloqué sur un problème, ce problème est saillant, et nous savons que les choses saillantes sont rejouées », dit Lewis. « La partie légèrement hypothétique est que, quand quelque chose d’autre, qui est activé au hasard dans le cortex, a un élément similaire, vous formerez un lien. » Ces liens surprenants peuvent constituer les étapes nécessaires pour résoudre un problème.

Pour illustrer son propos, la chercheure se réfère à la découverte par Earnest Rutherford de la structure d’un atome. Il a basé sa conception sur quelque chose qui pourrait sembler sans rapport : le système solaire. Selon le modèle proposé, ses connaissances sur les atomes et le système solaire auraient été catégorisées en différents schémas pendant le sommeil non paradoxal. Ensuite, pendant le sommeil paradoxal, ses souvenirs d’atomes auraient pu être rejoués avec une mémoire activée aléatoirement du système solaire, lui permettant de détecter le chevauchement entre eux et, plus tard, de l’appliquer à son travail.

« L’idée est de présenter ce modèle de façon formelle afin qu’il puisse être testé explicitement », explique Lewis.

Pour plus d’informations sur les processus de pensée durant le sommeil, voyez les liens plus bas.

(1) Günther Knoblich, Gina Poe.

Psychomédia avec sources : Cell Press, Trends in Cognitive Sciences.
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Les jeunes manquent de sommeil

Vous ne devriez pas être surpris de cette annonce : nos jeunes manquent de sommeil. Telles sont les conclusions d’une vaste étude menée conjointement par l’INSV (Institut National du Sommeil et de la Vigilance) et le groupe MGEN à l’occasion de la journée du sommeil qui s’est déroulée la semaine dernière en France.

Pixabay

« Ouvre l’œil sur ton sommeil ! » sur le sommeil des jeunes (15-24 ans) est le nom de cette étude menée par l’institut OpinionWay par internet (sur système CAWI) auprès de 1014 personnes âgées de 15 à 24 ans, en décembre 2017. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socio professionnelle, de région de résidence et de catégorie d’agglomération (selon les données de l’INSEE).

Sommeil des jeunes : principaux résultats de l’enquête

Manquent-ils de sommeil ? Sur les 1 014 jeunes interrogés, 88% s’estiment en manque de sommeil. Ils pensent avoir besoin de 8h12 de sommeil. Or la durée moyenne du sommeil des 15-24 ans est de 7h17 en semaine et 8h27 en repos (le week-end). Alors qu’il est recommandé de dormir + de 8h à cet âge, la dette de sommeil s’élève à 1h10 par nuit en moyenne.

Quelles sont les conséquences sur leur activité ? 82% des 15-24 ans se sentent fatigués, 35% sont somnolents. Soit au total, 36% des jeunes, selon l’indice d’Epworth, contre 28% chez les 18-65ans (selon l’enquête 2016).

Quelles solutions adoptent-ils pour pallier ce manque ? Pour lutter contre le manque de sommeil, les 15-24 ans consomment des excitants comme la caféine (28%) ou le tabac et substances (10%). Autre solution, la sieste pratiquée par 32% d’entre eux, 2 fois par semaine pendant 1h15. Enfin, 20% des jeunes qui se sentent en manque de sommeil pratiquent une activité sportive.

Quel sont les rythmes de vie des jeunes ? Les jeunes se réveillent à 7h02 la semaine et 9h43 le week-end… et s’endorment tard, 23h20 la semaine et 00h49 le week-end. Ils décalent leurs horaires de sommeil le week-end en se levant 2h20 plus tard et en s’endormant 1h30 plus tard. Les réveils nocturnes concernent 42% des jeunes, en moyenne pendant environ 1h.

Quelles sont les recommandations pour optimiser leur sommeil ? Le soir en semaine, une fois couchés, les jeunes passent 1h08 sur leurs écrans (smartphone, tablette) pour des activités interactives (77%) avant d’éteindre la lumière pour s’endormir (et 1h38 le week-end). 50% des jeunes y passent plus d’1 à 3h la semaine et 66% le week-end. L’impact sur le sommeil est nocif, ils se réveillent plus la nuit et sont davantage somnolents… À éviter donc !

La journée, les 15-24 ans exercent une activité physique mais pas suffisamment… 36% (plus d’1 sur 3) ne pratiquent aucun sport régulièrement. Pour ceux qui en font, c’est à 45% en plein air et 42% en salle (dont 1 sur 4 qui fait les 2). 48% des jeunes suivent une activité quotidienne en plein air (marche, vélo…) en semaine, et 63% le week-end y passe plus de 2h par jour. Le sport est bénéfique, il aide à s’endormir plus tôt, plus facilement. À favoriser donc !

+ 74 minutes de sommeil gagnées en 3 jours, c’est possible !

+ 74 minutes de sommeil gagnées en 3 jours, c’est possible ! et c’est prouvé : la première étude scientifique menée aux Thermes Marins de Saint-Malo par l’IRBA prouve les bénéfices des soins de thalassothérapie sur le sommeil*

La thalassothérapie est depuis de très nombreuses années connue pour ses bienfaits… sans que cela ne soit jamais pourtant scientifiquement démontré !

Pour la première fois, une étude scientifique menée aux Thermes Marins de Saint-Malo par l’IRBA, Institut de Recherche Biomédicale des Armées, démontre les bienfaits objectifs et mesurables des soins de thalassothérapie. Première constatation : le sommeil est largement amélioré par des soins à l’eau de mer chaude.

Sommeil : et si la thalassothérapie était l’avenir de nos nuits ?

Depuis 1 siècle, la durée moyenne de sommeil est passée de 9 à 7h** ! Pourtant, le sommeil est la pierre angulaire de notre forme et de notre bien-être, voire même de notre santé. Au-delà des médicaments, comment aider notre corps à mieux et plus dormir ? La solution pourrait bien être en institut de thalassothérapie* :

+ 20 % de temps total de sommeil dès la première nuit
+ 27 % de temps total de sommeil après 3 jours de soins
+ 51 minutes de sommeil N2 (récupération) dès la première nuit
+ 23 minutes de sommeil N3 (réparateur) dès la troisième nuit
-25% du score sur l’échelle de sominolence KSS
-70% du score sur l’échelle de fatigue de Pichot

* Étude Thermes Marins de Saint-Malo / Institut de Recherche Biomédicale des Armées (IRBA)
** Institut National du Sommeil et de la Veille

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