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Qu’est-ce que le Quviviq

Après les Etats-Unis, l’Agence européenne du médicament (EMA) a autorisé, le 22 avril 2022, un nouveau médicament contre l’insomnie, le Quviviq (daridorexant), développé par la biotech suisse Idorsia.

Le médicament, prochainement disponible en pharmacie sur ordonnance, est indiqué pour « traiter les adultes souffrant d’une insomnie ayant duré au moins trois mois et qui a un retentissement considérable sur leur fonctionnement au cours de la journée » précise l’EMA.

Alors que les somnifères classiques agissent sur les mécanismes de l’endormissement, le daridorexant agit sur les mécanismes de l’éveil. Il s’agit d’un antagoniste des récepteurs de l’orexine, un neurotransmetteur produit par le cerveau qui favorise l’éveil. Il bloque son action en se fixant sur deux de ses récepteurs.

« Cela signifie que le Quviviq aide à s’endormir plus rapidement, à rester endormi plus longtemps et à améliorer le fonctionnement pendant la journée », indique le communiqué de l’EMA.

Dans une étude principale portant sur 930 patients, dont les résultats sont publiés en février 2022 dans The Lancet Neurology, ceux qui ont reçu 50 mg de Quviviq pendant 3 mois ont réduit de 29 minutes, en moyenne, le temps qu’ils passaient éveillés chaque nuit, contre une réduction de 11 minutes pour ceux qui ont reçu un placebo, rapporte le communiqué de l’EMA. Après 3 mois de traitement, les participants ayant pris 50 mg de Quviviq s’endormaient environ 35 minutes plus vite qu’avant le traitement, tandis que ceux ayant pris le placebo s’endormaient 23 minutes plus vite.

Les effets secondaires les plus fréquents (pouvant toucher jusqu’à 1 personne sur 10) étaient les maux de tête et la somnolence, indique l’EMA. La plupart des effets secondaires étaient légers ou modérés.

Quviviq ne doit pas être utilisé chez les personnes hypersensibles (allergiques) à l’un des composants, chez les personnes souffrant de narcolepsie (un trouble du sommeil qui provoque un endormissement soudain et inattendu) ou chez les personnes utilisant des « inhibiteurs puissants du CYP3A4 » (un groupe de médicaments).

« Ne buvez pas d’alcool pendant que vous prenez Quviviq. Il peut augmenter les effets de l’alcool, ce qui peut être dangereux », précise notamment le site du laboratoire dédié au médicament.

Il est conseillé de suivre ce traitement pour une durée la plus brève possible et de réévaluer ses besoins avec un médecin au bout de trois mois de prise du médicament.

Un autre somnifère appartenant à la classe des antagonistes des récepteurs de l’orexine est le suvorexant (Belsomra).

Somnifères tels que zolpidem (Stilnox, Sublinox…) : avertissement de danger causé par le somnambulisme et d’autres comportements

L’agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA), a émis, le 30 avril, un avertissement portant sur des incidents « rares mais sérieux » liés aux somnifères eszopiclone (Lunesta), zaleplon (Sonata) et zolpidem (Stilnox, Sublinox, Ambien…)

L’agence requiert un avertissement encadré (le niveau le plus élevé) sur l’étiquette et la notice du produit.

L’avertissement fait suite à plusieurs rapports de blessures graves et de décès résultant de divers comportements complexes pendant sommeil après la prise de ces médicaments.

Ces comportements peuvent inclure le somnambulisme, la conduite automobile endormie et la participation à d’autres activités sans être complètement éveillé, comme l’utilisation non sécuritaire d’un poêle.

Ces incidents peuvent survenir après la première dose ou après une plus longue période de traitement, et peuvent se produire chez les patients sans antécédents de ces comportements et même aux doses les plus faibles recommandées, précise le communiqué de la FDA.

L’agence ajoute une contre-indication pour les personnes qui ont déjà connu un épisode de comportements complexes pendant le sommeil après avoir pris ces médicaments.

L’association entre ces médicaments et ces comportements figure déjà sur l’étiquette. L’avertissement encadré et la contre-indication visent une plus grande visibilité.

La FDA a examiné 66 cas signalés à son système de déclaration des effets indésirables ou trouvés dans la littérature médicale qui ont entraîné des blessures graves ou la mort. Les 46 déclarations de blessures graves non mortelles comprenaient des surdoses accidentelles, des chutes, des brûlures, des quasi-noyades, l’exposition à des températures extrêmement froides entraînant la perte d’un membre ou la mort et des automutilations comme des blessures par balle. Les 20 décès signalés étaient attribuables à un empoisonnement au monoxyde de carbone, à une noyade, à des chutes mortelles, à l’hypothermie et à des collisions mortelles de véhicules motorisés avec le patient au volant.

Lors de la prescription de ces médicaments, les patients doivent être informés de ce risque, indique la FDA.

« Les patients devraient cesser de prendre ces médicaments et communiquer immédiatement avec leur professionnel de la santé s’ils constatent qu’ils se sont livrés à des activités pendant qu’ils ne sont pas complètement éveillés ou s’ils ne se souviennent pas d’activités qu’ils ont faites pendant qu’ils prennent le médicament. »

Pour plus d’informations sur les somnifères, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : FDA.
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Les somnifères entraînent de très nombreux effets secondaires

Les somnifères entraînent de très nombreux effets secondaires

Le 9 novembre 2018.

Pas moins de dix millions de Français prennent des somnifères de manière régulière. Une habitude qui peut être dangereuse si l’on en croit la dernière enquête du magazine 60 millions de consommateurs publiée le 8 novembre. 

Les Français consomment leurs somnifères trop longtemps

Avant de se coucher : un somnifère et un grand verre d’eau et c’est parti pour une nuit réparatrice ! Ce geste, dix millions de Français l’effectuent de manière régulière et sur une (trop) longue durée. Le traitement devrait durer cinq jours, mais dans les faits, les prises dépassent six mois dans 70% des cas

Ces chiffres proviennent d’une enquête menée par le magazine 60 millions de consommateurs. Le but ? Alerter les Français sur les dangers réels de ces somnifères (Stilnox, le Zolpidem, Donormylet de leurs effets secondaires. La liste est longue et malheureusement encore largement méconnue.

Les effets secondaires des somnifères

Insomnies, rythme de travail décalé, conjoint qui ronfle, stress, angoisses… Les raisons qui nous poussent à la pharmacie ou chez nos médecins traitants pour s’y procurer des somnifères afin de mieux dormir sont nombreuses et justifiées. Mais attention car ce médicament est loin d’être anodin, surtout s’il est pris sur une longue durée

Et puisque le corps s’habitue après quelques jours de prise, il faut sans cesse augmenter les doses de ces traitements (et de leurs effets secondaires par la même occasion) pour qu’ils restent efficaces… Les conséquences peuvent être très graves : somnolence, confusion, troubles visuels, problèmes cardiaques, problèmes de foie, agressivité et envies suicidaires. Et si on songeait à un prochain sevrage ? 

Maylis Choné

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Les somnifères à longue demi-vie augmentent plus le risque de démence que ceux à courte demi-vie

Certains somnifères benzodiazépines et apparentés augmentent plus le risque de démence que d’autres, selon une étude française publiée dans la revue Alzheimer’s and Dementia.

Des études précédentes ont montré une augmentation du risque de démence liée aux benzodiazépines. La présente étude a analysé la différence entre celles à demi-vie courte (20 heures) et celles à demi-vie longue.

La demi-vie d’un médicament correspond au temps nécessaire pour que sa concentration dans le sang diminue de moitié.

Dalia Shash et Christophe Tzourio ont, avec leurs collègues de l’Inserm, analysé des données concernant 8240 personnes âgées de plus de 65 ans qui participaient à l’étude dite des 3 Cités (Bordeaux, Dijon, Montpellier). 830 nouveaux cas de démence ont été diagnostiqués pendant les 8 ans de suivi.

Dans l’ensemble, l’utilisation de benzodiazépines était liée à un risque de démence accru de 10 %. Mais, l’utilisation de celles à longue demi-vie était liée à un risque accru de 60 % comparativement à 5 % pour celles à courte demi-vie.

Les benzodiazépines à demi-vie longue ont déjà été identifiées comme dangereuses chez les personnes âgées, notamment en raison du risque de chutes, soulignent les chercheurs qui se disent étonnés de constater qu’elles soient encore fréquemment consommées.

Il s’agit d’une étude observationnelle ne permettant pas d’analyser les mécanismes de cette association. Malgré l’absence de certitude sur le mécanisme « le doute est suffisant pour encourager médecins et patients à trouver des formes alternatives pour les troubles du sommeil des personnes âgées qui sont le motif principal de prescription de ces médicaments : conseils hygiéno-diététiques, produits non médicamenteux, et au maximum les médicaments les moins dangereux comme les benzodiazépines à demi-vie courte. »

(1) Tobias Kurth, Marion Bertrand, Carole Dufouil, Pascale Barberger-Gateau, Claudine Berr, Karen Ritchie, Jean-Francois Dartigues, Bernard Bégaud, Annick Alpérovitch.

Psychomédia avec sources : Inserm, Alzheimer’s and Dementia.
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