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Les meilleures stratégies de régulation des émotions selon les psychothérapeutes de différentes approches

Pour développer des traitements de psychothérapie plus unifiés, basés sur des processus psychologiques, il est important de déterminer s’il existe un consensus entre les psychothérapeutes concernant les stratégies d’intervention, soulignent les auteurs d’une étude publiée en juin 2021 dans la revue Psychology and Psychotherapy.

« Parce que la régulation des émotions est une pierre angulaire des traitements modernes et un domaine de recherche clinique en plein essor », Matt Southward de l’Université du Kentucky et ses collègues (1) ont examiné l’évaluation que les psychothérapeutes font de l’efficacité des stratégies de régulation communément étudiées.

Ils ont mené cette étude auprès de 582 stagiaires et psychothérapeutes en exercice dont l’âge moyen était de 42 ans et qui avaient une médiane de 4 000 heures d’expérience.

Les principales orientations théoriques de ces thérapeutes étaient :

  • dans le courant cognitivo-comportemental :
    • approche cognitive (18 %)
    • approche comportementale (25 %)
    • approches de la troisième vague ou basée sur l’acceptation (12,0 %)
  • dans les courants non cognitivo-comportemental :
    • approche existentielle (humaniste) (3 %)
    • approche interpersonnelle (7 %)
    • approche psychodynamique (psychanalyse) (15 %)
    • approche rogérienne (4 %)
    • autres approches (16,0 %)

Onze vignettes décrivant des situations stressantes courantes ont été présentées aux participants. Il s’agissait de facteurs de stress liés à des problèmes interpersonnels (par exemple, se disputer avec son partenaire romantique, ne pas recevoir d’invitation à une fête), aux études (par exemple, échouer à un test important), aux finances (par exemple, essayer d’obtenir un prêt) et à une maladie physique (par exemple, contracter une mononucléose).

Pour chaque vignette, les psychothérapeutes devaient identifier la meilleure stratégie de régulation des émotions dans la liste suivante :

  • accepter (par exemple, des émotions ou des situations)
  • distraire son attention
  • cacher ses sentiments
  • exprimer ses émotions
  • recueillir des informations supplémentaires
  • essayer d’améliorer la relation (par exemple, passer du temps de qualité ensemble)
  • quitter la situation désagréable
  • résoudre les problèmes
  • chercher du soutien et des conseils
  • réévaluer (par exemple, se voir ou voir la situation d’une manière moins stressante)

Ils devaient ensuite évaluer l’efficacité de chaque stratégie pour aider les patients à se sentir mieux (de 0, signifiant pas du tout efficace, à 100, signifiant extrêmement efficace).

Un consensus général était constaté concernant la stratégie la plus (la résolution de problèmes) et la moins (la dissimulation des émotions) efficaces.

Mais les thérapeutes du courant cognitivo-comportemental ont évalué l’acceptation et la distraction comme étant plus efficaces que les thérapeutes des autres approches.

Alors que ces derniers ont évalué l’expression émotionnelle et la collecte d’informations comme étant plus efficaces que thérapeutes d’orientation cognitivo-comportemental.

Les heures d’expérience clinique n’étaient généralement pas liées aux évaluations de l’efficacité des stratégies.

Voici les scores moyens, sur une échelle de 0 à 100, qui ont été attribués à chaque stratégie par les thérapeutes des courants cognitivo-comportemental (CC) et non-CC :

  1. résolution de problèmes, CC : 68,4, non CC : 65,2
  2. soutien émotionnel, CC : 50,0, non CC : 54,5
  3. réévaluation, CC : 52,9, non CC : 50,1
  4. expression émotionnelle, CC : 43,5, non CC : 58,5
  5. collecte d’informations, CC : 45,7, non CC : 53,7
  6. acceptation, CC : 48,5, non CC : 43.4
  7. distraction, CC: 24,5, non CC : 18,0
  8. améliorer la relation, CC : 20,3, non CC : 21,1
  9. quitter la situation, CC : 19,6, non CC : 19,7
  10. dissimuler les émotions, CC : 5,7, non CC : 5,3

Alors que le domaine de la psychothérapie s’oriente vers des traitements davantage basés sur les processus psychologiques sous-jacents (plutôt que les constellations de symptômes), expliquent les chercheurs, « ces résultats peuvent améliorer la communication à la fois entre les chercheurs et les thérapeutes et entre les thérapeutes de différentes orientations en fournissant une base empirique partagée pour comprendre où se situent les points de similitude et de différence ».

Ménopause : 7 stratégies testées contre l’insomnie et les bouffées de chaleur

L’insomnie est l’un des problèmes les plus courants au moment de la ménopause, notamment en raison des bouffées de chaleur.

Entre 25 % et 35 % des femmes en souffrent au moment de la ménopause, une prévalence deux à trois fois plus élevée que celle observée dans la population en général, indique le psychologue Charles Morin de l’École de psychologie de l’Université Laval et du Centre de recherche CERVO.

Les bouffées de chaleur y sont pour quelque chose, mais elles n’expliquent pas tout. « Nos travaux montrent que les bouffées de chaleur surviennent parfois après le réveil, précise le chercheur. Par ailleurs, il se peut que ces manifestations physiologiques soient un élément déclencheur de l’insomnie, mais que des facteurs psychologiques contribuent à son maintien. Se réveiller en sueur au milieu de la nuit en se disant qu’il faut absolument se rendormir parce qu’une grosse journée de travail nous attend dans quelques heures crée un contexte propice aux pensées négatives et au cercle infernal de l’anxiété et de l’insomnie. »

Le Pr Morin et 12 chercheurs américains ont testé l’efficacité de 7 approches contre les bouffées de chaleur et l’insomnie chez 546 femmes qui souffraient d’insomnie modérée (un score de plus de 12 sur l’Indice de sévérité de l’insomnie qui va de 0 à 28) et avaient au moins 14 bouffées de chaleur par semaine. Cette étude est publiée dans la revue Sleep.

Les traitements testés pendant 8 à 12 semaines étaient :

Toutes les approches, sauf les oméga-3, ont produit une certaine amélioration du sommeil.

L’intervention la plus efficace a été la psychothérapie cognitivo-comportementale qui a réduit de 5,2 points de l’indice de sévérité de l’insomnie (faites le test). « Après 8 semaines de traitement, 70 % des participantes du groupe de psychothérapie étaient considérées en rémission d’insomnie, précise le chercheur. L’intervention n’a pas eu d’effet sur le nombre de bouffées de chaleur, mais elle a réduit leur degré d’interférence avec les activités quotidiennes. »

L’activité physique et l’antidépresseur venlafaxine (Effexor) ont produit une baisse de 2,2 points.

Développée en bonne partie par l’équipe de Charles Morin au cours des trois dernières décennies, la thérapie cognitivo-comportementale contre l’insomnie encourage un changement des croyances liées au sommeil (par exemple qu’il est nécessaire de dormir huit heures chaque nuit pour être en forme et en santé) et vise à instaurer des habitudes de vie propices au sommeil telles que :

  • aller se coucher uniquement lorsqu’on se sent fatigué ;
  • utiliser le lit exclusivement pour dormir ;
  • se lever si le sommeil ne vient pas après 20 minutes ;
  • se lever à la même heure chaque matin, peu importe le nombre d’heures dormies.

Les études indiquent qu’elle atténue la sévérité de l’insomnie chez 80 % des gens et entraîne une rémission dans 60 % des cas.

Malheureusement, déplore le professeur Morin, les personnes qui souffrent d’insomnie sortent souvent du cabinet du médecin avec une prescription de somnifères.

« Pourtant, en 2016, l’American College of Physicians a reconnu que la TCC devrait être le premier traitement recommandé aux personnes qui souffrent d’insomnie, souligne-t-il. Au Québec, pour profiter des avantages de la TCC dans des délais raisonnables, il faut consulter des psychologues qui pratiquent en clinique privée et payer de sa poche. »

Le professeur Morin et la doctorante Orlane Ballot poursuivent des travaux sur l’insomnie au moment de la ménopause et ils sont à la recherche de participantes de 45 à 55 ans avec ou sans problème de sommeil.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Le Fil (Université Laval).
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CANCER DU CÔLON : Stratégies thérapeutiques innovantes et personnalisées

Le mois de mars est consacré à la lutte contre le cancer colo-rectal. A cette occasion, le service d‘Oncologie Digestive de l’hôpital de la Timone, dirigé parle Pr Jean-François SEITZ, en lien avec la fondation reconnue d’utilité publique : A.R.CA.D – Aide et Recherche en CAncérologie Digestive organise le mardi 26 Mars le 5ème forum Patients : Cancer colo-rectal.

Ce forum organisé sous forme de conférence-débats est animé par plusieurs spécialistes et experts médicaux. Chacun présente un sujet en lien avec les traitements et la prise en charge du cancer du côlon et du rectum. Une partie des interventions est consacrée aux aspects pratiques. Objectif : favoriser les échanges afin que le public ait une meilleure connaissance du déroulement de la prise en charge, des options thérapeutiques et des acteurs impliqués dans le suivi de la maladie.

L’importance du dépistage

Aujourd’hui en France, 4 hommes et près de 3 femmes sur 100 risquent de développer un cancer du côlon-rectum au cours de leur vie avant 75 ans. Troisième cancer le plus fréquent, avec 37.400 cas annuels, le cancer colo-rectal est la deuxième cause de mortalité par cancer, après celui du poumon. Malgré ces chiffres éloquents, il reste beaucoup à faire pour améliorer le dépistage car face à ce fléau la meilleure arme repose sur une détection précoce de la maladie.

85 médecins contre les pesticidesEn effet, lorsqu’un cancer du côlon est diagnostiqué tôt, les chances de guérison approchent les 100 %. Le dépistage est réalisé grâce au test « Hémocult », un test qui consiste en la détection de traces de sang dans les selles, tous les deux ans. Il s’adresse aux femmes et aux hommes à partir de 50 ans qui sont invités à consulter leur médecin généraliste. Les traitements des cancers colorectaux varient selon le stade d’avancement de la maladie. Ils peuvent être simples et rapides ou longs et contraignants (ablation chirurgicale, chimiothérapie…).

Stratégies thérapeutiques innovantes et personnalisées

La stratégie thérapeutique utilisée au sein du service Hépato gastro-entérologie et oncologie de la Timone s’appuie sur la multidisciplinarité des équipes médicales. Une coordination étroite est établie entre les services de chirurgie, d’oncologie digestive, de radiothérapie, des laboratoires de biologie oncologique et d’anatomie pathologique. Ce regroupement, en un seul lieu, de compétences et de technicité en oncologie digestive est un atout majeur pour traiter les cas les plus complexes de façon immédiate, précise et efficace.

Grâce à ce fonctionnement, propre au CHU, des plans personnalisés conformes aux traitements les plus avancés sont déployés. Le programme thérapeutique est ainsi associé à un planning personnalisé, un atout majeur pour proposer des traitements plus rapides et ainsi augmenter les chances de guérison.

Rappelons que l’AP-HM est un acteur majeur dans le développement de nouvelles thérapies ou de nouvelle stratégies notamment en cancérologie parmi les domaines les plus étudiés nous retrouvons les tumeurs digestives. En 2012, 30 essais cliniques avec des médicaments ou stratégies thérapeutiques innovantes étaient en cours dans le service d’oncologie digestive à la Timone et plus de 200 patients ont été inclus ou suivis dans ces essais cliniques. Ces essais permettent de proposer aux malades un accès précoce aux innovations thérapeutiques : nouvelles molécules, nouvelles stratégies, techniques innovantes.

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