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Pollution de l’air : elle tue deux fois plus que prévu, surtout en Europe

Pollution de l’air : elle tue deux fois plus que prévu, surtout en Europe

Le 13 mars 2019.

Selon une récente étude, la pollution de l’air serait deux fois plus meurtrière qu’on ne le pensait, avec 8,8 millions de morts dans le monde et près de 800.000 rien qu’en Europe. 

La pollution de l’air spécialement présente en Europe

Une étude publiée le 12 mars dernier dans la revue anglaise European Heart Journal double les prévisions du nombre de victimes de la pollution de l’air : « la mortalité imputable à la pollution atmosphérique correspond à un taux de mortalité moyen mondial par habitant de 120 / an pour 100.000 habitants. En Europe, le taux par habitant dépasse la moyenne mondiale avec 133 / an pour 100.000 et 129 / an pour 100.000 dans l’UE » précisent les auteurs.

Selon les chercheurs, la pollution de l’air aurait tué en Europe 790.000 personnes en 2015, dont 659.000 dans les 28 états de l’Union européenne (UE), ce qui est nettement supérieur à l’estimation de l’Agence européenne de l’environnement (AEE). Elle a en effet estimé qu’en 2015, la pollution de l’air était responsable de 518.000 décès prématurés dans 41 pays d’Europe, et 480.000 dans l’UE. « La pollution atmosphérique réduit l’espérance de vie moyenne en Europe d’environ 2,2 ans », ajoutent les auteurs de l’étude.

La pollution de l’air tue plus que le tabac

Pourquoi de tels chiffres pour l’Europe ? Pour les chercheurs, « cela s’explique par la combinaison d’une piètre qualité de l’air et d’une forte densité de population, qui aboutit à une exposition parmi les plus élevées du monde ». Selon l’étude, la pollution atmosphérique présente « un risque majeur pour la santé, entraînant une mortalité respiratoire et cardiovasculaire ».

« L’OMS estime que le taux de mortalité excédentaire dû au tabagisme est de 7,2 millions par an ; par conséquent, la pollution atmosphérique est désormais considérée comme le facteur de risque le plus important » notent les auteurs de l’étude. Or, « On peut éviter de fumer, mais on ne peut pas éviter d’être soumis à un air pollué » ajoutent-ils.

Aurélie Giraud

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Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Infarctus : meilleure survie avec les femmes médecins, surtout chez les patientes

Le taux de survie est plus élevé chez les personnes qui subissent une crise cardiaque (infarctus) lorsqu’elles sont traitées dans une urgence d’hôpital par un médecin femme, selon une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

La différence est particulièrement marquée chez les patientes.

Laura Huang de l’Université Harvard et ses collègues ont analysé les données concernant 582 000 cas de crise cardiaque (infarctus) survenus entre 1991 et 2010.

Pour les patients traités par des femmes médecins, la disparité entre les genres dans les taux de survie était d’environ 0,2 % : 11,8 % des hommes sont morts, comparativement à 12 % des femmes.

Cependant, pour les patients traités par des médecins masculins, l’écart de survie atteignait 0,7 %, soit 3,5 fois plus : 12,6 % des hommes sont décédés comparativement à 13,3 % des femmes.

« Nos travaux corroborent des recherches antérieures qui montrent que les femmes médecins ont tendance à produire de meilleurs résultats pour les patients que les hommes », souligne Seth Carnahan de l’Université de Washington à St. Louis, coauteure. (À l’hôpital, meilleure survie chez les 65 ans et + avec les femmes médecins)

La présente étude montre toutefois que l’avantage d’être traitée par une femme médecin est particulièrement marqué pour une patiente, ajoute-t-elle.

Le taux de survie des femmes augmentait avec la proportion de femmes médecins à l’urgence, en particulier si le médecin traitant était un homme. L’effet de « biais masculin » diminuait aussi lorsque les médecins masculins avaient traité plusieurs patientes.

Ces facteurs suggèrent que des programmes de formation enseignant comment les hommes et les femmes peuvent présenter les symptômes différemment pourraient améliorer les résultats pour les patientes, souligne Mme Carnahan.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Washington University in St. Louis, PNAS.
Tous droits réservés.

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Il ne faut surtout pas rincer son poulet avant de le cuire !

Pixabay

Le saviez-vous ? Le poulet, ça se rince pas ! Quelque soit la méthode de cuisson choisie, ne rincez pas votre poulet avant de le cuire. C’est même tout le contraire qui est recommandé. Pourquoi ? Et bien parce que l’effet recherché, à savoir se débarrasser des bactéries, peut au contraire donner un résultat contraire. Un conseil particulièrement avisé du site Passion Santé.be

Voulant souvent bien faire, la plupart de celles et ceux qui cuisinent ont pris pour fâcheuse habitude de rincer le poulet (comme d’autres aliments) en le passant sous le robinet. Objectif supposé : éliminer toutes les bactéries qui pourraient s’avérer dangereuses pour la santé.

Sauf que dans la réalité, c’est à peu près tout le contraire qui se passe. Selon le célèbre site, c’est même l’effet inverse qui risque de se produire. En le passant sous l’eau le risque est au contraire de projeter nvolontairement ces fameuses bactéries sur des objets (vaisselle, planche à découper) et ou des aliments déjà lavé.

Seul moyen de se débarrasser des bactéries, quelques précautions et mesures d’hygiène simples (bien se laver les mains avant et après avoir manipulé la viante) mais aussi une cuisson suffisante. Bref, le poulet à moitié cru faut quand même éviter.

Et si ces recommandations peuvent en « amuser » certains, vous noterez tout de même qu’il y a quelques années les autorités sanitaires n’avaient pas hésité à lancer une campagne contre le rincage du poulet.

Le campylobacter : la bactérie du poulet

Le campylobacter est une bactérie, qui est très largement présente dans le tube digestif des hommes et des animaux, en particulier des volailles.

Pour s’en prémunir, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation recommande :

– de respecter la chaîne du froid et régler le réfrigérateur à une température basse (au plus 4°C)
– de se laver mains, plans de travail et ustensiles après contact avec des aliments crus pour éviter la contamination des aliments sains.
– de respecter la date limite de consommation
– de consommer rapidement les produits après ouverture et les plats après préparation
– de laver et éplucher fruits, légumes et herbes aromatiques dans le réfrigérateur
– de conserver les aliments crus séparément des autres pour éviter leur contamination
– de nettoyer régulièrement le réfrigérateur à l’eau de javelLes bactéries étant tuées par la chaleur, il est essentiel de cuire ou réchauffer les aliments crus d’origine animale ou les plats prêts à consommer à plus de 65°C.

News Santé

La hausse du nombre de cancers va surtout frapper les pays en développement

Le 3 février 2014, François Hollande lançait son troisième «plan cancer». Si la maladie est un véritable fléau en France, elle l’est partout ailleurs. Dans son rapport annuel publié le même jour que l’annonce du Président de la République, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’Organisarion mondiale de la sante (OMS) lançait une nouvelle alerte, peu relayée en France. Dans les vingt prochaines années, le nombre de cancers dans le monde devrait augmenter de 70%.

Il y a environ 14 millions de nouveaux cas de cancer diagnostiqués chaque année dans le monde, peut-on lire dans un résumé du rapport, paru sur un blog de la National Public Radio (NPR). Un nombre qui ne va cesser d’augmenter selon les spécialistes, pour atteindre 22 millions d’ici 2032.

Les hommes et les femmes ne sont pas touchés par les mêmes types de cancer. Celui du sein est le plus répandu chez les femmes, et c’est celui de la prostate qui arrive en tête chez les hommes. Mais ces généralités varient tout de même selon les pays, comme en attestent ces cartes du CIRC, reprises par la NPR.

Cliquez sur les cartes pour les voir en grand.

Cancers des femmes dans le monde via NPR / source: Organisation Mondiale de la Santé
Cancers des hommes dans le monde via NPR / source: Organisation Mondiale de la Santé

Toutes les régions du monde ne sont donc pas à égalité face au cancer. Le Globe and Mail souligne notamment qu’en 2012, le Danemark, la France, l’Australie, la Belgique et la Norvège avaient été les pays les plus touchés par cette maladie.

Néanmoins, les régions en développement sont celles où le cancer sévit le plus. En effet, plus de 60% des cas se trouvent en Asie, en Afrique, en Amérique centrale et du Sud. Et ces mêmes parties du monde regroupent 70% des décès liés au cancer, souligne le CIRC dans son communiqué.

Ce problème pourrait pourtant être réglé par des efforts dans l’accès aux soins:

«Un accès à des traitements efficaces et abordables dans les pays en développement, y compris pour les cancers des enfants, pourrait réduire la mortalité de manière significative, même dans les régions où les services de soins médicaux sont moins développés.»

Réalisée en 2012, la carte interactive ci-dessus permet précisément de souligner les disparités entre pays face au cancer. Mise au point par Public Radio International grâce aux statistiques de 2008 de Globocan, elle permet de comparer le nombre de personnes atteintes du cancer en fonction notamment du PIB (Produit Intérieur Brut) et de l’IDH (Indice de Développement Humain) des Etats.

Le docteur Christopher Wild, directeur du CIRC, veut profiter de ce rapport pour lancer un «signal fort»:

«Malgré des avancées enthousiasmantes, ce rapport montre que nous n’en avons pas fini avec le cancer. Il faut absolument davantage d’engagement dans la prévention et dans la détection précoce, pour compléter des traitements plus performants, et pour aborder cette question de l’augmentation alarmante du nombre de cancers au niveau mondial»

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Oui, l’air est pollué. Surtout par la cigarette

S’intéresser à la santé publique réclame de ne pas trop malmener les statistiques. C’est tout particulièrement vrai quand il s’agit d’empoisonnements. Les chiffres rendus publics le 17 octobre par le Centre  international de recherche sur le cancer (Circ) ne sont pas de ceux avec lesquels on peut plaisanter. La pollution atmosphérique tue. Et elle tue désormais suffisamment pour que cette agence de l’OMS choisisse de qualifier de «cancérogène certain» la pollution atmosphérique. On trouvera ici le résumé des conclusions officielles du Circ.

Ses responsables ont expliqué avoir pris cette décision au terme de l’analyse faite par ses experts de l’ensemble de la littérature scientifique disponible. Ils ont aussi souligné espérer que la publicité faire autour de cette décision aurait des conséquences en terme de prise de conscience par les populations et les responsables politiques. On espère que leurs souhaits seront exhaussés. A condition toutefois de bien hiérarchiser l’ordre des accusés.

A condition de faire en sorte que le concept d’ «air pollué» ne soit pas le rideau de fumée masquant la responsabilité des fabricants de produits dérivés du tabac. Responsabilité des multinationales de Big Tobacco mais aussi  de l’ensemble des politiques qui, informés de la situation sanitaire, ne mettent pas tout en œuvre pour inverser les tendances de consommation de cette drogue légale, légale parce que hautement fiscalisée.

La décision du Circ fait donc que la «pollution atmosphérique» rejoint dans la colonne des «cancérogènes certains»  les «particules fines» et les émanations des moteurs tournant au diesel.  Les coupables sont connus: les gaz d’échappement des automobiles, les activités industrielles et les travaux agricoles mécanisés. Sans oublier  la production d’énergie au sens large et les différentes formes de chauffage.

Pour le Circ, la pollution atmosphérique augmente les risques d’un large éventail de maladies, comme les maladies respiratoires et cardiaques. Il précise que ces dernières années, les niveaux d’exposition ont  considérablement augmenté dans certaines parties du monde, notamment dans les pays très peuplés et en voie d’industrialisation rapide. «L’air que nous respirons est aujourd’hui devenu pollué par un mélange de substances cancérogènes, a expliqué le Dr Kurt Straif, chef de la section des monographies du Circ. Nous savons maintenant que la pollution de l’air extérieur n’est pas seulement un risque majeur pour la santé en général, mais aussi l’une des premières causes environnementales de décès par cancer.»

Principal organe exposé, le poumon est ici tout particulièrement intéressant. Selon les experts de l’OMS, 223.000 personnes seraient mortes prématurément en 2010 d’un cancer du poumon imputable à l’inhalation de substances toxiques contenues dans l’air ambiant. Mais Christopher Wild, directeur du CIRC a aussi expliqué que seuls 10%  des cancers diagnostiqués chaque année dans le monde sont liés à des causes comme la pollution de l’air.

On peut dire ceci autrement: dans le monde, 80% des 1,4 million de morts prématurés annuels par cancer du poumon sont dus à l’inhalation de la fumée de cigarettes. Cette même inhalation est également impliquée pour une large part dans les décès prématurés causés par d’autres maladies respiratoires (asthme, broncho-pneumopathies chroniques obstructives) et de nombreuses maladies cardiovasculaires. Soit en France, un total de plus de 200 morts par jour. Les autres cancers pulmonaires (20%) sont causés par la pollution particulaire atmosphérique et par les émanations de radon un gaz naturel et radioactif.

Comment comprendre un tel décalage entre la présentation des chiffres du Circ et la réalité épidémiologique du tabagisme? Pourquoi  la consommation/inhalation (individuelle) de tabac n’est-elle pas classée dans la catégorie des pollutions atmosphériques collectives? Faut-il faire une différence entre une pollution «voulue» (et autorisée) et une autre qui serait subie? Y aurait-il, ce que l’on ose imaginer, des intérêts croisés entre le Circ et Big Tobacco?

Interrogé par Slate.fr, le porte-parole du Circ confirme cette présentation épidémiologique. Il précise même qu’en Europe «le risque de cancer pulmonaire associé à la pollution atmosphérique est comparable à celui qui est associé au tabagisme passif ». Il ajoute aussi que le groupe de travail réuni sur cette question a tenu à modifier le titre de sa réunion. C’est ainsi qu’«“Ambient air pollution” est devenue “Outdoor air pollution« . »

«Pour le directeur du Circ, explique-t-il, il s’agissait avant tout de mettre l’accent sur l’action collective internationale qui est indispensable si l’on veut faire évoluer cette situation dans le bon sens.  D’où son appel. Quant au tabac et à la lutte contre le tabagisme, cela demeure éminemment d’actualité, comme toujours. Il est  nécessaire de distinguer ces différents éléments, et replacer dans leur contexte les parts respectives du tabac, de la pollution atmosphérique (moteurs Diesel, chauffage au charbon et aux autres énergies fossiles, industries diverses etc.), notamment dans les pays émergents. »

Message reçu. Mais on peut aussi soutenir que si le Circ associait à son analyse l’impact délétère majeur de la pollution atmosphérique due à la consommation de tabac, les impacts sanitaires et politiques de son action en seraient décuplés. Et l’agenda des gouvernements pourrait s’en trouver modifié, à commencer de la question, toujours politiquement pendante, de la cigarette électronique. Une cigarette qui, elle, ne souille en rien l’air que nous respirons.

Jean-Yves Nau

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