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Tatouages : vraiment indélébiles ?

Felix_Broennimann/Pixabay/Creative Commons

Pourquoi considère t-on que les tatouages sont indélébiles ? Et d’ailleurs le sont-ils vraiment. Des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et d’Aix Marseille Université regroupés au sein du Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (CIML) se sont penchés sur la question. Et ils ont découvert que, si un tatouage peut être éternel, ce n’est pas le cas des cellules de la peau porteuses de son pigment. Celles-ci transmettent ce pigment à de nouvelles cellules lorsqu’elles meurent. Agir sur ce processus pourrait améliorer les techniques d’effacement de tatouages actuelles réalisées par laser. Cette étude est publiée le 6 mars 2018 dans le Journal of Experimental Medicine.

Pendant de nombreuses années, on pensait que les tatouages teintaient les cellules du derme de la peau, les fibroblastes. Cependant, des chercheurs ont suggéré plus récemment que les macrophages de la peau (des cellules immunitaires spécialisées résidant dans le derme) « engloutissaient » le pigment du tatouage, comme ils le feraient normalement avec un pathogène envahisseur ou un morceau de cellule mourante. Dans les deux cas, on présumait que la cellule porteuse de pigment vivait éternellement, permettant ainsi au tatouage d’être plus ou moins permanent.

Cette hypothèse est remise en question par une équipe de recherche associant des chercheurs de l’Inserm et du CNRS, dirigée par Sandrine Henri et Bernard Malissen du Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy, qui a développé avec l’aide du Centre d’Immunophénomique de Marseille une souris génétiquement modifiée capable de tuer les macrophages résidant dans son derme. Au cours des semaines, les chercheurs ont observé que les cellules ainsi détruites avaient été remplacées par de nouveaux macrophages dérivés de cellules précurseurs présentes dans le sang et en provenance de la moelle osseuse et connues sous le nom de monocytes.

Ils ont ainsi découvert que les macrophages du derme étaient le seul type de cellules à absorber le pigment lors du tatouage de la queue des souris. Malgré la mort programmée de ces macrophages, l’apparence du tatouage ne changeait pas. L’équipe a donc conclu que les macrophages morts libéraient le pigment dans la zone les environnant où, au cours des semaines suivantes, ce pigment était réabsorbé par de nouveaux macrophages

Ce cycle de capture, libération et recapture du pigment se produit continuellement dans une peau tatouée, même lorsque les macrophages ne sont pas tués en une seule fois. Les chercheurs ont ainsi transféré un morceau de peau tatouée d’une souris à une autre et découvert que, six semaines plus tard, la plupart des macrophages porteurs de pigment provenaient de l’animal destinataire plutôt que de l’animal donneur.

« Nous pensons que, lorsque des macrophages porteurs de pigment de tatouage meurent au cours de la vie adulte, d’autres macrophages environnants recapturent les pigments libérés et assurent d’une manière dynamique l’apparence stable et la persistance à long terme des tatouages », explique Sandrine Henri, chercheuse Inserm et co-responsable du projet de recherche

Les tatouages peuvent être effacés par des impulsions laser qui provoquent la mort des cellules cutanées et la libération et fragmentation de leurs pigments. Ces derniers peuvent ensuite être transportés loin de la peau via les vaisseaux lymphatiques qui drainent la peau. « Le détatouage via cette technique laser peut probablement être amélioré par l’élimination temporaire des macrophages présents dans la zone du tatouage», déclarent les chercheurs. « Ainsi, les particules fragmentées de pigment générées au moyen des impulsions laser ne seront pas immédiatement recapturées : cet état augmente la probabilité de les voir évacuées par les vaisseaux lymphatiques. »

Source : INSERM

News Santé

Tatouages : ouverture de la 1ère consultation à l’hôpital Bichat

Tatouages : ouverture de la 1ère consultation à l’hôpital Bichat

Le 30 mai 2017.

Si vous deviez rencontrer des complications à la suite d’un tatouage, sachez qu’il existe désormais une consultation spécialement conçue pour ce genre de problème à Paris.

Traiter les complications liées aux tatouages

Au sein du service de dermatologie de l’hôpital Bichat-Claude Bernard, dans le 18e arrondissement de Paris, a été inaugurée la première consultation de France, spécialisée dans les tatouages. Les médecins de ce service pourront soigner les complications cutanées telles que les inflammations, les allergies, les infections bactériennes ou virales, ou encore les mycoses, liées aux tatouages.

Cette consultation sera dirigée par le Dr Nicolas Kluger, lui-même tatoué, qui souhaite « mener des travaux de recherche sur cette problématique aujourd’hui peu explorée », a-t-il expliqué dans un communiqué. « Ces travaux permettront de limiter voire prévenir le risque de développement des complications liées aux tatouages mais également d’apporter les meilleures solutions thérapeutiques pour les traiter ».

1 personne tatouée sur 10 souffrirait de complications

De plus en plus de personnes sont attirées par les tatouages : 14 % des Français auraient déjà tenté l’aventure. Pourtant, selon une étude menée par des chercheurs de l’Université de New-York, 1 personne tatouée sur 10 souffrirait de complications. Ces complications peuvent-être dues à des manques d’hygiène de la part du tatoueur ou, tout simplement, à une intolérance de la peau au tatouage.

Cette consultation permettra par ailleurs à tous ceux qui souhaitent se renseigner avant de sauter le pas, de le faire dans un établissement de santé qui ne cachera pas les risques et saura mettre en garde contre les mauvaises pratiques qu’il faut éviter pour minimiser les risques de complications. En cas de maladies de peau, de problèmes de coagulation ou de grossesse, cette consultation sera indispensable. 

Marine Rondot

À lire aussi : Tatouages, piercings : quels risques et comment les éviter ?

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Des tatouages de taches de rousseur: une tendance beauté qui va trop loin?

Pour certaines, les taches de rousseur sont une damnation pour leur rituel beauté, surtout lorsque vient l’été. Ils couvrent leur visage en entier et est souvent synonyme d’une peau sensible au soleil. Pour d’autres, elles sont un but ultime et en avoir est un rêve absolu. Le souhait de ces femmes pourrait bientôt être exaucé grâce à Freck Yourself.

La compagnie s’est lancée dans un projet «Kickstarter» pour promouvoir ses tatouages de taches de rousseur d’allure naturelle et semi-permanents. En quatre étapes faciles, vous pouvez avoir des taches de rousseur au niveau des joues et du nez pendant quatre à six semaines, promet «Freck Yourself». Le résultat est beaucoup plus discret que des taches de rousseur faites à la main au crayon ou au pinceau, et sans dégâts.

Certains utilisateurs ont pris les réseaux sociaux d’assaut pour dire qu’ils donneraient volontiers leurs taches de rousseur, s’ils le pouvaient. Comme quoi on veut toujours ce qu’on n’a pas, et vice-versa!

Tatouages éphémères noirs à base de henné : mise en garde !

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle les risque de réactions cutanées parfois sévères lies aux tatouages éphémères noirs à base de henné. Les préparations utilisées contiennent une substance appelée paraphénylènediamine (PPD) illégalement ajoutée et susceptible de provoquer un eczéma allergique parfois grave.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) déconseille vivement la réalisation des tatouages noirs temporaires au henné. Ces tatouages rencontrent beaucoup de succès par leur coloration noire qui est plus appréciée que la teinte habituelle du henné qui varie du brun a l’orange. Ils sont proposés aux vacanciers sur les plages, dans les centres de vacances ou sur les marchés. La couleur noire est obtenue par l’ajout illégal de la paraphénylènediamine (PPD) dans le henné qui par ailleurs augmente la longévité du tatouage. La PPD est une substance autorisée dans les produits cosmétiques, uniquement dans les teintures capillaires, à une concentration ne pouvant excéder 6 %. Cette substance est également utilisée pour colorer les textiles notamment.

Des dermatologues et allergologues signalent chaque année à l’ANSM une dizaine de cas d’eczéma allergique de contact affectant y compris des enfants.

Les réactions surviennent quelques jours à quelques semaines à la suite de la réalisation de ces tatouages. Elles peuvent être limitées à la zone tatouée ou s’étendre à la zone avoisinante voire à tout le corps. Elles peuvent être sévères et nécessitent parfois une prise en charge médicale urgente voire une hospitalisation. Elles peuvent également conduire à une poly-sensibilisation irréversible, notamment à des caoutchoucs, à des colorants vestimentaires et à des teintures capillaires permanentes et empêcher la pratique de certaines activités professionnelles, comme la coiffure par exemple.

Compte tenu des cas d’eczéma allergique signalés, des difficultés de contrôle du circuit de distribution des produits et des lieux de réalisation des tatouages éphémères noirs à base de henné, l’ANSM en déconseille vivement la réalisation.

[Source]

Tatouages : la mise en garde des dermatos !

Aluminium, barium, cadmium, cobalt, chrome, cuivre, fer, mercure, manganèse, nickel, antimoine, strontium, vanadium… Autant de métaux toxiques présents dans les encres de tatouage. Le Syndicat national des Dermatologues et des Vénérologues (SNDV) interpelle une nouvelle fois le public sur les nombreux dangers liés aux tatouages.

« Les encres noires contiennent des hydrocarbures aromatiques polycycliques dangereux (dérivés du pétrole comme le benzopyrène, le benzoanthrascene) », indique le SNDV. « La plupart de ces produits sont cancérigènes et lorsqu’ils sont situés dans le derme et soumis aux rayonnements UV, ils entraînent une forte augmentation en radicaux libres ». Par ailleurs, les pigments qui composent ces encres, en particulier le rouge, peuvent être la cause de dermatoses variées.

Les réactions allergiques figurent parmi les complications les plus fréquentes après un tatouage. « Elles se caractérisent par des démangeaisons, des gonflements au niveau du tatouage et parfois des lésions plus ou moins importantes », fait savoir le SNDV. Dans certains cas, les troubles sont tels que le retrait du tatouage est indispensable.

Incompatibles avec certaines affections de la peau

Il existe également des risques liés aux problèmes de peau préexistants. « Certaines maladies dermatologiques chroniques peuvent se localiser sur des zones de traumatisme de la peau comme les tatouages. Il s’agit par exemple du psoriasis, du lichen plan, de la sarcoïdose ou encore du vitiligo ». C’est pourquoi la SNDV recommande aux personnes atteintes de ces maladies d’éviter cette pratique. Tatouer à côté de la lésion ne permet en rien de prévenir une éventuelle poussée car ce sont des maladies de la peau dans sa globalité, même lorsqu’elle apparaît saine ».

Ce n’est pas tout, les personnes ayant des grains de beauté « à risque » ou de nombreuses taches de rousseur ont grand intérêt à consulter un dermatologue avant de se faire tatouer. Il est indispensable « de s’assurer que leur peau ne présente aucun risque. Il faut savoir qu’il est plus difficile, une fois la peau tatouée, de dépister les problèmes ».

Comment se débarrasser d’un tatouage ? » Les dermatologues utilisent le laser déclenché. L’onde de choc fait exploser l’encre du tatouage, c’est une action électromagnétique, puis les poussières d’encre sont éliminées naturellement par la peau ». Attention, les résultats pour éliminer un tatouage sont très variables et le procédé peut être long et coûteux.