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L’« alimentation comme médecine » testée chez 1000 personnes en Californie

Une ambitieuse étude financée par l’État californien fournira des repas nutritifs quotidiens à des malades chroniques et des personnes à faible revenu assurées avec le programme Medi-Cal, la version californienne du programme Medicaid.

Au cours des trois prochaines années, des chercheurs des universités de Californie, de San Francisco et de Stanford évalueront si le fait de fournir un régime alimentaire sain et une éducation nutritionnelle à 1 000 personnes atteintes d’insuffisance cardiaque congestive ou de diabète de type 2 aura une incidence sur les admissions à l’hôpital et l’orientation vers des soins de longue durée, comparativement à 4 000 patients semblables de Medi-Cal n’ayant pas accès à ce programme.

L’étude s’appuiera sur des études préliminaires précédentes. Une étude menée à Philadelphie a comparé rétroactivement les demandes de remboursement d’assurance maladie Medicaid de 65 patients souffrant de maladies chroniques ayant reçu six mois de repas sur mesure avec un groupe témoin. Les patients qui ont obtenu la nourriture ont accumulé environ 12 000 $ de moins par mois en frais médicaux.

Une autre petite étude, menée par des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco, a suivi des personnes atteintes du VIH et du diabète de type 2 ayant reçu des repas spéciaux pendant six mois. Les chercheurs ont constaté qu’elles étaient moins déprimées, moins susceptibles de faire des compromis entre l’alimentation et les soins de santé et plus susceptibles de prendre leurs médicaments.

Leurs soins ont également coûté moins cher : le prix de l’alimentation de chaque participant pendant six mois a été de 1 184 $ par personne, soit moins de la moitié du coût de 2 774 $ par jour dans un hôpital californien.

Les pauvres peuvent avoir particulièrement de la difficulté à contrôler les maladies chroniques, parce qu’ils consomment souvent des aliments bon marché chargés de sucre et de sel et évitent les fruits et légumes coûteux.

« Cela allège la charge mentale », ont témoigné des malades ayant bénéficié de tels programmes. « Lorsque vous vous sentez mal, la gestion de votre régime alimentaire tombe en bas de votre liste », expliquent des intervenants.

Pour les patients atteints de cancer, par exemple, une perte d’appétit en raison des effets secondaires du traitement peut mener à la malnutrition, ce qui réduit la capacité de l’organisme à combattre la maladie.

« Parfois, il y a un sacrifice à court terme de nourriture pour payer le loyer, ou les malades se privent de médicaments parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer le reste à charge », explique le Dr Sanjay Basu, professeur adjoint de médecine à Stanford qui participera à la nouvelle étude. « C’est là qu’ils finissent involontairement aux urgences. »

Pour être couverts par Medi-Cal et Medicaid, les repas sur mesure doivent être jugés médicalement nécessaires.

« Les épidémies critiques de notre époque – l’obésité et le diabète – sont liées à l’alimentation », souligne la Dre Hilary K. Seligman de l’Université de Californie à San Francisco, qui participera à la nouvelle étude. « La profession médicale, dit-elle, accepte les procédures et les médicaments les plus chers sans sourciller. Mais avec la nourriture, il faut prouver que c’est bon marché pour être accepté. »

Dépression, santé mentale : 7 nutriments essentiels et les aliments dans lesquels ils se trouvent

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Psychomédia avec source : New York Times.
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Dépression sévère : la kétamine, à l’effet très rapide, testée en France

La kétamine est un médicament utilisé à l’origine pour anesthésier les animaux ou les humains. Elle est aussi détournée comme drogue récréative. Son effet antidépresseur est puissant et rapide.

Les molécules commercialisées depuis les années 1950 contre la dépression ont quasiment toutes le même mécanisme d’action, ce n’est pas le cas de la kétamine, commente le Dr Pierre de Maricourt, chef de service de psychiatrie au centre hospitalier Sainte-Anne, à Paris, relayé par Le Figaro.

La kétamine se fixe sur les récepteurs NMDA du glutamate, le neurotransmetteur excitateur le plus important du système nerveux central.

Elle agit en quelques heures comparativement à 4 à 6 semaines pour les antidépresseurs traditionnels et elle s’avère efficace chez des personnes souffrant de dépression sévère (faites le test) résistante aux antidépresseurs.

Actuellement, aucun pays n’autorise la kétamine dans le traitement de la dépression. Le seul moyen pour recevoir ce traitement consiste à participer à un protocole de recherche. L’un d’eux, mené par le laboratoire pharmaceutique Janssen, se déroule à l’hôpital Sainte-Anne sous la direction du Dr de Maricourt, rapporte Le Figaro.

L’essai clinique compare l’efficacité de la kétamine, plus précisément, l’eskétamine, une molécule dont la structure est très proche de la kétamine, en spray intranasal, à celle d’un placebo.

Contrairement à la perfusion par voie intraveineuse, l’inhalation peut être faite par le patient sans l’aide d’un professionnel. En parallèle, tous les participants à l’étude reçoivent un antidépresseur standard, afin d’éviter que certains n’aient pas de traitement du tout. Les doses sont cinq à dix fois plus faibles que celles utilisées en anesthésie, précise le Dr de Maricourt.

Des études ont montré une efficacité dans 70 à 80 % des cas. « On constate généralement une augmentation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque dans les minutes qui suivent l’administration du médicament, mais ces effets s’arrêtent dans les deux heures », indique le Dr de Maricourt. « Certains patients présentent également des symptômes dissociatifs, comme des expériences de déréalisation ou de dépersonnalisation. Mais, là aussi, c’est transitoire. »

La kétamine a un effet antisuicide quasiment immédiat, comme l’a démontré une étude publiée en 2009 dans la revue Biological Psychiatry. « Dès 40 minutes après l’injection, la diminution du risque suicidaire est très significative », indique le chercheur. En France, un essai clinique national est actuellement mené sous la direction du Dr Abbar afin d’évaluer cette utilisation, précise Le Figaro.

Mais l’action de la kétamine est de courte durée, s’estompant au bout de quelques jours. « La piste la plus explorée consiste à répéter les administrations de kétamine pendant plusieurs semaines, avant d’espacer progressivement les prises », indique le Dr de Maricourt.

Pour ce qui est des effets d’un traitement à long terme, « certaines études mettent en évidence une potentielle neurotoxicité, d’autres au contraire un effet neuroprotecteur, explique-t-il. Des études sont nécessaires pour évaluer la tolérance à long terme. »

L’Agence du médicament américaine (la Food and Drug Administration) a lancé une procédure d’étude accélérée afin de rendre plus rapidement disponible la kétamine aux États-Unis.

Article du Figaro : La kétamine révolutionne la prise en charge de la dépression sévère

Pour plus d’informations sur la kétamine pour le traitement de la dépression, voyez les liens plus bas.

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Anxiété liée à la santé : efficacité d’une psychothérapie testée par le gouvernement britannique

Une forme spécifique de psychothérapie aide à surmonter l’anxiété liée à la santé, selon une étude financée et publiée par le National Institute for Health Research (NIHR) gouvernemental britannique dans la revue Health Technology Assessment.

L’anxiété portant sur la santé a récemment été reconnue comme une affection distincte, étroitement liée, mais non identique au diagnostic antérieur d’hypocondrie.

La plupart des personnes souffrant d’une anxiété liée à la santé sont atteintes d’hypocondrie, mais une proportion de celles atteintes d’hypocondrie n’est pas significativement anxieuse. L’une des raisons pour distinguer l’anxiété liée à la santé des autres formes d’hypocondrie est qu’elle peut se prêter à des interventions psychologiques, en particulier la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), explique le communiqué des chercheurs.

Les personnes souffrant d’anxiété liée à la santé craignent constamment d’avoir une maladie non diagnostiquée. Elles surveillent et vérifient fréquemment leur corps. Elles consultent fréquemment des médecins, d’autres professionnels de la santé et des proches, à la fois pour se rassurer et pour faire des tests afin d’exclure la maladie redoutée.

Il est estimé que jusqu’à une personne sur cinq qui consulte dans les cliniques médicales souffrirait d’une anxiété anormale, qui peut être aggravée par des recherches en ligne sur les symptômes, d’où le terme « cybercondrie ». Seulement une personne sur dix souffrant d’anxiété liée à la santé recevrait un diagnostic.

« L’état de santé est souvent déclenché par un événement, et la combinaison d’une plus grande vulnérabilité personnelle, rehaussée par une sensibilisation accrue du public aux maladies, renforce l’anxiété. Avec la disponibilité immédiate d’Internet, les gens sentent qu’il est de leur responsabilité de veiller à leur santé, ce que les experts de la santé publique encouragent. »

« Le problème est que les symptômes de l’anxiété de santé sont mal interprétés comme étant ceux d’une maladie physique et donc la plupart des patients vont chez un médecin, de soins primaires ou secondaires, pour demander de l’aide dans la recherche d’un diagnostic physique, ignorant ainsi le noyau mental de la condition ».

Le professeur de psychiatrie Peter Tyrer et ses collègues de l’Imperial College London et du King’s College London ont mené cette étude avec 444 personnes souffrant d’une anxiété sévère liée à la santé, recrutées dans cinq hôpitaux généraux. Elles ont été assignées au hasard à recevoir une moyenne de six sessions de 60 minutes de thérapie cognitivo-comportementale spécifiquement adaptée pour l’anxiété de santé (TCC-AS) ou à des soins continus en clinique, leur médecin ayant été informé qu’une anxiété anormale a été reconnue.

L’anxiété liée à la santé était fréquente chez des personnes atteintes de maladies physiques, par exemple des personnes s’étant rétablies d’une crise cardiaque et interprétant des symptômes mineurs comme étant des avertissements d’autres crises et réduisant ainsi toutes leurs activités. Les symptômes incluaient des douleurs thoraciques ou des maux de tête persistant malgré le fait que le médecin assurait qu’il n’y avait pas de cause physique à leur détresse.

La TCC-AS aide les patients à remettre leurs pensées en question et à reconnaître la façon dont leur anxiété est maintenue par la recherche de réassurance et la surveillance excessive de leur corps, ainsi que la vérification des symptômes en ligne. Cette démarche est soutenue par des expériences comportementales pour tester les nouvelles façons de penser.

Après un an, la condition des patients ayant reçu la TCC-AS s’était améliorée, passant de sévère à modérée, comparativement à celle des participants ayant reçu les soins standards. Les symptômes d’anxiété et de dépression s’étaient également améliorés. La différence s’est atténuée avec le temps mais le niveau de sévérité est demeuré modéré après 5 ans.

Le traitement était aussi efficace lorsque dispensé par des infirmières que par des psychologues et d’autres professionnels de la santé.

Les décès ont été semblables dans les deux groupes, mais ceux du groupe ayant reçu les soins standards sont survenus plus tôt, ce qui donne à penser que la TCC-AS n’a pas mis la vie en danger en empêchant l’identification de maladies graves.

Les coûts du traitement ont été plus que compensés par les économies réalisées dans les services de santé, soulignent les chercheurs.

« La TCC-AS permet à des thérapeutes sans expérience préalable d’être formés relativement facilement. Elle a donc le potentiel de pouvoir être largement utilisée en milieu hospitalier général sous une supervision appropriée », concluent-ils.

Pour plus d’informations sur l’anxiété liée à la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Imperial College London, Health Technology Assessment, NIHR.
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