Archives par mot-clé : thérapie

Dormir fait maigrir

Dormir fait maigrir, rapporte l’association française de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, relayant une étude publiée en février 2022 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Internal Medicine.

Des études ont déjà montré que le manque de sommeil favorise la prise de poids.  Moins dormir perturbe le métabolisme (c’est-à-dire la façon dont on brûle les calories) et pousse à manger davantage, résume l’association.

Les chercheurs ont mené cette étude afin de vérifier si l’inverse se produit : si une augmentation du temps de sommeil entraîne une diminution des calories consommées.Esra Tasali et ses collègues (1) des universités de Chicago et du Wisconsin-Madison (États-Unis) ont recruté 80 personnes en surpoids (IMC entre 25 et 29) qui dormaient moins de 6,5 heures par nuit.

À la moitié d’entre elles, ils ont prodigué des conseils personnalisés pour augmenter la durée de leur nuit. Il pouvait s’agir par exemple d’une réduction du temps d’écran avant le coucher.

Au bout de 2 semaines, les personnes ainsi accompagnées dormaient effectivement 1 h 10 de plus par nuit ! Pendant ce temps, leurs apports énergétiques ont décru de 270 kcal par jour par rapport au groupe contrôle qui, lui, n’avait pas reçu de conseils et avait continué sur le rythme de nuits écourtées. Ces 270 kcal représentent plus de 10 % des apports énergétiques journaliers communément conseillés.

Ils ont ainsi perdu 500 g en deux semaines alors que le groupe de comparaison a pris 400 g. Dans l’hypothèse où un tel rythme se maintiendrait – ce qui n’est pas certain – cela représenterait une perte de 12 kg en 3 ans.

Le sommeil est également lié au risque de dépression, rappelle l’association, soulignant qu’une thérapie comportementale et cognitive pour améliorer le sommeil réduisait le risque de dépression. Là encore, le sommeil semble avoir un effet thérapeutique là où les médicaments échouent souvent.

Décès à 100 ans d’Aaron Beck, pionnier de la thérapie cognitivo-comportementale

Ses travaux « ont révolutionné le diagnostic et le traitement de la dépression ainsi que d’autres troubles psychologiques et continuent d’exercer une influence considérable », résume The Guardian.

Beck a développé, à partir des années 1960, le domaine de la thérapie cognitivo-comportementale. Cette thérapie incite les patients à se concentrer sur les distorsions de leur pensée au quotidien, plutôt que sur les conflits enfouis de l’enfance. (10 distorsions cognitives qui entretiennent des émotions négatives)

Il a développé ce traitement après avoir constaté que ses patients déprimés avaient souvent des idées négatives déformées qu’il a appelées « pensées automatiques ».

Contrairement à la psychanalyse freudienne, qui se penche sur l’enfance du patient et recherche les conflits internes cachés, la thérapie cognitive affirme que le fait de changer le monologue intérieur autodévalorisant est une clé pour soulager de nombreux problèmes psychologiques”, souligne The Guardian.

Beck a découvert que les patients qui apprenaient à reconnaître la logique erronée de leurs pensées automatiques négatives – telles que “je serai toujours un raté” ou “personne ne m’aime” – pouvaient apprendre à surmonter leurs peurs et à penser de manière plus rationnelle, ce qui diminuait leur anxiété et améliorait leur humeur. Il a constaté que les résultats perduraient longtemps après la fin de la thérapie, car les patients apprenaient à confronter ces pensées par eux-mêmes.

Beck a continué à travailler jusqu’à sa mort, rapporte sa fille Judith Beck. À l’âge de 95 ans, en 2016, il a notamment proposé une nouvelle théorie unifiée de la dépression. Il venait de publier en décembre 2020, avec ses collaborateurs, « Recovery-Oriented Cognitive Therapy for Serious Mental Health Conditions ».

En 1982, le magazine American Psychologist a désigné Beck comme l’un des dix psychothérapeutes les plus influents de tous les temps.

Fibromyalgie et autres douleurs chroniques : quels sont les traitements psychologiques ?

Dans un article publié en septembre 2021 dans la revue Psychological Science in the Public Interest, des chercheurs des universités Yale et Harvard passent en revue les interventions psychologiques pour le traitement de la douleur chronique.

Dans de nombreux cas, les mécanismes biologiques qui sous-tendent la douleur chronique sont inconnus, et le recours à des interventions médicales (par exemple, l’utilisation d’analgésiques, la chirurgie) pourrait ne pas être bénéfique, soulignent Mary A. Driscoll de l’Université Yale et ses collègues (1).

Dans des conditions telles que la fibromyalgie ou la lombalgie non spécifique, la douleur chronique peut être conçue comme une maladie en soi, expliquent-ils. Autrement, elle est généralement considérée comme un symptôme d’une affection sous-jacente.

Driscoll et ses collègues (1) se basent sur le modèle biopsychosocial de la douleur chronique. Proposé en 1978 par Engel, ce modèle souligne l’interdépendance des facteurs biologiques (par ex., lésions tissulaires, santé physique, vulnérabilités génétiques), des facteurs psychologiques (par ex., attention, attitudes, catastrophisme) et des facteurs sociaux (par ex., influences culturelles, apprentissage social).

Ils énumèrent une série de facteurs, jouant un rôle dans l’apparition, le maintien et l’exacerbation de la douleur chronique, sur lesquels les interventions psychologiques peuvent agir.

Traitements psychologiques

Ils décrivent les interventions psychologiques les plus largement acceptées. Pour chacune, ils discutent des théories et des mécanismes sous-jacents, examinent les données probantes et les résultats attendus (p. ex. réduction de l’utilisation des analgésiques, effets sur l’humeur, réduction de la détresse…).

Les interventions examinées sont les suivantes :

  • Psychothérapie de soutienMet l’accent sur l’acceptation inconditionnelle et la compréhension empathique.
  • Entraînement à la relaxationUtilise la respiration, la relaxation musculaire et l’imagerie visuelle pour contrer la réponse du corps au stress.
  • BiofeedbackUtilise un équipement de biofeedback pour surveiller les réponses physiologiques au stress et à la douleur (par exemple, le rythme cardiaque, la transpiration) et enseigne comment réguler à la baisse les réponses physiologiques du corps.
  • HypnoseConsiste en une suggestion hypnotique du clinicien pour réduire la douleur et intègre un entraînement à la relaxation.
  • Thérapie comportementale opéranteCherche à remplacer les comportements inadaptés correspondant au rôle de « malade » par des comportements plus sains correspondant au rôle de « bien portant ».
  • Thérapie cognitivo-comportementaleIdentifie et cherche à modifier les pensées mésadaptées concernant la douleur qui provoquent de la détresse et des comportements inutiles, comme l’isolement et le repli sur soi ; encourage le développement de stratégies comportementales utiles pour faire face à la situation (par exemple, la relaxation).
  • Thérapie d’acceptation et d’engagementEncourage l’acceptation de la douleur chronique et se concentre sur les stratégies d’identification et de renforcement des comportements cohérents avec les objectifs souhaités.
  • Interventions basées sur la pleine conscienceVise à dissocier la douleur physique de la douleur émotionnelle par une prise de conscience accrue du corps, de la respiration et de l’activité.
  • Thérapie par la conscience et l’expression des émotionsMet en évidence l’interconnexion des régions du cerveau responsables du traitement de la douleur physique et des émotions ; encourage la confrontation des émotions évitées pour réduire le lien entre les émotions et la douleur.
  • Physiothérapie psychologiquement informéeIntègre la thérapie physique et la thérapie cognitivo-comportementale.

Pour une description plus détaillée de certaines de ces interventions, voyez :

Soins intégrés de la douleur

En 2016, le ministère américain de la Santé et des Services sociaux a publié sa « stratégie nationale contre la douleur » qui mettait en évidence les insuffisances et les lacunes des approches actuelles des soins de la douleur chronique, souvent limitées aux médicaments ou aux procédures médicales invasives.

Pour combler ces lacunes, et conformément au modèle biopsychosocial, la stratégie recommandait « un traitement intégré, fondé sur des données probantes, centré sur le patient, multimodal et interdisciplinaire comme norme de soins de la douleur chronique ». Elle définissait les soins intégrés de la douleur comme étant « la coordination systématique des aspects médicaux, psychologiques et sociaux des soins de santé ».

Dans un commentaire accompagnant l’article, Beth D. Darnall (Université de Stanford) soutient que les traitements psychologiques devraient être des traitements de première ligne, appliqués tôt, et pas seulement recommandés après l’échec des traitements pharmacologiques et/ou physiques.

De plus, « plutôt que de décrire le traitement psychologique comme des “compétences d’adaptation à la douleur”, ce que les patients entendent comme “apprendre à faire face à la douleur”, le traitement psychologique peut être décrit plus précisément comme réduisant directement l’intensité de la douleur et orientant favorablement le système nerveux vers le soulagement », écrit-elle. Mme Darnall souligne également la nécessité de comprendre l’hétérogénéité de la douleur, les avantages des approches centrées sur le patient.

Il est à noter que le modèle biopsychosocial n’implique pas que l’origine ou la cause de la douleur chronique puisse être psychologique (psychosomatique) ; la douleur est définitivement d’origine biologique, soulignent des chercheurs : Diagnostiquer les douleurs et maladies comme étant d’origine psychologique est non fondé et dépassé.

(1) Robert R. Edwards, William C. Becker, Ted J. Kaptchuk, Robert D. Kerns.

Lombalgie, fibromyalgie et autres douleurs chroniques : une thérapie de pleine conscience comparée à la thérapie cognitivo-comportementale

La méditation de la pleine conscience est une option prometteuse pour aider les personnes atteintes de douleur chronique, selon une étude canadienne publiée dans la revue Evidence Based Mental Health.

Elle aide à atténuer la sévérité et l’impact sur la vie quotidienne de la douleur chronique ainsi que la détresse qui l’accompagne

C’est important, disent les chercheurs, car l’approche psychologique la plus utilisée pour traiter la douleur chronique est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Mais elle n’est pas efficace pour tous ceux qui en souffrent.

Eve-Ling Khoo de l’Hôpital d’Ottawa et Patricia Poulin de l’Université d’Ottawa ont, avec leurs collègues, comparé la thérapie de réduction du stress basée sur la pleine conscience à la TCC.

Ils ont recensé 21 essais randomisés qui comparaient l’efficacité de l’une ou l’autre de ces deux psychothérapies à un groupe contrôle (qui recevait les soins médicaux habituels ou ne recevait aucun traitement). Les aspects mesurés étaient le fonctionnement physique, l’intensité de la douleur et la détresse.

La pleine conscience est un type de méditation qui met l’accent sur la conscience des pensées, des émotions, des sensations corporelles et de l’environnement immédiat dans le moment présent. L’élément de réduction du stress vise à aider à trouver des moyens de mieux composer avec la douleur.

La plupart des participants étaient des femmes âgées de 35 à 65 ans. Les conditions qui leur causaient de la douleur étaient en grande partie musculo-squelettiques. Parmi ces études, 9 portaient sur la fibromyalgie, 3 sur la lombalgie chronique, 2 sur la polyarthrite rhumatoïde, 1 sur l’arthrose du genou et 1 sur le trouble temporo-mandibulaire.

Aucune différence importante n’a été constatée entre les deux approches. Les deux amélioraient le fonctionnement physique et diminuaient la sévérité de la douleur et la dépression associée, comparativement aux soins habituels ou à l’absence de soins.

Les chercheurs interprètent leurs résultats avec prudence, car un seul des 21 essais comparait directement la TCC à la pleine conscience, et seulement 12 essais étaient jugés de qualité raisonnable ou bonne.

Il est trop tôt pour déterminer laquelle des deux approches est la meilleure pour les personnes qui présentent différents types de douleur et de symptômes psychologiques, soulignent-ils. Les recherches doivent se poursuivre.

Pour plus d’informations sur ces psychothérapies et la douleur chronique (mal de dos, fibromyalgie…), voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : BMJ, Evidence Based Mental Health.
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Dépression : la thérapie cognitive et la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience comparées pour la prévention de la rechute

Ces deux thérapies sont connues pour améliorer, par des procédures différentes, la régulation des symptômes avant-coureurs associés aux rechutes en dépression.

Pour comparer directement leur efficacité, Norman Farb du Département de Psychologie de l’Université de Toronto (Canada) et ses collègues ont mené cette étude avec 166 personnes en rémission d’une dépression majeure (Qu’est-ce que la dépression majeure [ou caractérisée] légère, modérée et sévère ?)

Elles ont été assignées au hasard à participer à des sessions hebdomadaires de 2 heures, pendant 8 semaines, de l’une ou l’autre des thérapies et ont été suivies pendant 24 mois. Des évaluations étaient réalisées tous les 3 mois.

La « décentration » (considérer ses pensées et émotions comme des événements objectifs survenant dans l’esprit plutôt de s’y identifier) et les attitudes dysfonctionnelles (par exemple, les distorsions cognitives) ont été évaluées comme marqueurs des processus thérapeutiques spécifiques à chaque traitement.

Aucune différence entre les deux formes de thérapie n’a été constatée dans les taux de rechute en dépression ou les délais de rechute au cours des 24 mois de suivi.

Les deux groupes ont connu une augmentation de la décentration et les participants à la thérapie cognitive ont rapporté des réductions plus importantes des attitudes dysfonctionnelles.

Dans les deux traitements, les participants qui ont fait une rechute ont obtenu des scores de décentration inférieurs à ceux des participants qui sont restés en rémission.

« L’absence de différences entre les groupes quant au délai de rechute appuie l’opinion selon laquelle 1) les deux interventions sont aussi efficaces l’une que l’autre et 2) l’augmentation de la décentration obtenue par l’un ou l’autre traitement est associée à une meilleure protection », concluent les chercheurs.

Ces résultats confirment l’hypothèse de certains chercheurs selon laquelle, même si elles sont enseignées par des méthodes différentes, les deux formes de thérapie aident les participants à développer des habiletés métacognitives similaires pour la régulation des pensées et des émotions causant une détresse.

Pour plus d’informations sur la psychothérapie pour le traitement de la dépression, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : JCCP, American Mindfulness Research Association.
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Mélanome : deux immunothérapies et une thérapie ciblée autorisées (France)

L’Agence française du médicament (ANSM) « a élaboré trois Recommandations Temporaires d’Utilisation (RTU) dans le traitement adjuvant du mélanome pour Opdivo (nivolumab), Keytruda (pembrolizumab) et l’association Mekinist-Tafinlar (trametinib-dabrafenib) ».

Au moyen des RTU, « l’ANSM peut encadrer l’utilisation de médicaments dans des indications qui ne correspondent pas encore aux autorisations de mise sur le marché (AMM), s’il existe un besoin thérapeutique et dès lors que le rapport bénéfice/risque est présumé favorable ».

« Les RTU permettent ainsi aux patients de bénéficier d’un accès précoce et sécurisé à des médicaments innovants dans la prise en charge d’une pathologie grave ».

Le communiqué de l’ANSM explique :

« L’objectif du traitement est de prévenir la réapparition du mélanome, chez les patients ayant subi une intervention chirurgicale pour le supprimer.

Ces RTU répondent à un besoin thérapeutique insuffisamment couvert à ce jour dans cette pathologie grave et sont fondées sur les dernières données disponibles permettant de présumer d’un rapport bénéfice/risque favorable.

En concertation avec l’Institut national du cancer (INCa), les experts en oncologie et la Société française de dermatologie (SFD), l’ANSM a élaboré trois RTU pour :

  • OPDIVO (nivolumab) dans le traitement adjuvant des patients adultes atteints d’un mélanome de stade III ou IV, après résection complète,

  • KEYTRUDA (pembrolizumab) dans le traitement adjuvant des patients adultes atteints d’un mélanome de stade III, après résection complète,

  • l’association MEKINIST-TAFINLAR (trametinib-dabrafenib) dans le traitement adjuvant des patients adultes atteints d’un mélanome de stade III porteurs d’une mutation BRAF V600 après résection complète. »

L’Opdivo et le Keytruda sont des immunothérapies alors que l’association Mekinist-Tafinlar fait partie des thérapies dites ciblées.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : ANSM.
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Trouble obsessionnel-compulsif : amélioration des symptômes et changements cérébraux avec une thérapie cognitivo-comportementale

Une psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour le traitement du trouble obsessionnel-compulsif (TOC) entraîne des changements cérébraux en même temps qu’une amélioration des symptômes, selon une étude publiée dans la revue Translational Psychiatry.

Jamie Feusner de l’Université de Californie à Los Angeles et ses collègues ont mené cette étude avec 43 personnes ayant un diagnostic de TOC.

Elles ont été assignées au hasard à participer à une thérapie quotidienne pendant un mois ou à être inscrites sur une liste d’attente. Des images cérébrales par résonance magnétique fonctionnelle ont été prises avant et après l’intervention et comparées à celles des participants sur la liste d’attente et celles de 24 personnes n’ayant pas le trouble.

Les images des participants qui ont reçu la TCC montraient une augmentation de la connectivité dans huit circuits neuronaux, notamment entre le cervelet et le striatum, et entre le cervelet et le cortex préfrontal. L’augmentation de la connectivité était en corrélation avec l’amélioration des symptômes.

Les changements semblaient compenser, plutôt que corriger, le dysfonctionnement cérébral sous-jacent, précise le chercheur.

Une psychothérapie cognitive pour le trouble obsessionnel-compulsif

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : UCLA, Translational Psychiatry
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Drépanocytose (anémie héréditaire) : succès d’une thérapie génique chez un adolescent français

En 2014, une équipe dirigée par le Pr. Marina Cavazzana a réalisé à l’hôpital Necker-Enfants malades et à l’Institut Imagine une thérapie génique chez un adolescent de 13 ans atteint de drépanocytose sévère.

« Le traitement a permis la rémission complète des signes cliniques de la maladie ainsi que la correction des signes biologiques », rapportent les chercheurs dans le New England Journal of Medicine (NEJM). Ces résultats se maintiennent 15 mois après la greffe.

La drépanocytose, précise le communiqué de recherche, « forme grave d’anémie chronique d’origine génétique, est caractérisée par la production d’une hémoglobine anormale et de globules rouges déformés (falsiformés), dus à une mutation dans le gène codant pour la bêta-globine. Cette maladie entraîne des épisodes de douleurs très importantes provoqués par des crises vaso-occlusives. Elle cause également des lésions de tous les organes vitaux, une grande sensibilité aux infections, ainsi qu’une surcharge en fer et des troubles endocriniens. »

« On estime que les hémoglobinopathies touchent 7 % de la population mondiale. Parmi elles, la drépanocytose est considérée comme la plus fréquente avec 50 millions de personnes porteuses de la mutation – ayant un risque de transmettre la maladie – ou atteintes. Les anomalies génétiques de la bêta-globine, drépanocytose et bêta-thalassémie, sont les maladies héritées les plus répandues dans monde, plus fréquentes que toutes les autres maladies génétiques additionnées. »

L’essai clinique de phase I/II a été mené en collaboration avec le Pr. Philippe Leboulch (de l’université Paris-Sud et de l’université d’Harvard) qui a mis au point le vecteur utilisé.

« La première phase a consisté à prélever des cellules souches hématopoïétiques, à l’origine de la production de toutes les lignées de cellules sanguines, au niveau de la moelle osseuse du patient. Un vecteur viral porteur d’un gène thérapeutique, déjà mis au point pour traiter la bêta-thalassémie, a ensuite été introduit dans ces cellules afin de les corriger. » Ce vecteur lentiviral, capable de transporter de longs segments d’ADN complexes, a été développé par le Pr Philippe Leboulch (de l’université Paris-Sud et de l’université d’Harvard) et est produit à grande échelle par la société américaine Bluebird bio.

Les cellules traitées ont ensuite été réinjectées au jeune patient par voie veineuse en octobre 2014.

« Quinze mois après la greffe des cellules corrigées, le patient n’a plus besoin d’être transfusé, ne souffre plus de crises vaso-occlusives, et a complètement repris ses activités physiques et scolaires. »

« Nous notons aussi que l’expression de la protéine thérapeutique provenant du vecteur, hautement inhibitrice de la falciformation pathologique, est remarquablement élevée et efficace » explique le Pr Leboulch.

« Nous souhaitons, avec cette approche de thérapie génique, développer de futurs essais cliniques et inclure un nombre important de patients souffrant de drépanocytose, en Ile-de-France et sur le territoire national » indique le Pr. Marina Cavazzana.

Psychomédia avec sources : AP-HP, NEJM.
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Sclérose en plaques : les bienfaits de la thérapie immunosuppressive

Sclérose en plaques : les bienfaits de la thérapie immunosuppressive

Le 23 février 2017.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l’Imperial College London, au Royaume-Uni, la thérapie immunosuppressive aurait prouvé son efficacité dans la lutte contre la sclérose en plaques.

Une thérapie qui détruit les cellules pathogènes

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. Il n’existe, à ce jour, aucun traitement pour soigner cette maladie, mais des solutions médicamenteuses permettent d’atténuer les symptômes de façon relativement efficace et de ralentir ainsi la progression de la maladie. Selon une récente étude britannique, il semblerait que la thérapie immunosuppressive soit très efficace dans le domaine.

Cette thérapie permet une destruction des cellules du corps devenues pathogènes et une réinitialisation du système immunitaire. Selon ces travaux, publiés dans la revue médicale JAMA Neurology, ce traitement permettrait à 7 patients sur 10 d’être en rémission cinq ans après les débuts de la thérapie. Il permettrait par ailleurs de stopper les symptômes de la maladie.

Une thérapie qui n’est pas sans danger

Comment fonctionne cette thérapie ? Dans un premier temps, les chercheurs prélèvent des cellules souches de sang chez le patient et dans un second temps, elles lui seront greffées pour reconstruire son système immunitaire. Une nouvelle expérience a été menée sur nouveaux patients et là encore, la thérapie immunosuppressive a prouvé son efficacité, puisque chez 46 % des participants, la maladie a été stoppée pendant au moins 5 ans.

Mais cette thérapie reste toutefois très agressive, puisque sur les 280 patients, 8 décès ont été à déplorer. Selon les chercheurs, ces résultats sont encourageants, mais de nouvelles recherches doivent être menées pour éviter ces décès. « Les résultats de cette étude sont encourageants, car ils confirment ceux déjà réalisés », s’est réjoui le professeur Paolo A. Muraro, qui a participé aux travaux. « Mais nous devons progresser quant au risque de décès pendant la transplantation ».

Marine Rondot

À lire aussi : Sclérose en plaques, les avancées de la science

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Alzheimer : les bienfaits de la thérapie occupationnelle

Alzheimer : les bienfaits de la thérapie occupationnelle

Le 26 janvier 2017.

Selon les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), la prise en charge personnalisée à domicile, ou thérapie occupationnelle, des patients malades d’Alzheimer serait très efficace.

Laisser les patients dans leur environnement

Les chercheurs de l’Inserm ont cherché à comprendre quels étaient les traitements les plus efficaces pour lutter contre la maladie d’Alzheimer. Parmi toutes les méthodes existantes (stimulation neuronale, jeux vidéo…), ils ont constaté que la thérapie occupationnelle était particulièrement efficace. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Selon l’Inserm, cette méthode consiste « à stimuler certaines activités de personnes malades ou à maintenir leur autonomie de manière sécurisée et efficace tout en tenant compte de leurs habitudes de vie et de leur environnement ». C’est une prise en charge à domicile des patients atteints d’Alzheimer. Grâce à cette méthode, de nombreux patients ont vu leur perte d’autonomie ralentir et leurs troubles du comportement reculer.

Les troubles du comportement diminuent

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi plus de 400 patients souffrant d’Alzheimer pendant 3 mois. Au bout de ces trois mois, ils ont pu constater que grâce à cette méthode, « les troubles du comportement des malades, le temps passé par les aidants à s’occuper de leur proche malade et la charge émotionnelle associée à cette prise en charge, avaient significativement diminué et étaient stables après cette période ».

Toujours selon ces travaux, il semblerait que cette méthode soit plus efficace pour les patients aux stades précoces de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ignorent cependant si la présence des aidants pourrait disparaître totalement ou si elle serait toujours nécessaire malgré les progrès des patients. Ce qui pourrait par ailleurs poser problème, c’est le coût de tels accompagnements, puisque près de 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.

Marine Rondot

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