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Une aspirine par jour pour la prévention : plus de tort que de bien

Le consensus médical appuyait jusqu’à récemment l’utilisation quotidienne d’une aspirine à faible dose pour prévenir les crises cardiaques et les AVC chez les personnes ayant un risque accru de maladie cardiovasculaire.

« Mais en 2018, trois essais cliniques majeurs ont jeté le doute sur cette sagesse conventionnelle, constatant peu de bénéfices et des risques consistants de saignement associés à l’utilisation quotidienne d’aspirine ».

Ces résultats ont amené l’American Heart Association (AHA) et l’American College of Cardiology (ACC) à modifier les lignes directrices de pratique clinique en 2019, afin de déconseiller explicitement l’utilisation systématique de l’aspirine chez les personnes de plus de 70 ans ou chez les personnes ayant un risque accru de saignement qui ne souffrent pas de maladies cardiovasculaires existantes.

L’utilisation de l’aspirine est répandue parmi les groupes à risque d’effets indésirables, dont les personnes âgées et les personnes souffrant d’ulcères gastroduodénaux, qui sont des plaies douloureuses dans la paroi de l’estomac sujettes aux saignements et qui touchent environ une personne sur dix.

Dans une étude publiée en juillet dans la revue Annals of Internal Medicine, Christina Wee et ses collègues de la Harvard Medical School et du Beth Israel Deaconess Medical Center indiquent dans quelle mesure les Américains de 40 ans et plus utilisent l’aspirine pour la prévention primaire des maladies cardiovasculaires.

L’analyse des données de la National Health Interview Survey de 2017 montre qu’environ un quart des Américains de 40 ans ou plus sans maladie cardiovasculaire – environ 29 millions de personnes – prenaient quotidiennement de l’aspirine pour prévenir les maladies cardiaques. De ce nombre, quelque 6,6 millions le faisaient sans recommandation d’un médecin.

Fait préoccupant, près de la moitié des adultes de 70 ans et plus sans antécédents de maladie cardiaque ou d’AVC rapportaient prendre de l’aspirine quotidiennement.

Et, chez les personnes ayant des antécédents d’ulcères gastroduodénaux, l’utilisation préventive de l’aspirine était aussi élevée.

Les nouvelles directives ne concernent que les personnes qui ne souffrent pas de maladies cardiovasculaires existantes, soulignent les chercheurs.

Une aspirine par jour pour la prévention ? Nouvelles conclusions (2018)

Pour plus d’informations sur l’utilisation préventive de l’aspirine, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Harvard Medical School, Annals of Internal Medicine.
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Accusés à tort pendant des siècles: les rats ne sont pas responsables de la Peste Noire

Et si les rats n’étaient pas les responsables de la Peste Noire? Et si ces animaux que l’on a tant blâmés pendant des années n’avaient en fait rien à voir avec la propagation de cette épidémie qui a frappé l’Europe au XIVe siècle? Grâce à l’analyse de fouilles archéologiques, des scientifiques avancent cette nouvelle théorie.

A Londres, en mars, 25 corps sont déterrés, raconte le quotidien britannique The Telegraph. Douze d’entre eux sont analysés:

 «Sur les 12 corps prélevés qui ont été analysés, quatre ont été testés positifs pour la bactérie Yersinia Pestis, bien que l’on pensait qu’ils en étaient tous victimes.»

Yersinia Pestis, c’est la fameuse bactérie responsable de la peste. S’il n’y en a qu’une seule, il y a en revanche différents développements de la maladie. La peste bubonique est transmise par «la morsure d’une puce infectée en se nourrissant du sang d’un rongeur pestiféré, un rat par exemple», explique le site de l’Agence de la santé publique du Canada. C’est la forme la plus courante. Mais la peste peut également être «pneumonique»: plus mortelle, «elle se propage par des gouttelettes en suspension dans l’air lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue, ou par le contact avec des liquides organiques infectés».

Dans nos esprits, la Peste Noire qui a sévi au Moyen-Age est associée aux rats. Et pour cause: les scientifiques pensaient, jusqu’à aujourd’hui, que cette peste était bubonique.

Mais les squelettes de Londres ont révélé de nouveaux éléments. The Telegraph détaille les découvertes de Tim Brooks, expert des maladies infectieuses au Public Health England:

«Il a identifié ce qu’il considère comme une mutation de la peste bubonique, transmise par les rats, vers une variante de la peste pneumonique.»

Cette découverte coïncide avec les hypothèses de l’équipe de Tim Brooks, qui s’étonnait de la rapidité avec laquelle la Peste Noire s’était répandue. The Guardian rappelle les faits:

«La Peste Noire est arrivée de l’Asie centrale en Grande-Bretagne à l’automne 1348, et à la fin du printemps de l’année suivante, elle avait déjà tué six personnes sur dix à Londres. Un tel taux de destruction tuerait cinq millions de personnes aujourd’hui

Voici l’explication de Tim Brooks:

«Pour qu’une peste se propage à cette allure, elle a nécessairement atteint les poumons des victimes, qui étaient malnutris et qu’ils ont ensuite transmise par des toux et des éternuements.»

Le quotidien poursuit:

«C’était donc une peste pneumonique plutôt qu’une peste bubonique. L’infection a été transmise d’humain à humain, et non par des puces de rats qui auraient piqué une personne malade, puis une autre victime.»

L’International Business Times parle d’un «fait qui pourrait réécrire les livres d’histoire». Et qui peut-être nous fera un peu moins détester les rats.

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