Archives par mot-clé : Traitements

Fibromyalgie et microbiote : espoir d’un outil diagnostic et de traitements

Des altérations des bactéries intestinales et des acides biliaires sanguins chez les femmes atteintes de fibromyalgie sont liées à la sévérité de leurs symptômes, montre une étude publiée en mai 2022 dans la revue Pain.

Ces résultats pourraient mener au développement d’outils diagnostiques et thérapeutiques, soulignent les chercheurs.

« La fibromyalgie, un syndrome qui provoque des douleurs, de la fatigue et des troubles cognitifs, touche jusqu’à 4 % de la population, principalement les femmes », précisent les chercheurs. « Cette maladie peu comprise demeure sans traitement et difficile à diagnostiquer. ».L’équipe de chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), de l’Université McGill et de l’Université de Montréal a été la première à démontrer en 2019 que la fibromyalgie était associée à des altérations du microbiote intestinal.

Dans cette nouvelle étude, menée avec 42 femmes atteintes de fibromyalgie et 42 femmes en bonne santé, elle fournit les premières données démontrant que, comparativement aux personnes en bonne santé, celles atteintes du syndrome présentent des différences de quantités et d’espèces de bactéries intestinales métabolisant la bile et des différences de concentrations sanguines d’acides biliaire. Certaines de ces différences sont corrélées à la sévérité des symptômes.

Sécrétés par le foie, les acides biliaires aident l’organisme à digérer les graisses et remplissent aussi plusieurs fonctions dans d’autres systèmes du corps. Une fois métabolisés dans l’intestin, ils sont réacheminés vers le foie et le sang et deviennent des acides biliaires secondaires.

Les bactéries métabolisant la bile qui sont les plus abondantes dans l’intestin n’étaient pas identiques dans les deux groupes. De plus, chez les femmes atteintes de fibromyalgie, la concentration sérique d’acides biliaires secondaires présentait des altérations considérables.

Au moins quelques-unes des différences observées dans la composition du microbiote et dans les bactéries métabolisant la bile étaient vraisemblablement attribuables à la fibromyalgie, et non à d’autres facteurs individuels ou environnementaux.

« Par exemple, les personnes atteintes de fibromyalgie souffrent fréquemment du syndrome du côlon irritable et de troubles dépressifs, mais nous avons pu démontrer que les altérations des acides biliaires associées à la fibromyalgie n’étaient pas corrélées à ces pathologies », explique Emmanuel Gonzalez, expert en bio-informatique et coauteur.

La présence de six acides biliaires secondaires particuliers suffisait à déterminer avec plus de 90 % de précision si une participante était atteinte de fibromyalgie.

« Il s’agit d’une avancée importante, puisque diagnostiquer la fibromyalgie est un procédé souvent laborieux qui exige d’écarter d’autres maladies pouvant causer des symptômes semblables », explique le Dr Amir Minerbi, co-premier auteur.

Un acide biliaire secondaire, l’α-muricholique (α-MCA), était en moyenne cinq fois moins présent chez les participantes atteintes de fibromyalgie que chez celles en bonne santé. Cette différence était associée à la plupart des symptômes du syndrome, notamment la douleur, la fatigue, le sommeil non réparateur et les troubles cognitifs.

L’alimentation étant un facteur qui agit sur la composition du microbiote intestinal, les scientifiques ont également mené des analyses sur les habitudes nutritionnelles. Aucune corrélation n’a été observée entre les aliments consommés et les symptômes.

(1) Amir Minerbi, Emmanuel Gonzalez, Nicholas Brereton, Mary-Ann Fitzcharles, Stéphanie Chevalier, Yoram Shir.

Dépression : le rôle du système immunitaire pointe vers de nouveaux traitements

Les recherches suggèrent de plus en plus un lien entre l’inflammation, qui est une activité du système immunitaire, et la dépression. Ces travaux s’insèrent dans une nouvelle discipline : la psycho-neuro-immunologie ou immuno-psychiatrie.

Alors qu’environ 30 % des personnes souffrant de dépression ne connaissent pas d’amélioration de leur état avec les antidépresseurs, l’inflammation constitue une cible de traitement prometteuse.

Mais les résultats des essais de médicaments anti-inflammatoires pour le traitement de ce trouble de l’humeur sont contradictoires.

Des chercheurs, font l’hypothèse que cela peut être attribué aux effets spécifiques de l’inflammation sur différents symptômes de dépression.

Philipp Frank et ses collègues des universités College London (Royaume-Uni) et de Helsinki (Finlande) ont exploré les associations entre l’inflammation systémique et les symptômes de dépression en analysant les résultats de 15 études menées avec un total de 56 351 personnes.

Les concentrations sanguines de marqueurs d’inflammation, la protéine C-réactive (CRP) et l’interleukine-6 (IL-6), étaient mesurées et 24 symptômes de dépression étaient évalués.

Des concentrations plus élevées de CRP étaient en forte association avec un risque accru de présenter :

  • quatre symptômes physiques (changements d’appétit, sensation que tout est un effort, perte d’énergie, problèmes de sommeil) ;

  • un symptôme cognitif (peu d’intérêt pour faire des choses).

Comment l’inflammation chronique affecte la motivation et l’énergie

Les données ne montrent pas d’association avec l’inflammation pour :

  • quatre symptômes émotionnels (être dérangé par des choses, être désespéré par l’avenir, avoir peur, penser que la vie a été un échec)

« Ces résultats suggèrent des effets spécifiques aux symptômes plutôt que des effets généralisés de l’inflammation systémique sur la dépression », concluent les chercheurs.

Les futurs essais explorant les traitements anti-inflammatoires de la dépression pourraient bénéficier du ciblage des individus présentant des profils de symptômes caractérisés par des symptômes physiques et cognitifs liés à l’inflammation.

Dans un article publié le 6 décembre 2021 sur le site The Conversation, des chercheurs français du CNRS et de l’INSERM décrivent des mécanismes par lesquels l’inflammation peut causer la dépression. Ces mécanismes expliquent aussi pourquoi des épisodes de dépression peuvent être liés à un risque accru de maladie d’Alzheimer plus tard dans la vie.

Une inflammation systémique peut notamment être induite par l’alimentation. La psychiatrie nutritionnelle, qui constitue un champ de recherche en émergence, vise à intégrer des interventions alimentaires aux traitements. (Dépression : 9 façons dont l’alimentation influence le risque et les symptômes)

Pour plus d’informations sur les liens entre l’inflammation et la dépression, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : The American Journal of Psychiatry.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Fibromyalgie et autres douleurs chroniques : quels sont les traitements psychologiques ?

Dans un article publié en septembre 2021 dans la revue Psychological Science in the Public Interest, des chercheurs des universités Yale et Harvard passent en revue les interventions psychologiques pour le traitement de la douleur chronique.

Dans de nombreux cas, les mécanismes biologiques qui sous-tendent la douleur chronique sont inconnus, et le recours à des interventions médicales (par exemple, l’utilisation d’analgésiques, la chirurgie) pourrait ne pas être bénéfique, soulignent Mary A. Driscoll de l’Université Yale et ses collègues (1).

Dans des conditions telles que la fibromyalgie ou la lombalgie non spécifique, la douleur chronique peut être conçue comme une maladie en soi, expliquent-ils. Autrement, elle est généralement considérée comme un symptôme d’une affection sous-jacente.

Driscoll et ses collègues (1) se basent sur le modèle biopsychosocial de la douleur chronique. Proposé en 1978 par Engel, ce modèle souligne l’interdépendance des facteurs biologiques (par ex., lésions tissulaires, santé physique, vulnérabilités génétiques), des facteurs psychologiques (par ex., attention, attitudes, catastrophisme) et des facteurs sociaux (par ex., influences culturelles, apprentissage social).

Ils énumèrent une série de facteurs, jouant un rôle dans l’apparition, le maintien et l’exacerbation de la douleur chronique, sur lesquels les interventions psychologiques peuvent agir.

Traitements psychologiques

Ils décrivent les interventions psychologiques les plus largement acceptées. Pour chacune, ils discutent des théories et des mécanismes sous-jacents, examinent les données probantes et les résultats attendus (p. ex. réduction de l’utilisation des analgésiques, effets sur l’humeur, réduction de la détresse…).

Les interventions examinées sont les suivantes :

  • Psychothérapie de soutienMet l’accent sur l’acceptation inconditionnelle et la compréhension empathique.
  • Entraînement à la relaxationUtilise la respiration, la relaxation musculaire et l’imagerie visuelle pour contrer la réponse du corps au stress.
  • BiofeedbackUtilise un équipement de biofeedback pour surveiller les réponses physiologiques au stress et à la douleur (par exemple, le rythme cardiaque, la transpiration) et enseigne comment réguler à la baisse les réponses physiologiques du corps.
  • HypnoseConsiste en une suggestion hypnotique du clinicien pour réduire la douleur et intègre un entraînement à la relaxation.
  • Thérapie comportementale opéranteCherche à remplacer les comportements inadaptés correspondant au rôle de « malade » par des comportements plus sains correspondant au rôle de « bien portant ».
  • Thérapie cognitivo-comportementaleIdentifie et cherche à modifier les pensées mésadaptées concernant la douleur qui provoquent de la détresse et des comportements inutiles, comme l’isolement et le repli sur soi ; encourage le développement de stratégies comportementales utiles pour faire face à la situation (par exemple, la relaxation).
  • Thérapie d’acceptation et d’engagementEncourage l’acceptation de la douleur chronique et se concentre sur les stratégies d’identification et de renforcement des comportements cohérents avec les objectifs souhaités.
  • Interventions basées sur la pleine conscienceVise à dissocier la douleur physique de la douleur émotionnelle par une prise de conscience accrue du corps, de la respiration et de l’activité.
  • Thérapie par la conscience et l’expression des émotionsMet en évidence l’interconnexion des régions du cerveau responsables du traitement de la douleur physique et des émotions ; encourage la confrontation des émotions évitées pour réduire le lien entre les émotions et la douleur.
  • Physiothérapie psychologiquement informéeIntègre la thérapie physique et la thérapie cognitivo-comportementale.

Pour une description plus détaillée de certaines de ces interventions, voyez :

Soins intégrés de la douleur

En 2016, le ministère américain de la Santé et des Services sociaux a publié sa « stratégie nationale contre la douleur » qui mettait en évidence les insuffisances et les lacunes des approches actuelles des soins de la douleur chronique, souvent limitées aux médicaments ou aux procédures médicales invasives.

Pour combler ces lacunes, et conformément au modèle biopsychosocial, la stratégie recommandait « un traitement intégré, fondé sur des données probantes, centré sur le patient, multimodal et interdisciplinaire comme norme de soins de la douleur chronique ». Elle définissait les soins intégrés de la douleur comme étant « la coordination systématique des aspects médicaux, psychologiques et sociaux des soins de santé ».

Dans un commentaire accompagnant l’article, Beth D. Darnall (Université de Stanford) soutient que les traitements psychologiques devraient être des traitements de première ligne, appliqués tôt, et pas seulement recommandés après l’échec des traitements pharmacologiques et/ou physiques.

De plus, « plutôt que de décrire le traitement psychologique comme des “compétences d’adaptation à la douleur”, ce que les patients entendent comme “apprendre à faire face à la douleur”, le traitement psychologique peut être décrit plus précisément comme réduisant directement l’intensité de la douleur et orientant favorablement le système nerveux vers le soulagement », écrit-elle. Mme Darnall souligne également la nécessité de comprendre l’hétérogénéité de la douleur, les avantages des approches centrées sur le patient.

Il est à noter que le modèle biopsychosocial n’implique pas que l’origine ou la cause de la douleur chronique puisse être psychologique (psychosomatique) ; la douleur est définitivement d’origine biologique, soulignent des chercheurs : Diagnostiquer les douleurs et maladies comme étant d’origine psychologique est non fondé et dépassé.

(1) Robert R. Edwards, William C. Becker, Ted J. Kaptchuk, Robert D. Kerns.

Ménopause : les traitements hormonaux augmentent bel et bien le risque de cancer du sein

Les femmes suivant un traitement hormonal de substitution contre les symptômes de la ménopause ont un risque plus élevé de cancer du sein, selon une vaste étude internationale publiée dans The Lancet.

L’étude a été réalisée par le Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer, un groupe international qui regroupe plusieurs centaines de chercheurs.

Les chercheurs ont analysé toutes les études épidémiologiques prospectives, publiées de 1992 à 2018, portant sur les différents types d’hormonothérapie et le moment de leur utilisation.

Au cours du suivi, 108 647 femmes ménopausées ont développé un cancer du sein à l’âge moyen de 65 ans (68 % entre 58 et 72 ans) ; 55 575 (51 %) d’entre elles avaient eu recours à un traitement hormonal.

Tous les types de traitements hormonaux, à l’exception des œstrogènes vaginaux, étaient associés à des risques accrus de cancer du sein, qui augmentaient régulièrement avec la durée d’utilisation et étaient plus élevés pour les œstrogènes-progestatifs que pour les préparations à base d’œstrogènes seuls.

Parmi les utilisatrices actuelles, ces risques excédentaires étaient présents même au cours des années 1 à 4 et étaient deux fois plus élevés au cours des années 5 à 14.

Après l’arrêt des traitements, un certain risque excédentaire persistait pendant plus de 10 ans ; son ampleur dépendait de la durée de l’utilisation antérieure, avec un faible risque excédentaire pour une utilisation de moins d’un an.

En supposant que ces associations sont largement causales, l’excès de cancer du sein lié à 5 ans de traitement hormonal à partir de 50 ans représente :

  • une femme sur 50 entre 50 et 69 ans chez les utilisatrices d’œstrogènes et de progestatifs quotidiens ;

  • une sur 70 chez les utilisatrices d’œstrogènes et de préparations intermittentes de progestatifs ;

  • une sur 200 chez les utilisatrices de préparations à base d’œstrogènes seules.

Les excès correspondants à partir de 10 ans de traitement seraient environ deux fois plus importants.

L’augmentation du risque était moins importante chez les femmes débutant l’hormonothérapie après 60 ans.

Pour plus d’informations sur la ménopause et sur le traitement hormonal de la ménopause, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : The Lancet.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Cancer : l’alimentation pourrait aider les traitements

Cancer : l'alimentation pourrait aider les traitements

Cancer : l’alimentation pourrait aider les traitements

Le 2 août 2019

Une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, confirme que l’alimentation pourrait jouer un rôle dans le traitement du cancer. Elle cible un acide aminé que l’on trouve notamment dans la viande rouge et les oeufs. Sa réduction pourrait augmenter l’efficacité de la chimiothérapie et de la radiothérapie.

Cancer : la réduction d’un acide aminé augmenterait l’efficacité des traitements

L’alimentation aurait bien un rôle dans le traitement du cancer. Une nouvelle étude scientifique conforte les résultats de récents travaux. Publiées dans la revue Nature, les conclusions montrent que la réduction d’un acide aminé, notamment présent dans la viande rouge et les oeufs, augmente l’efficacité de la chimiothérapie et de la radiothérapie sur des souris, ralentissant la croissance de leurs tumeurs.

Pour mener à bien cette étude, les scientifiques ont réalisé leurs expériences sur des souris : les unes en bonne santé, les autres atteintes de cancer colorectal et de sarcomes des tissus mous, au niveau des membres ou du thorax. Les chercheurs ont diminué leur apport en méthionine, acide aminé. S’il est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme, il serait aussi utilisé par des cellules cancéreuses pour croître.

Une réduction des tumeurs 

Les scientifiques ont constaté que l’administration d’une faible dose de chimiothérapie a entraîné « une réduction marquée de la croissance de la tumeur ». Pourtant, cette petite dose n’aurait pas eu d’effet par elle-même si l’apport de l’acide aminé n’avait pas été réduit. Même constat pour les souris qui ont reçu de la radiothérapie. 

« On affame les cellules cancéreuses en les privant de certains nutriments », explique l’un des auteurs de l’étude, Jason Locasale, professeur à l’université Duke (États-Unis). Cependant, selon lui, de nouvelles recherches seront nécessaires avant de pouvoir tirer des conclusions sur une possible efficacité chez l’homme. Mais il s’agit d’une avancée importante.

 

Marie-Eve Wilson-Jamin

À lire aussi : Les 10 plus grandes causes de cancer  

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Maladie de Lyme post-traitement : découverte d’une neuroinflammation (suggérant de nouveaux traitements et excluant les troubles psychosomatiques)

Ces travaux sont publiés dans le Journal of Neuroinflammation.

Plus d’une personne sur dix traitée avec succès par antibiotiques pour la maladie de Lyme développe des symptômes chroniques, parfois invalidants et mal compris de fatigue et de troubles cognitifs qui peuvent durer des années après que l’infection initiale se soit résorbée, rapportent les auteurs.

Jennifer M. Coughlin de l’Université Johns Hopkins et ses collègues ont mené cette étude avec 12 personnes atteintes du syndrome post-traitement et 19 personnes en santé.

Celles atteintes du syndrome présentaient toutes une élévation d’un marqueur chimique d’inflammation cérébrale généralisée, comparativement à aucun des 19 témoins en santé. Ces résultats suggèrent de nouvelles avenues de traitement, soulignent les chercheurs.

« Des études ont suggéré que les patients atteints du syndrome post-traitement souffraient d’une inflammation chronique non localisée, mais jusqu’à présent nous n’étions pas en mesure d’examiner le cerveau lui-même pour vérifier la présence d’inflammation », explique la chercheure.

La maladie de Lyme est une infection bactérienne transmise par des piqûres de tiques. L’infection peut être traitée avec succès par des antibiotiques.

Le diagnostic de syndrome post-traitement est posé si les patients traités signalent une fatigue et des troubles cognitifs pendant au moins six mois après le traitement. On sait peu de choses sur les causes du syndrome ou sur la façon de le traiter, et bien que des études aient démontré que les personnes atteintes du syndrome présentent des marqueurs élevés d’inflammation, comme le CCL19, dans leur circulation sanguine, on ne sait pas où cette inflammation peut se produire.

Au cours de la dernière décennie, Coughlin et ses collègues ont optimisé une technique d’imagerie, la tomographie par émission de positrons (TEP), dans laquelle des molécules spécialement marquées se lient à une protéine appelée protéine translocatrice (TSPO). Dans le cerveau, la TSPO est principalement libérée par deux types de cellules immunitaires cérébrales, la microglie et les astrocytes, de sorte que les taux de TSPO sont plus élevés en présence d’inflammation cérébrale.

Les images ont révélé que, dans huit régions différentes du cerveau, les patients atteints du syndrome post-traitement présentaient des taux plus élevés de TSPO que les témoins.

« Nous pensions que certaines régions du cerveau seraient plus vulnérables à l’inflammation et seraient touchées de façon sélective, mais il semble qu’il s’agisse d’une inflammation répandue dans tout le cerveau », indique Mme Coughlin.

L’équipe souligne que l’étude est de petite envergure et qu’il faut attendre des études plus vastes pour savoir si les résultats s’appliquent ou non à toutes les personnes atteintes du syndrome de Lyme post-traitement, telles que celles qui souffrent de douleur chronique mais pas de symptômes cognitifs. De plus, l’étude n’incluait pas de personnes qui s’étaient rétablies de la maladie de Lyme et n’avaient pas développé le syndrome post-traitement.

Mais pour l’instant, les chercheurs espèrent que leurs résultats donneront aux patients atteints du syndrome l’espoir que la science progresse.

Cette étude démontre que les troubles cognitifs ont une base physiologique et ne sont pas seulement psychosomatiques ou liés à la dépression ou à l’anxiété, explique le Dr John Aucott, auteur senior. (Plutôt que d’admettre qu’ils ne savent pas, encore trop de médecins diagnostiquent un trouble psychosomatique, estiment des experts)

Les symptômes du syndrome de fatigue chronique trop souvent considérés comme psychosomatiques dans les urgences

De plus, selon M. Aucott, les résultats suggèrent que les médicaments ciblant la neuroinflammation pourraient traiter le syndrome, bien que des essais cliniques soient d’abord nécessaires pour déterminer l’innocuité et les bénéfices d’un tel traitement. Les développements futurs de la technique d’imagerie devraient permettre d’identifier plus spécifiquement les sous-ensembles de microglie en cause.

Pour plus d’informations sur la maladie de Lyme et la maladie de Lyme chronique (post-traitement), voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Johns Hopkins Medicine, Journal of Neuroinflammation.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Hépatite C : quelle est l’efficacité des nouveaux traitements pour réduire la mortalité ?

Une étude française, publiée en février dans le Lancet, montre les bénéfices des antiviraux à action directe dans le traitement de l’infection par le virus de l’hépatite C.

« Les traitements contre le virus de l’hépatite C (VHC) les plus récents, les antiviraux à action directe (AAD), ont une remarquable efficacité dans l’élimination du virus », souligne le communiqué des chercheurs.

« Ils permettent d’éliminer chez presque tous les patients traités (95 % en général), le virus en 8 à 12 semaines de traitement. Si l’efficacité virologique des AAD n’est plus à démontrer, il n’existait à ce jour que très peu de données prospectives sur leur efficacité clinique (c’est-à-dire leur impact sur l’évolution de la maladie hépatique liée à l’infection par le VHC au quotidien) et ces dernières portaient sur des patients très sélectionnés ou étaient issues d’enquêtes rétrospectives.

Les chercheurs de l’Inserm, Sorbonne Université, hôpitaux Cochin et Saint-Antoine de Paris, avec le soutien de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), ont comparé l’évolution clinique de patients infectés par le VHC et traités ou non par AAD en “en vie réelle”.

L’étude a été réalisée auprès de 9 895 patients infectés par le VHC, inclus entre 2012 et 2015 dans la cohorte ANRS CO22 HEPATHER et suivis 33 mois en médiane.

En France, les AAD ont commencé à être prescrits en 2014, dans un premier temps prioritairement aux patients présentant une hépatite C avancée, puis en janvier 2017 à l’ensemble des patients infectés de manière chronique par ce virus.

Après ajustement des différents facteurs individuels (âge, avancement de la maladie, présence d’autres pathologies…), les 7 344 patients traités par AAD avaient un risque de mortalité diminué de 52 % et un risque de développer un cancer du foie diminué de 33 % par rapport à ceux présentant un stade de la maladie similaire mais ne prenant pas d’AAD.

Nous pouvions nous attendre à ces résultats. En effet, il peut sembler logique que l’élimination du virus causant les dégâts soit liée à une amélioration clinique”, explique le Pr Fabrice Carrat.

“Nos résultats montrent que ces bénéfices sont obtenus rapidement après la guérison virologique et il ne s’agit plus de patients très sélectionnés comme dans les premiers essais. Notre analyse reflète l’efficacité sur le terrain pour tous les patients.”

Pour plus d’informations sur les hépatites, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : ANRS, The Lancet.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Dépression résistante aux traitements : l’eskétamine en voie d’être autorisée aux États-Unis

Un comité consultatif de l’autorité américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA), a recommandé, le 12 février, l’autorisation d’un médicament proche de la kétamine, l’eskétamine, pour le traitement de la dépression majeure (ou dépression clinique) résistante au traitement.

Si la recommandation est approuvée par la FDA, le Spravato (eskétamine 28 mg administré en spray nasal) du laboratoire Janssen Pharmaceuticals, une division de Johnson & Johnson, serait autorisé pour les personnes atteintes d’une dépression majeure qui ont essayé au moins deux autres antidépresseurs sans succès.

La kétamine est un médicament anesthésiant. Elle est aussi illégalement utilisée comme drogue récréative sous le nom de spécial K ou vitamine K.

Alors que les antidépresseurs prennent plusieurs semaines pour agir, l’effet de l’eskétamine se produit en quelques heures.

Les effets indésirables, rapporte CNN, ont tendance à se produire au cours des deux premières heures après avoir reçu le médicament. Ils incluent la sédation, l’augmentation de la tension artérielle et la dissociation. Pour cette raison, les patients ne pourraient pas se procurer le médicament à une pharmacie ; il serait administré sous la supervision de professionnels de la santé.

La FDA a jusqu’au 4 mars pour décider si elle autorise le médicament. Il s’agirait du premier nouveau médicament pour le traitement de la dépression approuvé depuis plusieurs années, souligne le New York Times.

Pour plus d’informations sur la dépression et sur la kétamine pour le traitement de la dépression, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : CNN, New York Times.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Des traitements hormonaux provoqueraient des tumeurs au cerveau

Le 11 février 2019.

Scandale sanitaire en vue ? À priori non. Néanmoins, les femmes, sous traitement hormonal, devraient prendre rendez-vous avec leur médecin : des médicaments à base de progestérone provoqueraient des tumeurs au cerveau.

70 cas de méningiomes

Les médicaments à base d’hormones seraient-ils dans la tempête ? Après Androcur, un traitement contre la pilosité, accusé en septembre 2018 de favoriser la survenue de méningiomes, c’est au tour des traitements contre les symptômes de la ménopause -entre autres- qui sont dans le collimateur de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM).

Il s’agirait des mêmes conséquences que pour Androcur, autrement dit, de méningiomes. Aujourd’hui, on rapporte 70 cas environ. Une cinquantaine concerne le Lutényl (acétate de nomégestrol) et une vingtaine de Lutéran (acétate de chlormadinone). Ces deux progestatifs sont généralement prescrits aux femmes souffrant de troubles liés à la ménopause, d’endométriose et autres problèmes gynécologiques.

Une tumeur au cerveau bénigne

Dans un communiqué datant du 7 février 2019, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a fait savoir que « des cas de méningiomes, associés à l’utilisation d’acétate de chlormadinone ou d’acétate de nomégestrol ont été observés lors de l’utilisation de ces médicaments à des doses thérapeutiques ».

Inutile de paniquer néanmoins, le méningiome est une tumeur bénigne, dans la majorité des cas. Il se développe au niveau des méninges, plus précisément à partir des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. Par ailleurs, l’ANSM se montre rassurante puisque « ces signalements ne permettent pas de conclure, à ce stade, que les femmes qui utilisent ces médicaments, présentent un risque de méningiome plus élevé que celui observé dans la population générale ».

Néanmoins l’ANSM indique un certain nombre de recommandations aux médecins, comme une prescription aux doses les plus faibles, sur une durée la plus courte possible, avec une évaluation de la balance risque/bénéfice.

Perrine Deurot-Bien

Lire aussi : Des conseils pour bien vivre sa ménopause

Les Nouvelles de PasseportSanté.net