Archives par mot-clé : trouble

Espoir pour le trouble bipolaire et la schizophrénie : parfois une maladie auto-immune traitable et réversible

Une certaine proportion des personnes atteintes de schizophrénie ou de trouble bipolaire peuvent en fait souffrir d’un trouble du système immunitaire traitable, estiment des chercheurs du Houston Methodist Neurological Institute.

En 2007, l’équipe des chercheurs a découvert une encéphalite dans laquelle des anticorps s’attaquent aux récepteurs N-methyl-D-aspartate (NMDA) du cerveau.

Cette maladie cause des symptômes semblables à la schizophrénie ou au trouble bipolaire, mais peut être traitée avec des médicaments d’immunothérapie existants.

« Nous soupçonnons qu’un nombre important de personnes considérées comme étant atteintes de schizophrénie ou de trouble bipolaire souffrent d’un trouble du système immunitaire qui affecte les récepteurs cérébraux », indique Joseph Masdeu, chercheur principal de l’étude.

« Si c’est vrai, ces gens ont des maladies qui sont complètement réversibles – ils n’ont besoin que d’un diagnostic et d’un traitement approprié pour les aider à reprendre une vie normale. »

Le système immunitaire produit normalement des anticorps pour attaquer les substances étrangères dans le corps, telles que les bactéries. Lorsque ce processus est défectueux, il peut produire des anticorps qui attaquent des récepteurs du cerveau, ce qui fait que ceux-ci « cessent d’écouter les signaux qui leur sont envoyés ».

« Les affections qui causent un dysfonctionnement des récepteurs cérébraux sont souvent confondues avec la schizophrénie ou le trouble bipolaire parce que ces maladies sont associées à une diminution de l’activité des récepteurs NMDA, qui contrôlent la façon dont quelqu’un pense, prend des décisions et perçoit le monde qui l’entoure. »

« Les symptômes classiques de schizophrénie et du trouble bipolaire observés dans l’encéphalite anti-récepteurs NMDA et d’autres affections semblables incluent le fait d’entendre des voix et la paranoïa. »

Environ 1 % de la population américaine souffre de schizophrénie et 2,6 % de trouble bipolaire. « Ce que nous ne savons pas, c’est combien de ces patients ont un de ces troubles immunitaires traitables ».

Masdeu et ses collègues amorcent une étude qui recrutera 150 personnes atteintes de schizophrénie ou de trouble bipolaire et 50 personnes en bonne santé. Leur liquide céphalo-rachidien sera analysé afin de dépister la présence d’anticorps attaquant le NMDA et d’autres récepteurs.

Ils projettent d’utiliser les résultats de l’étude pour développer des tests plus sensibles afin d’aider à la détection des anticorps impliqués.

En collaboration avec Josep Dalmau, Masdeu a commencé à étudié les causes auto-immunes possibles de la schizophrénie au début des années 2010 alors qu’il travaillait aux National Institutes of Health américains, est-il rapporté.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Houston Methodist.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Effets néfastes du glyphosate sur la santé : une étude vient semer le trouble

Effets néfastes du glyphosate sur la santé : une étude vient semer le trouble

Le 22 novembre 2017.

Alors que la Commission européenne est en train de statuer sur les éventuels effets néfastes du glyphosate, le principal composé du Roundup de Monsanto, une étude vient apporter de nouveaux éléments au dossier.

La classification de cancérogène remise en cause

Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), organe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et donc des Nations-Unis, le glyphosate serait un cancérogène « probable » pour l’homme. Or une étude de grande ampleur, publiée dans le Journal of the National Cancer Institute, vient remettre en cause cette classification. Une conclusion qui risque de faire beaucoup parler d’elle.

Cette grande recherche épidémiologique, l’« Agricultural Health Study » (AHS), s’était donné pour objectif d’étudier les effets des pesticides sur la santé des agriculteurs. Or, selon ces travaux, il n’existerait pas de lien entre l’épandage de Roundup et les cancers dits « solides » ou les cancers du sang, dits « lymphomes non hodgkiniens ». Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi 50 000 agriculteurs dans l’Iowa et en Caroline du Nord.

Le glyphosate est-il donc dangereux ?

80 % de ces agriculteurs utilisaient du glyphosate, et depuis les années 90, 6 000 cancers ont été observés chez ces derniers. Les auteurs de ces travaux ont cependant constaté que les épandeurs qui étaient les plus exposés au glyphosate développaient un risque accru de leucémie aiguë myéloïde. Ce risque de cancer augmentait avec la durée d’exposition et devenait statistiquement significatif au-delà de 20 ans.

Mais cela voudrait-il dire que le CIRC nous ait induit en erreur ? « Le CIRC s’est surtout appuyé sur des études expérimentales y compris chez l’animal de laboratoire, apportant des éléments d’un lien entre glyphosate et risque de cancers », a commenté Luc Multigner, médecin épidémiologiste à l’Inserm, dans les colonnes de Sciences et Avenir. Selon lui, dans 10 ans, ces agriculteurs américains développeront peut-être des maladies qui n’ont à ce jour pas encore été observées

Marine Rondot

À lire aussi Glyphosate : nous sommes tous contaminés !

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Trouble bipolaire, schizophrénie : une version connectée du médicament Abilify autorisée aux États-Unis

L’Agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA), a autorisé, le 13 novembre, un premier médicament connecté qui permet de suivre la prise de celui-ci sur smartphone ou ordinateur.

Un capteur inséré dans le médicament émet un signal indiquant l’heure et la date de la prise du médicament lorsqu’il entre en contact des liquides de l’estomac.

Ce signal est capté par le récepteur d’un patch collé sur la cage thoracique, lequel transmet l’information à une application permettant aux patients de suivre la prise du médicament sur leur téléphone mobile.

« Les patients qui acceptent de prendre le médicament numérique (…) peuvent signer des formulaires de consentement permettant à leur médecin et jusqu’à quatre autres personnes, dont les membres de leur famille, de recevoir des données électroniques indiquant la date et l’heure d’ingestion des pilules », précise le New York Times. Ils peuvent bloquer les destinataires s’ils changent d’avis.

Il est toutefois important de noter, souligne le communiqué de la FDA, que la capacité du produit à améliorer l’observance du traitement par le patient n’a pas été démontrée.

Abilify MyCite est le fruit d’une collaboration entre le fabricant d’Abilify, le Japonais Otsuka, et Proteus Digital Health, une société californienne qui a créé le capteur.

Des experts et observateurs craignent que les médicaments connectés soient utilisés comme outil potentiellement coercitif, soulignent le New York Times et le magazine de défense des consommateurs américain Consumer Reports.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Photo : Patch du système Abilify MyCity. Proteus.

Psychomédia avec sources : FDA, New York Times, Consumer Reports.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Trouble bipolaire : la luminothérapie pourrait être efficace pour traiter un épisode de dépression

La luminothérapie, utilisée quotidiennement au milieu de la journée, diminue les symptômes de dépression et améliore le fonctionnement chez les personnes atteintes de trouble bipolaire, selon une étude publiée dans l’American Journal of Psychiatry.

Des études précédentes ont montré que la luminothérapie matinale réduit les symptômes de dépression chez les personnes atteintes du trouble affectif saisonnier.

La luminothérapie est habituellement utilisée le matin au réveil parce que des études ont suggéré que la lumière matinale aide à rétablir les rythmes circadiens (l’horloge biologique).

Ce traitement peut causer des effets secondaires tels que la manie ou des symptômes mixtes (dépression et manie) chez les personnes atteintes de trouble bipolaire.

Dorothy K. Sit de la Northwestern University et ses collègues ont vérifié si l’utilisation plus tard dans la journée était efficace et réduisait le risque de ces effets secondaires.

Ils ont mené cette étude avec 46 participants atteints de trouble bipolaire de type 1 ou de type 2, traversant un épisode de dépression de sévérité modérée à sévère, prenant des médicaments stabilisateurs de l’humeur et n’étant pas dans un épisode d’hypomanie, de manie ou mixte (manie et dépression).

Ils étaient assignés au hasard à un traitement avec une lumière blanche de 7 000 lux ou à une lumière placebo de 50 lux quotidiennement entre midi et 14 heures pendant six semaines.

Ils plaçaient la lampe à environ un pied de leur visage pendant 15 minutes pour commencer et augmentaient leur exposition de 15 minutes par semaine jusqu’à ce qu’ils atteignent une dose de 60 minutes par jour ou qu’ils connaissent un changement d’humeur important.

Après 4 à 6 semaines, 68 % de ceux assignés à la luminothérapie étaient considérés comme étant en rémission (dépression minimale ou niveau d’humeur normal et retour à un fonctionnement normal) comparativement à 22 % dans le groupe placebo.

Ils ont également connu des effets secondaires minimes, aucun participant n’ayant développé de manie ou d’hypomanie.

« En commençant à une faible dose et en augmentant lentement, nous avons pu ajuster la tolérabilité et rendre le traitement convenable pour la plupart des patients », souligne la chercheuse.

Le délai de quatre semaines avant l’apparition d’un effet notable est similaire à celui d’autres études ayant testé la luminothérapie pour la dépression non saisonnière et la dépression pendant la grossesse, précise-t-elle.

Pour plus d’informations sur le trouble bipolaire et la luminothérapie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Northwestern University, American Journal of Psychiatry
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Trouble obsessionnel-compulsif : amélioration des symptômes et changements cérébraux avec une thérapie cognitivo-comportementale

Une psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour le traitement du trouble obsessionnel-compulsif (TOC) entraîne des changements cérébraux en même temps qu’une amélioration des symptômes, selon une étude publiée dans la revue Translational Psychiatry.

Jamie Feusner de l’Université de Californie à Los Angeles et ses collègues ont mené cette étude avec 43 personnes ayant un diagnostic de TOC.

Elles ont été assignées au hasard à participer à une thérapie quotidienne pendant un mois ou à être inscrites sur une liste d’attente. Des images cérébrales par résonance magnétique fonctionnelle ont été prises avant et après l’intervention et comparées à celles des participants sur la liste d’attente et celles de 24 personnes n’ayant pas le trouble.

Les images des participants qui ont reçu la TCC montraient une augmentation de la connectivité dans huit circuits neuronaux, notamment entre le cervelet et le striatum, et entre le cervelet et le cortex préfrontal. L’augmentation de la connectivité était en corrélation avec l’amélioration des symptômes.

Les changements semblaient compenser, plutôt que corriger, le dysfonctionnement cérébral sous-jacent, précise le chercheur.

Une psychothérapie cognitive pour le trouble obsessionnel-compulsif

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : UCLA, Translational Psychiatry
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Trouble bipolaire : les différences cérébrales cartographiées par un consortium international

Une grande étude d’imagerie cérébrale menée par un consortium international a dressé une carte des différences cérébrales caractéristiques du trouble bipolaire. Ces résultats sont publiés dans la revue Molecular Psychiatry.

Les résultats de cette étude, menée dans 76 centres par 26 équipes de recherche, donnent un aperçu des mécanismes sous-jacents à la maladie.

Ole A. Andreassen de l’Université d’Oslo (Norvège) et ses collègues ont analysé des images du cortex de 2 447 personnes atteintes du trouble et 4 056 personnes sans la maladie.

L’étude a montré un amincissement de la matière grise chez les personnes atteintes de la maladie. Les plus grands déficits ont été trouvés dans certaines parties du cerveau qui contrôlent l’inhibition et la motivation, soit les régions frontale et temporale.

Certains des participants atteints du trouble ayant des antécédents de psychose présentaient des déficits plus importants de matière grise. Différentes signatures cérébrales chez ceux qui avaient été traités avec le lithium, des antipsychotiques et des antiépileptiques étaient aussi constatées. Le traitement au lithium était associé à une diminution de l’amincissement de la matière grise, ce qui suggère un effet protecteur sur le cerveau.

Les recherches futures permettront de vérifier à quel point différents médicaments et traitements peuvent entraîner des modifications cérébrales en lien avec l’amélioration des symptômes.

La cartographie des régions cérébrales affectées est également importante pour le dépistage précoce et la prévention, souligne Paul Thompson, directeur du consortium ENIGMA et coauteur de l’étude.

TEST : Pourriez-vous avoir un trouble bipolaire ?

Pour plus d’informations sur le trouble bipolaire, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Southern California, Molecular Psychiatry.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Critères diagnostiques du trouble d’utilisation du cannabis (DSM-5)

Voici les critères diagnostiques du DSM-5 (1) pour le trouble d’utilisation du cannabis et de substances apparentées incluant le hashish et les composés cannabinoïdes synthétiques.

Le DSM-5, la 5e édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, combine les anciens diagnostics d’abus de substance et de dépendance à une substance du DSM-IV en un seul nouveau trouble d’utilisation d’une substance.

Critères diagnostiques du trouble d’utilisation du cannabis :

  1. Mode problématique d’utilisation du cannabis conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance qui sont cliniquement significatives, comme en témoignent au moins 2 des éléments suivants survenant dans une période de 12 mois :

    1. Le cannabis est souvent pris en quantité plus importante ou pendant une période plus longue que prévu.

    2. Il y a un désir persistant de diminuer ou de contrôler l’utilisation du cannabis ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation.

    3. Beaucoup de temps est consacré à des activités nécessaires pour obtenir du cannabis, utiliser le cannabis et récupérer de ses effets.

    4. Forte envie, désir ou besoin de consommer du cannabis.

    5. L’usage du cannabis a pour conséquence des manquements récurrents à des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.

    6. Poursuite de l’utilisation du cannabis malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets du cannabis.

    7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage du cannabis.

    8. Usage récurrent du cannabis dans des situations où c’est physiquement dangereux.

    9. L’usage du cannabis est poursuivi bien que la personne soit consciente d’avoir un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qui est susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par le cannabis.

    10. Tolérance, telle que définie par l’un des éléments suivants :

      1. Besoin de quantités notablement plus grandes de cannabis pour obtenir une intoxication ou l’effet souhaité.
      2. Effet notablement diminué avec l’utilisation continue de la même quantité de cannabis.
    11. Sevrage, tel que manifesté par un des éléments suivants :

      1. Le syndrome de sevrage caractéristique du cannabis.
      2. Le cannabis (ou une substance proche) est pris pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.

Niveaux de sévérité :

  • Léger : présence de 2-3 symptômes.
  • Modéré : présence de 4-5 symptômes.
  • Sévère : présence de 6 symptômes ou plus.

Sevrage du cannabis : symptômes et critères diagnostiques du DSM-5

Pour plus d’informations sur l’utilisation du cannabis, voyez les liens plus bas.

(1) DSM-5, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (« Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders »), publié par l’American Psychiatric Association en 2013.

Psychomédia avec source : DSM-5.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Syndrome de fatigue chronique : un trouble métabolique de la production d’énergie dans les cellules

Une étude norvégienne, publiée dans le Journal of Clinical Investigation en décembre 2016, s’ajoute à plusieurs autres qui suggèrent que le syndrome de fatigue chronique (SFC) serait, dans plusieurs cas, dû à la perte de capacité de brûler le glucose de façon normale afin de générer l’énergie des cellules, rapporte Andy Coghlan dans le New Scientist.

Les cellules utiliseraient davantage des carburants à faible rendement, tels que les acides aminés et les graisses.

Ce qui entraînerait la production de lactate, lequel peut causer de la douleur quand il s’accumule dans les muscles.

Øystein Fluge de l’Université Haukeland (Bergen) et ses collègues ont étudié les acides aminés chez 200 personnes atteintes du syndrome et 102 personnes sans le syndrome. Les niveaux sanguins de certains acides aminés chez les femmes atteintes étaient anormalement faibles – particulièrement les types pouvant être utilisés comme une source de carburant de remplacement.

Ce qui n’était pas observé chez les hommes atteints de SFC, mais cela pourrait s’expliquer par le fait que les hommes ont davantage tendance à extraire les acides aminés de leurs muscles au lieu du sang. Des niveaux plus élevés d’un acide aminé qui est le signe d’un tel processus étaient constatés.

« Il semble que les hommes et les femmes atteints du SFC peuvent avoir la même perturbation du métabolisme des glucides, mais qu’ils compensent différemment », explique Fluge.

Les hommes et les femmes avaient des niveaux élevés de plusieurs enzymes connues pour supprimer la pyruvate déshydrogénase (PDH), une enzyme vitale pour le déplacement des glucides et des sucres dans les mitochondries des cellules, une étape clé pour exploiter le sucre comme source d’énergie.

« Nous ne pensons pas que seule la PDH soit en cause », explique Chris Armstrong de l’Université de Melbourne (Australie), dont les travaux ont également montré des anomalies dans les niveaux d’acides aminés chez les personnes atteintes du syndrome. « Globalement, nous pensons que c’est un problème avec le métabolisme du sucre en général. »

Le résultat n’est pas différent de la famine, dit-il. « Lorsque les gens sont confrontés à la famine, le corps utilise des acides aminés et des acides gras pour alimenter en énergie la plupart des cellules du corps, afin de maintenir les niveaux de glucose vital pour le cerveau et les muscles aussi élevés que possible. »

« Nous pensons qu’aucune enzyme du métabolisme ne sera la réponse au SFC, de même qu’aucune enzyme seule n’est la ‘cause’ de quelque chose comme l’hibernation », dit Robert Naviaux de l’Université de Californie à San Diego, dont les travaux ont permis d’observer un épuisement des acides gras chez les personnes atteintes du syndrome suggérant qu’ils sont détournés comme combustible.

Alors qu’est-ce qui pourrait actionner le commutateur vers une autre méthode de métabolisme ? L’équipe de Fluge pense que le système immunitaire, probablement déclenché par une infection légère, pourrait empêcher l’enzyme PDH de fonctionner.

Son équipe a déjà montré que la suppression d’un type de globules blancs, les lymphocytes B, chez les personnes atteintes du syndrome semble soulager la maladie. Ces globules blancs produisent des anticorps, et Fluge soupçonne que certains anticorps produits pour combattre les infections peuvent aussi reconnaître un antigène sur la PDH et la désactiver.

L’équipe mène actuellement un essai en Norvège avec le médicament anticancéreux rituximab qui supprime les cellules produisant des anticorps. Les résultats sont attendus l’année prochaine.

Le syndrome de fatigue chronique serait un état d’hypométabolisme comparable à l’hibernation

Pour plus d’informations sur le syndrome de fatigue chronique (SFC), voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : New Scientist, JIC Insight.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Trouble obsessionnel-compulsif : excès de confiance dans l’imagination et dissociation

Confondre le réel et l’imaginaire et perdre contact avec le réel pourraient jouer un rôle dans le développement du trouble obsessionnel-compulsif (TOC), selon une étude publiée dans le Journal of Clinical Psychology. L’étude visait à mieux comprendre les mécanismes cognitifs qui peuvent contribuer au développement du TOC.

Des « théories stipulent que ce n’est pas le contenu de la pensée qui est en cause dans le développement des obsessions mais la façon dont ces pensées sont interprétées par la personne », explique Frederick Aardema, du Département de psychiatrie de l’Université de Montréal.

« Alors que la majorité des personnes vont écarter une idée si elles jugent qu’elle n’a pas de sens, une personne atteinte de TOC se dira que si elle pense comme cela, c’est qu’il y a une raison. »

En 2011, l’équipe de recherche avait observé que les personnes qui font plus confiance à leur imagination et qui présentent une forte tendance à se dissocier de la réalité avaient plus de symptômes obsessionnels. L’objectif de la présente étude était de confirmer ces observations auprès d’une population souffrant de TOC.

M. Aardema et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 75 personnes atteintes d’un trouble obsessionnel-compulsif. Elles ont complété des tests standardisés mesurant :

  • leur confusion inférentielle : processus de raisonnement par lequel un doute obsessionnel s’installe (par exemple, la personne croit que l’eau de la piscine municipale est contaminée, car on y met du chlore, donc il y a inévitablement des bactéries dans l’eau) ;

  • leurs traits de personnalité schizotypique : caractérisée par des idées bizarres, des croyances rigides, un manque de discernement et une tendance à faire trop confiance à son imagination (par exemple, la personne peut être convaincue que ce qu’elle entend aux nouvelles ou lit dans le journal la concerne personnellement et directement) ;

  • leur état de dissociation : se manifeste par des pertes de contact avec la réalité et des trous de mémoire lors de certains événements, phénomène qui s’observe surtout chez les gens qui font beaucoup de vérification (certaines personnes trouvent qu’elles peuvent se comporter tellement différemment selon la situation, qu’elles ont l’impression d’être deux personnes distinctes) ;

  • la force de leurs croyances obsessionnelles ;

  • leurs symptômes dépressifs mesurés par l’Inventaire de dépression de Beck (faites le test) et anxieux.

Les résultats mettent en lumière le rôle important de la confusion inférentielle et de l’état de dissociation, qui sont les indices qui prédisent le mieux l’apparition des symptômes du TOC.

« Il semble que les personnes souffrant de TOC sont si absorbées dans leur obsession due à la confusion inférentielle qu’une coupure avec la réalité se fait », explique le professeur Aardema. « Concrètement, nous constatons que la personne ne fait pas confiance à ses perceptions sensorielles ou à son bon sens mais plutôt à son imagination. Par exemple, elle craint que ses mains soient contaminées par des bactéries, donc elle les lavera à plusieurs reprises, car elle est convaincue que ses mains sont sales malgré qu’elles soient visiblement propres. »

Les autres facteurs, tels que les symptômes anxieux et dépressifs, les traits schizotypiques et les croyances obsessionnelles ne semblent pas jouer un rôle significatif dans le développement des symptômes TOC, mais plutôt dans la sévérité du trouble.

Selon plusieurs études et une importante méta-analyse, indique le communiqué, les symptômes du TOC peuvent être catégorisés en cinq dimensions :

  • la symétrie
  • le nettoyage
  • l’accumulation (« hoarding »)
  • les pensées interdites (p.ex. agression, religion)
  • la vérification

(1) Stella-Marie Paradisis et Kevin D. Wu.

Psychomédia avec sources : Université de montréal, JCP (abstract), JCP (article).
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia