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TOC : des troubles anxieux qui touchent de plus en plus de personnes

TOC : des troubles anxieux qui touchent de plus en plus de personnes

Le 22 décembre 2017.

Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont des troubles anxieux graves. 1 million de Français seraient touchés. Mais peut-on les soigner ?  

Des troubles qui pourrissent le quotidien

De très nombreuses personnes souffrent de TOC. Que ce soient des petites manies ou des obsessions, ces troubles peuvent finir par devenir très handicapants. Certains ne supportent pas la moindre saleté, d’autres craignent d’avoir oublié des choses et font de multiples vérifications avant de quitter leur domicile, d’autres encore accumulent de nombreux objets inutiles par peur de manquer.

La personne qui souffre de TOC a totalement conscience de son état, elle sait très bien que ses comportements sont excessifs, déraisonnables et parfois absurdes. Et c’est cela qui est douloureux. Alors, comment faire pour accompagner ces patients ? Il faut d’abord qu’ils acceptent d’en parler. Très souvent, la honte stoppe toute tentative de guérison. En discuter en famille ou avec des amis est déjà une première étape.

Comment accompagner les patients ?

Ensuite, le patient pourra se rendre chez le médecin, qui évaluera l’importance des troubles et proposera un traitement. Selon l’Assurance maladie, si les TOC sont d’intensité faible ou modérée, ils pourront être soignés grâce à une thérapie comportementale et cognitive. En revanche, s’ils sont sévères, ils seront traités avec des médicaments, des antidépresseurs, qui réduiront les symptômes avant le démarrage de la psychothérapie.

Les thérapies de groupe sont également très efficaces pour lutter contre ces TOC. Certains patients peuvent guérir, mais plus tôt ces troubles sont pris en charge, mieux c’est. Des chercheurs seraient actuellement en train de travailler sur un nouveau traitement : la neurochirurgie fonctionnelle. Il s’agirait d’une chirurgie du cerveau qui modifierait le fonctionnement des neurones. Extrêmement intrusives, ces opérations seraient réservées aux cas les plus graves. 

Marine Rondot

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Anorexie, boulimie : comment expliquer ces troubles ?

Anorexie, boulimie : comment expliquer ces troubles ?

Le 15 décembre 2017.

L’anorexie et la boulimie sont des troubles du comportement alimentaire, qui touchent en majorité les filles et particulièrement au moment de la puberté. Comment détecter ces comportements pour soigner les jeunes qui refusent l’image de leur corps ?

Les troubles alimentaires : un refus de son propre corps

En France, 230.000 femmes souffrent d’anorexie ou de boulimie. Ces deux troubles du comportement sont liés à un refus de l’image renvoyée par son propre corps, et ce, notamment au moment de la puberté. Pourquoi au moment de la puberté en particulier ? C’est une période de changements importants de la personnalité et du corps. Certaines jeunes filles, souvent marquées par des traumatismes (viols, attouchements, séparation familiale, rupture amoureuse), refusent ces changements. Les filles peuvent refuser ou contrôler leur féminité : l’anorexie peut bloquer les règles et la maigreur fait disparaître la poitrine.

L’environnement familial joue aussi pour beaucoup : « Des éléments de personnalité plus ou moins influencés par le cadre familial reviennent souvent », explique le docteur Rocher, psychiatre référent du centre de soins ambulatoires en addictologie du CHU de Nantes. Ainsi, « il arrive que la mère de la jeune patiente souffre elle-même d’anorexie ou soit obsédée par sa propre apparence physique ».

Comment détecter un trouble du comportement alimentaire ?

Pour détecter, signaler et aider un jeune qui souffre d’anorexie ou de boulimie, il faut analyser son comportement alimentaire. Plusieurs situations existent : soit il refuse toute alimentation, soit il mange mais se fait vomir ensuite, soit, en cas de crise de boulimie, il mange des quantités énormes de nourriture et procède ensuite à ce qu’on appelle des purges. Dans tous les cas, des signes extérieurs sont visibles  : perte de poids et maigreur extrême, dents abîmées à cause des remontées d’acidité dans la bouche (causées par les vomissements), douleurs d’estomac.

Lorsque l’indice de masse corporelle tombe à 13, l’hospitalisation (et la pause d’une sonde) devient nécessaire, voire même vitale. « En principe, les patientes nous consultent volontairement, mais il arrive que certaines soient dans un vrai déni ou refusent de se faire soigner », ajoute le Docteur Rocher. Dans ce cas-là, les soignants peuvent procéder, en accord avec les parents, à une hospitalisation sous contrainte sans consentement. Un suivi psychologique ou psychiatrique doit être entamé pour sauver le jeune malade.

Maylis Choné

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Exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens et troubles du comportement des enfants

© Fotolia/inserm

Une étude épidémiologique menée par l’Inserm[1] sur les familles de la cohorte EDEN (500 garçons nés entre 2003 et 2006 et leurs mères) montre que l’exposition pendant la grossesse à certains phénols et phtalates est associée à des troubles du comportement des garçons entre 3 et 5 ans. Les composés les plus préoccupants à cet égard sont le bisphénol A, le triclosan et le di-n-butyl phtalate, ou DBP. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue Environmental Health Perspectives.

Le bisphénol A a été interdit de tous les contenants alimentaires en France en janvier 2015, une date ultérieure à la réalisation de cette étude. Le triclosan est un agent antibactérien retrouvé dans certains dentifrices et savons ; le DBP est utilisé comme plastifiant dans les plastiques de type PVC, certaines colles, vernis à ongles et laques pour les cheveux. Triclosan et DBP sont réglementés selon la logique d’une valeur limite dans certaines familles de produits, tout en étant interdits dans d’autres (le DBP est par exemple interdit d’usage dans les cosmétiques et le triclosan dans les habits dans l’UE). Des études toxicologiques in vitro et chez l’animal ont mis en évidence que ces composés étaient des perturbateurs endocriniens et pouvaient interagir avec des systèmes hormonaux impliqués dans le développement normal du système nerveux central. Les mécanismes précis qui pourraient expliquer un effet des perturbateurs endocriniens sur le neurodéveloppement et le comportement pourraient passer par une altération du fonctionnement des hormones thyroïdiennes, des hormones stéroïdiennes, comme l’œstrogène, ou d’autres hormones, comme l’ocytocine ou la vasopressine, des hormones sécrétées par l’hypothalamus.

Face à ces premières conclusions chez l’animal, les chercheurs ont souhaité étudier l’association entre les expositions aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse et le comportement ultérieur des enfants.

Exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens : infos sur l’étude menée

L’étude a porté sur 529 petits garçons de la cohorte mère-enfant EDEN, mise en place par l’Inserm. Les femmes enceintes participant à cette cohorte ont été recrutées entre 2003 et 2006 dans les CHU de Nancy et Poitiers. Aux troisième et cinquième anniversaires de l’enfant, ces mamans ont rempli un questionnaire standardisé évaluant certains aspects du comportement de leur enfant tel que l’hyperactivité, les troubles émotionnels et les troubles relationnels. Ce questionnaire standardisé, utilisé depuis une vingtaine d’années, intitulé « Questionnaire des forces et difficultés » de l’enfant, permet d’établir un score dans différentes dimensions du comportement tels que les symptômes émotionnels, les problèmes de relation avec les pairs, les problèmes de conduite, d’hyperactivité et d’inattention. Un échantillon d’urine prélevé durant la grossesse a permis le dosage de biomarqueurs caractéristique de l’exposition aux phénols et aux phtalates dans le Laboratoire de Santé Environnementale des CDC d’Atlanta, qui est en charge des campagnes de biosurveillance américaines.

De 70 à 100% des femmes de la cohorte Eden, recrutées durant leur grossesse entre 2003 et 2006, étaient alors exposées à des niveaux détectables de différentes substances. Les niveaux urinaires étaient de l’ordre de 1 à 3 µg par litre pour le bisphénol A, de 10 à 100 µg par litre pour le triclosan, et de 50 à 200 pour le méthylparabène. Les résultats suggèrent que l’exposition maternelle à certains phénols et phtalates est associée à des troubles du comportement des petits garçons.

L’exposition au bisphénol A était associé à une augmentation des troubles relationnels à 3 ans et des comportements de type hyperactif à 5 ans. Les chercheurs notent que ce travail confirme ainsi que les effets du bisphénol A sur le comportement observés chez l’animal de laboratoire se retrouvent chez l’humain à des expositions faibles, probablement inférieures à celles préconisées par l’autorité européenne de sécurité alimentaire, l’EFSA.

Le métabolite du DBP était lui associé à davantage de troubles émotionnels et relationnels, incluant les comportements de repli, à 3 ans, mais pas à 5 pour les troubles émotionnels. Des associations entre ces composés et le comportement avaient déjà été mis en évidence dans des études précédentes chez de jeunes garçons et chez l’animal. Ainsi, dans une étude réalisée à partir de femmes et d’enfants new-yorkais, une augmentation des comportements de repli chez les enfants de 3 ans avec des niveaux croissants du métabolite du DBP avaient été rapportés en 2012.

Les résultats de cette étude ont aussi montré une association entre le triclosan et une augmentation des troubles émotionnels à 3 et 5 ans. Il s’agit de la première étude évaluant les effets de ce composé sur le comportement, pour lequel l’équipe d’épidémiologie environnementale de Grenoble avait déjà mis en évidence une diminution du périmètre crânien à la naissance, dans cette même population. Au niveau moléculaire, le triclosan est capable d’interagir avec l’axe thyroïdien qui, pendant la grossesse, est impliqué dans le développement du cerveau du fœtus.

L’effectif de l’étude, qui est une des plus vaste sur la question, ne permettait pas d’étudier directement la survenue de pathologies du comportement comme les troubles du spectre autistique, ce qui impliquerait de suivre des dizaines de milliers d’enfants.

Les équipes de recherche vont désormais s’attacher à répliquer ces résultats au sein de la cohorte mère-enfant SEPAGES en cours dans la région Grenobloise, coordonnée par l’Inserm et soutenue par l’European Research Council. Dans cette dernière, de nombreux échantillons d’urine par participant sont recueillis durant la grossesse et les premières années de vie de l’enfant. Cette approche permettra de limiter les erreurs de mesure de l’exposition et d’identifier de potentielles périodes de sensibilité aux phénols et phtalates sur différents événements de santé tels que la croissance, le comportement ou la santé respiratoire. Cela permettra aussi d’étudier l’effet éventuel de ces substances chez les petites filles, qui n’avaient pu être considérées ici. Il est possible que leur sensibilité aux perturbateurs endocriniens diffère de celle des garçons.

[1] Un consortium de recherche associant des équipes de recherche Inserm, les CHU de Nancy et Poitiers, le Center for Disease Controls and Prevention (CDC, Atlanta, USA), et coordonné par l’équipe d’épidémiologie environnementale de l’Institut pour l’Avancée des Biosciences (Inserm/CNRS/Université Grenoble Alpes).
Crédits/source :Presse Inserm

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Troubles de l’érection : une affaire de machos ?

Troubles de l’érection : une affaire de machos ?

Le 6 septembre 2017.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l’université de Minho, au Portugal, les machos seraient davantage concernés par les pannes sexuelles que les autres hommes.

Se mettre la pression, ce n’est pas bon

Les troubles de l’érection peuvent arriver à tous les hommes. Ces pannes sexuelles peuvent être dues à de grandes fatigues ou à des épisodes de stress. Cependant, selon une étude publiée dans la revue Journal of Sexual Medicine, les machos seraient davantage touchés par les troubles de l’érections que les autres hommes. Les hommes qui font de leur virilité un étendard pourraient se mettre trop de pression et rencontrer des échecs plus fréquents.

Le stress de la performance est en effet un facteur aggravant de troubles de l’érection. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs portugais ont interrogé 300 hommes hétérosexuels et 300 homosexuels. Ils ont ainsi pu constater que les hommes qui tenaient des propos machistes tels que « un homme, un vrai, a souvent des relations sexuelles », étaient aussi ceux qui souffraient le plus de pannes sexuelles.

Il ne faut surtout pas dramatiser

Selon les auteurs de ces travaux, se concentrer sur ses propres performances plutôt que sur son partenaire et sur le plaisir qu’on aimerait lui procurer entraîne immanquablement des pannes. Les machos sont également les plus vulnérables en cas de troubles de l’érection, car ils interprètent ces pannes comme des handicaps qui menacent directement leur virilité. Il semblerait qu’il faudrait justement adopter le comportement inverse pour éviter les problèmes.

Les spécialistes de santé recommandent en effet de ne pas prêter trop d’importance à ces accidents de parcours afin de ne pas les dramatiser. Et c’est justement en se concentrant sur les sentiments amoureux, sur son plaisir et celui de sa partenaire que les hommes peuvent limiter les troubles de l’érection. Cependant, si ces pannes sexuelles deviennent trop régulières, il est préférable d’aller consulter un médecin qui saura trouver la source du problème. 

Claire Verdier

À lire aussi : La dysfonction sexuelle masculine

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Le Lyrica et d’autres médicaments de la même classe liés à des troubles visuels (Prescrire)

La prégabaline (Lyrica ou autre) et d’autres médicaments de la même classe sont liés à des troubles de la vue, rapporte la revue Prescrire dans son numéro de septembre.

La prégabaline est utilisée dans des épilepsies, des douleurs neuropathiques et des troubles anxieux, indique la revue. Ajoutons qu’aux États-Unis et au Canada, elle est aussi notamment autorisée pour le traitement de la fibromyalgie.

Parmi les douleurs neuropathiques figurent celles causées par le diabète par exemple.

« Mi-2017, rapporte la revue, le Centre de pharmacovigilance néerlandais a analysé 25 observations de troubles de la vision des couleurs imputés à la prégabaline recensées dans la base de données de pharmacovigilance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ».

« Le délai d’apparition a été court, de quelques heures à quelques jours après le début de l’exposition. Dans 7 cas, les troubles ont régressé après l’arrêt de la prégabaline.

La prégabaline expose à divers autres troubles visuels tels que visions troubles, anomalies du champ visuel, diplopie (visions doubles), diminution de l’acuité visuelle. L’extrait en accès libre de la base de données de pharmacovigilance européenne consulté par Prescrire en juin 2017 rapportait environ 3 200 troubles visuels imputés à la prégabaline dont environ 1 000 visions troubles, 660 troubles divers de la vue, 430 diplopies, 237 cécités.

D’autres médicaments antiépileptiques de la même famille (gabaergiques) causent des troubles de la vision : des troubles visuels tels qu’amblyopies (acuité visuelle différente selon les yeux) et diplopies avec la gabapentine (Neurontin ou autre) ; des altérations du champ visuel avec la tiagabine (Gabitril). L’extrait en accès libre de la base de données de pharmacovigilance européenne rapporte plus de 800 troubles oculaires imputés à la gabapentine.

La vigabatrine (Sabril) cause des restrictions concentriques du champ visuel, survenant chez environ un tiers des patients, d’autres affections rétiniennes et des atrophies du nerf optique. »

En 2014, la revue mettait en garde contre des effets secondaires importants du Lyrica et du Neurontin.

Traitement de la fibromyalgie : quelle est l’efficacité de la prégabaline (Lyrica) ?

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire
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L’hyperactivité du cerveau des femmes à l’origine de troubles mentaux

L’hyperactivité du cerveau des femmes à l’origine de troubles mentaux

Le 11 août 2017

Selon une récente étude américaine, le cerveau des femmes serait plus actif que celui des hommes, les rendant plus sujettes aux maladies psychiques. Explications.

Les femmes ont un cerveau plus actif que les hommes

Des chercheurs américains de l’Amen Clinis à Newport Beach (Californie), clinique spécialisée dans l’étude du cerveau, ont cherché à comprendre pourquoi les hommes et les femmes n’étaient pas touchés de la même manière par les troubles du cerveau. Ils ont analysé 46 034 images du cerveau de 119 volontaires sains et 26 683 patients souffrant de différents troubles psychiatriques.

Les scientifiques ont utilisé la technique d’imagerie médicale de la tomographie par émission monophotonique (TEMP), permettant de réaliser des images en 3D des organes et de leur métabolisme. Ils se sont concentrés sur l’activité observée dans 128 régions du cerveau d’hommes et de femmes lors d’une tâche de concentration. Les résultats de cette étude, publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, ont révélé que dans les 128 zones observées, le cerveau des femmes en bonne santé était plus actif que celui des hommes sains.

Les femmes davantage touchées par la dépression, les troubles de l’anxiété et la maladie d’Alzheimer

En réalité, le cerveau des hommes et des femmes ne fonctionne pas de la même façon. Chez les femmes présentant des troubles psychiques, comme les troubles bipolaires, de l’humeur, de déficit de l’attention, psychoses, schizophrénie et hyperactivité, l’activité cérébrale était plus dense au niveau du cortex préfrontal (lié au contrôle des émotions et à la concentration) et du système limbique (associé à l’humeur et l’anxiété). Chez les hommes, les régions cérébrales les plus actives et les plus impactées par des troubles comme le déficit d’attention, l’hyperactivité ou la schizophrénie, sont les zones responsables des fonctions cognitives (mémoire, attention, langage, raisonnement).

Selon les chercheurs, cette étude permet d’expliquer en partie pourquoi les femmes « font preuve de davantage d’empathie, d’intuition, d’implication, d’esprit d’équipe et de contrôle de soi, et pourquoi elles sont également plus sujettes à l’anxiété, à la dépression, à l’insomnie et aux troubles du comportement alimentaire ». Ils concluent également que leurs travaux permettront d’avancer dans la recherche sur le traitement de la maladie d’Alzheimer.

Aurélie Giraud

En savoir plus sur les maladies mentales

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Consommation de cannabis et évolution des troubles psychotiques

Il existe un lien entre une consommation soutenue de cannabis et l’évolution des troubles psychotiques, montrent deux études de chercheurs de l’Université de Montréal parues dans les revues Psychiatry Research et Psychological Medicine.

L’« usage du cannabis est plus dangereux qu’on pourrait le croire, particulièrement chez les gens dont une sensibilité à cette drogue se superpose à une susceptibilité génétique à la psychose ».

« Qu’est-ce que la psychose ? Touchant environ 3 % de la population, les troubles psychotiques, dont la schizophrénie, se manifestent par des délires (ex. : la personne a l’impression que les gens veulent le tuer) et des hallucinations (ex. : elle entend des voix). »

« 45 % des jeunes qui vivent un premier épisode psychotique présentent également un trouble lié à la consommation de cannabis. Plus on consomme tôt, plus la quantité et le taux de THC [tétrahydrocannabinol] sont élevés, plus le risque de développer une psychose est grand », explique Amal Abdel-Baki, psychiatre et auteure principale de la première étude.

Avec des collègues du CRCHUM et de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, elle a réalisé une première étude auprès de 212 hommes et femmes âgés de 18 à 30 ans qui souffraient de troubles psychotiques et d’un problème de dépendance aux drogues, dont le cannabis.

Les symptômes s’aggravaient et le fonctionnement social se détériorait chez les consommateurs de cannabis après la première année de suivi s’ils persistaient à consommer ; s’ils ne consommaient plus, leurs symptômes se résorbaient et leur fonctionnement social s’améliorait.

« Les jeunes qui cessent de consommer de la drogue dès le début du traitement évoluent aussi bien que ceux qui n’ont jamais eu de problème de consommation », précise la chercheuse.

« Il faut donc cibler les problèmes de toxicomanie lors du traitement de la psychose pour éviter que l’état de la personne empire, prévenir les visites au service des urgences et les hospitalisations », estime-t-elle. « Ce que notre étude démontre, c’est qu’il y a de l’espoir. Lorsque les gens arrêtent de consommer, il y a un effet positif sur l’évolution de la maladie. »

Selon la croyance populaire, la consommation de psychostimulants comme les amphétamines, la cocaïne et le crack serait très dangereuse contrairement au cannabis, perçu comme une drogue douce, souligne Mme Abdel-Baki. La deuxième étude de l’équipe du CRCHUM montre « que les accros des psychostimulants éprouvent davantage de difficultés au début de leur traitement que ceux qui consomment de l’alcool ou du cannabis. Ils fréquentent plus souvent les urgences, ont davantage de symptômes psychotiques et sont beaucoup moins autonomes », rapporte le communiqué de l’Université de Montréal.

En réponse à cet état, les cliniciens ont régulièrement recours à des moyens pharmacologiques plus puissants afin de favoriser l’assiduité au traitement, rapporte la chercheuse. « Ils vont par exemple donner des injections d’antipsychotiques à longue action, voire faire appel à la cour pour que le juge oblige les patients à suivre leur traitement. » Ainsi, même s’ils vont moins bien que les autres au départ, leur état de santé s’améliore entre la première et la deuxième année de suivi.

Par contre, ceux qui consomment du cannabis ne connaissent pas le même sort. Il y a peu de différences durant la première année de suivi entre eux et les patients qui ne consomment aucune substance psychotrope. Mais un écart se crée rapidement. Alors que ceux qui ne consomment plus vont mieux, l’état des consommateurs de cannabis qui persistent se gâte. « C’est le seul groupe chez qui on constate une détérioration ! Il ne faudrait donc pas penser que la consommation de cannabis est sans risque », conclut la chercheuse.

Les variétés puissantes de cannabis responsables du quart des cas de psychose

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Voyez également :

Psychomédia avec source : Université de Montréal.
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L’addiction à la pornographie entraîne des troubles de l’érection

L’addiction à la pornographie entraîne des troubles de l’érection

Le 18 mai 2017.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs du le Naval Medical Center de San Diego (États-Unis) et présentée à Boston lors du congrès de l’Association américaine d’urologie, la pornographie pourrait nuire à l’érection.

Un lien établi entre porno et troubles de l’érection

Ce n’est pas la première fois que la pornographie est accusée de nuire à la sexualité. Selon une étude menée par des chercheurs américains, certains troubles de l’érection pourraient être la conséquence d’un excès de consommation de pornographie. Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont demandé à près de 300 hommes, de 20 à 40 ans, de répondre à un questionnaire sur leurs préférences sexuelles ou sur leur consommation de pornographie.

Ils ont ainsi pu observer qu’il y avait bien un lien entre consommation de films X et troubles de l’érection : près d’un tiers (27 %) des hommes présentaient un trouble de l’érection. Ce taux passait à 31 % chez les hommes qui avaient des rapports sexuels tout en regardant des films X et à 79 % chez ceux qui se masturbaient devant du porno. Ceux qui ne regardaient pas de porno n’étaient que 22 % à souffrir de troubles de l’érection.  

Réduire le porno pour soigner ses troubles sexuels

Toujours selon ces travaux, 81% des hommes ont déjà regardé au moins une fois de la pornographie. Cette question concerne donc beaucoup de monde. Pour les auteurs de ces travaux, ces résultats devraient permettre aux médecins d’avoir de nouvelles clés de compréhension pour accompagner les patients qui souffrent de ces troubles de l’érection. Commencer par arrêter la consommation de porno pourrait être la première étape.

Mais comment expliquer ces troubles ? Selon les chercheurs, devant un film porno, la production de dopamine, l’hormone du plaisir, est davantage stimulée que lors d’un rapport sexuel. Les films X permettent une plus grande excitation, que les hommes ne parviennent pas toujours à retrouver avec leur partenaire. Réduire la consommation d’images pornographiques permettrait donc de moins souffrir de troubles sexuels. 

Marine Rondot

À lire aussi : Addiction au sexe : doit-on parler de maladie ?

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Troubles du sommeil : les effets néfastes des éoliennes

Troubles du sommeil : les effets néfastes des éoliennes

Le 18 mai 2017.

Selon un rapport mené par l’Académie nationale de médecine, vivre à côté d’éoliennes ne serait pas sans conséquence pour notre santé. Explications.

Des nuisances visuelles et auditives

Des champs d’éoliennes se sont développées un peu partout sur le territoire. Et d’autres encore devraient voir le jour dans les années à venir. Ces éoliennes produisent une énergie verte, mais elles n’ont pas que des avantages. Selon un rapport de l’Académie nationale de médecine, « l’éolien terrestre ne semble pas induire directement des pathologies organiques » ; cependant, « il affecte au travers de ses nuisances sonores et surtout visuelles la qualité de vie d’une partie des riverains ».

Les personnes qui habitent à proximité de ces éoliennes souffriraient en effet de nuisances visuelles et auditives, dues au mouvement des pales, qui finissent par entraîner des troubles du sommeil, de la fatigue, des acouphènes, des troubles de l’équilibre, du stress ou encore de la dépression. Ces nuisances sont subies par un grand nombre de personnes vivant à proximité des éoliennes, selon le rapport.

Un sentiment de contrariété et de stress chez les riverains

La plainte qui reviendrait le plus souvent concerne les troubles du sommeil. Mais comment l’expliquer ? Selon les auteurs du rapport, « certaines basses fréquences (autour de 30 Hz) interfèreraient avec les ondes « Beta » cérébrales du sommeil qui sont associées avec les réactions d’alerte, de stress et d’anxiété ». Mais cela reste à confirmer. Il n’empêche que ces plaintes sont suffisamment nombreuses pour être soulignées.

De nouveaux travaux devront être nécessaires pour mieux comprendre comment ces éoliennes peuvent venir perturber le quotidien des riverains. « La dépréciation immobilière des habitations proches génère des sentiments de contrariété, d’irritation, de stress, de révolte », ajoutent les auteurs de ce rapport. Ces vexations ont-elles été prises en compte par les personnes à l’origine de ces implantations d’éoliennes ?

Marine Rondot

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Troubles bipolaires : une campagne pour mieux comprendre la maladie

Troubles bipolaires : une campagne pour mieux comprendre la maladie

Le 30 mars 2017.

À l’occasion de la Journée mondiale des troubles bipolaires, deux associations se mobilisent pour faire connaître cette maladie psychologique au grand public. Une campagne de communication en ligne permet de mieux comprendre les symptômes de ce trouble qui touche 1 million de Français.

1 % de la population mondiale serait atteinte de troubles bipolaires

Le trouble bipolaire est encore mal connu du grand public. Régulièrement associé à une forme de dépression, il fait l’objet de nombreuses idées reçues que des associations ont décidé de combattre, à l’occasion de la 3ème Journée mondiale des troubles bipolaires. La fondation FondaMental et l’association Argos 2001 ont ainsi lancé une campagne, qui permet à chacun de se mettre dans la peau d’une personne bipolaire.

Objectif : permettre de mieux connaître cette maladie, qui se caractérise par une alternance de phases dépressives et de phases d’exaltation, également appelées « maniaques » ou « hypomaniaques ». Et en la connaissant mieux, les auteurs de cette campagne espèrent également permettre aux personnes qui en souffriraient d’être diagnostiquées assez tôt. Un diagnostic fondamental puisque ce trouble, qui touche 1 % de la population mondiale, est « l’une des maladies psychiatriques les plus sévères », indiquent les auteurs de cette campagne dont les grandes lignes sont disponibles sur le site Territoiresbipolaires.com.

Hyperactivité, achats compulsifs, repli sur soi…

Sur cette plateforme, les internautes sont invités à découvrir les symptômes associés aux troubles bipolaires. Parmi eux figurent les achats compulsifs. « En phase de manie, l’euphorie, le sentiment de grandeur et la désinhibition peuvent conduire la personne malade à des comportements excessifs et des conduites à risque », révèlent les auteurs de cette campagne qui notent que « des dépenses exagérées sont fréquentes ». La mélancolie, qui est une forme aigüe de dépression, est un autre symptôme. Cette profonde tristesse accompagne une douleur morale intense et des idées délirantes.

En cas de crise, une personne bipolaire sera fréquemment atteinte d’hyperactivité. Son énergie sera alors décuplée tant elle perdra tout sentiment de fatigue. Puis vient le moment du repli sur soi, du sentiment de culpabilité et de la perte de motivation. Pendant cette phase, la personne malade sera amenée à éviter tout contact avec autrui. Autant de symptômes qui touchent aujourd’hui plus d’un million de personnes en France, et contre lesquels aucun traitement autre que des régulateurs de l’humeur et un accompagnement psychologique ne peut être proposé.

Sybille Latour

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