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Des antidépresseurs diminuent fortement l’efficacité d’un antidouleur très utilisé : alternatives

Des antidépresseurs interagissent avec l’analgésique opioïde tramadol (Contramal, Ixprim, Topalgic…) et le rendent moins efficace, selon une étude publiée dans la revue Pharmacotherapy.

Ces résultats pourraient aussi aider à expliquer pourquoi certaines personnes dépassent la dose prescrite de tramadol, ce qui augmente leur risque de dépendance.

Derek A. Frost de l’University Hospitals Portage Medical Center (UHPMC, Ohio) et ses collègues ont examiné les dossiers médicaux de 152 personnes admises dans deux hôpitaux et ayant reçu du tramadol, qui est un opioïde dit faible, pendant au moins 24 heures.

Les participants qui prenaient également les antidépresseurs fluoxétine (Prozac), paroxétine (Paxil) ou bupropion (Wellbutrin) ont eu besoin de trois fois plus d’analgésiques par jour pour maîtriser la douleur « aiguë » comparativement à ceux ne prenant pas ces antidépresseurs.

Pour la totalité du séjour à l’hôpital, ceux qui prenaient ces antidépresseurs ont pris une quantité 4 fois plus élevée de l’antidouleur.

Des études précédentes menées avec des volontaires en bonne santé ont montré des effets sur les concentrations sanguines lorsque le tramadol est associé à ces antidépresseurs spécifiques. Il s’agit toutefois de la première étude à documenter les effets de cette interaction dans un contexte réel chez des patients, souligne le communiqué des chercheurs.

« Nous savions qu’il y avait un problème théorique, mais nous ne savions pas ce que cela signifiait en ce qui concerne le contrôle de la douleur chez les patients », explique le chercheur.

L’action du tramadol repose sur l’activation de l’enzyme CYP2D6. Cette enzyme peut être inhibée par des médicaments qui sont de forts inhibiteurs du CYP2D6, comme ces antidépresseurs.

Il est probable que des millions d’Américains souffrent des effets néfastes de cette interaction médicamenteuse, souligne le chercheur.

« Ces médicaments sont super courants », dit-il. « Ils sont tous dans le top 200 des médicaments d’ordonnance. De plus, la douleur chronique, la dépression et l’anxiété vont de pair. De nombreux patients souffrant de douleur chronique prennent des antidépresseurs, principalement des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), dont plusieurs des inhibiteurs du CYP2D6 font partie. »

Heureusement, indique le chercheur, ce problème a une solution relativement facile.

Beaucoup d’autres antidépresseurs faisant partie de la même classe n’inhibent pas cette enzyme, comme la sertraline (Zoloft), le citalopram (Celexa) et l’escitalopram (Lexapro). « Vous avez également d’autres options pour le contrôle de la douleur — des médicaments non opioïdes comme les AINS. Si nous devons utiliser des opioïdes, une morphine ou une oxycodone éviterait cette interaction. »

Pour plus d’informations sur les médicaments antidouleurs, les antidépresseurs et chacun des antidépresseurs mentionnés dans cette étude, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University Hospitals Cleveland Medical Center, Pharmacotherapy.
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L’antidouleur diclofénac (Voltarène…) est encore beaucoup trop utilisé (Prescrire)

dans son numéro de mai.

Les AINS augmentent les risques d’effets indésirables cardiovasculaires. Parmi ceux-ci, « le diclofénac a été considéré pendant de nombreuses années, comme un bon choix et l’utiliser est devenu une habitude. »

« Les résultats d’une vaste étude danoise confirment à nouveau les données déjà disponibles : la prise de diclofénac expose dans les 30 jours suivants à davantage d’événements cardiovasculaires tels que des accidents vasculaires cérébraux ischémiques, des insuffisances cardiaques, des infarctus du myocarde, que l’ibuprofène ou le naproxène, sans la moindre contrepartie ni de meilleure efficacité, ni de moindres autres effets indésirables notamment les saignements gastriques. »

« Ce constat scientifique largement partagé, par exemple par l’Agence européenne du médicament, est trop lentement suivi d’un changement des pratiques. Ainsi, en 2018, l’assurance maladie française a remboursé environ 5,5 millions de boîtes de diclofénac pour prise orale. »

La revue déplore « l’inertie des décideurs institutionnels devant le constat qu’un médicament banal est devenu plus dangereux qu’utile ».

« Les patients et les professionnels qui les soignent peuvent s’affranchir de cette inertie sans attendre les institutions, en remettant en question et en supprimant l’habitude de prescrire et de prendre du diclofénac : il existe des alternatives aussi efficaces et moins risquées. »

Le diclofénac fait partie de la liste de 93 médicaments plus dangereux qu’utiles actualisée en 2019 par la revue.

Pour plus d’informations sur les médicaments antidouleurs, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
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Arrêt cardiaque : à Lyon, le SAMU utilise la circulation extracorporelle

Arrêt cardiaque : à Lyon, le SAMU utilise la circulation extracorporelle

Tout comme le SAMU de Paris, les urgentistes du SAMU de Lyon peuvent désormais poser une circulation extracorporelle sur un patient en arrêt cardiaque directement sur les lieux de l’accident. Ils ont déjà pu sauver des vies grâce à cette nouvelle technique.

L’ECMO utilisé par le SAMU

En cas d’arrêt cardiaque, le SAMU de Lyon déploie désormais une machine assurant deux fonctions : la pompe cardiaque et l’oxygénateur pulmonaire. Il est utilisé directement sur le site d’intervention. Cette technique de réanimation en dehors de l’hôpital a d’abord été testée par le SAMU de Paris. Désormais, les urgentistes lyonnais peuvent également faire y appel et permettre ainsi à certains patients, victimes d’arrêt cardiaques et réfractaires à la réanimation classique, de « ressusciter ». 

Pour rappel, l’ECMO (Extra Corporeal Membrane Oxygenation) veino-artérielle est une technique de circulation extracorporelle qui détourne la circulation sanguine grâce à une machine assurant à la fois le rôle de pompe cardiaque et d’oxygénateur pulmonaire. Cette technique a longtemps été réservée aux blocs de chirurgie cardiaque pour assurer l’oxygénation du cerveau pendant les opérations à cœur ouvert lorsque le muscle cardiaque est momentanément arrêté, le temps de l’intervention.

Les urgentistes de Lyon ont pu réanimer 4 patients

En 2012, les médecins du SAMU parisien ont testé le dispositif directement sur le lieu de l’arrêt cardiaque. « Sur une population d’arrêts cardiaques sélectionnés comme étant potentiellement de bon pronostic neurologique, les résultats sont désormais au rendez-vous avec une survie sans séquelle de 35% », explique à La Dépêche les professionnels des Hospices Civils de Lyon.

Depuis le début du partenariat de Paris avec le SAMU de Lyon, en septembre 2017, les cinq urgentistes de la ville qui ont été formés à cette technique ont pu réanimer 4 patients sur 15, sans séquelle au cerveau, ce qui représente 30 % de réussite. Ce dispositif, unique au monde, interpelle les médecins des autres pays, notamment ceux des villes de Londres et Barcelone qui pourraient tester également la technique sur les patients.

À lire aussi : Vous pouvez faire une crise cardiaque sans le savoir

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Le Cytotec, un médicament utilisé pour accoucher, va être retiré du marché

Le Cytotec, un médicament utilisé pour accoucher, va être retiré du marché

Le 19 octobre 2017.

Le Cytotec, utilisé pour déclencher artificiellement un accouchement à terme ou pour des IVG médicamenteuses, va être retiré du marché. Il est en effet soupçonné de provoquer des complications graves.

Risques de mauvaise oxygénation du fœtus

Le Cytotec est à l’origine un médicament prescrit contre l’ulcère de l’estomac. Les médecins ont par la suite détourné son usage pour déclencher des accouchements à terme. Mais cette utilisation pour les accouchements s’est avérée risquée pour la santé de la mère et de l’enfant (il peut entraîner des contractions trop fortes et une mauvaise oxygénation du fœtus), il sera donc retiré du marché français à partir de mars 2018.

« Le laboratoire Pfizer France nous a informés de sa décision de retirer du marché français son produit le Cytotec, largement utilisé en gynécologie hors AMM (hors des indications pour lesquelles il est prévu) qui sera effective le 1er mars 2018 », a indiqué le Dr Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).

Un produit dangereux pour la mère et l’enfant

Le Cytotec est utilisé depuis 1987, et depuis cette période il est très peu utilisé en gastro-entérologie. Il se prend normalement par voie orale mais c’est quand il est pris par voie vaginale qu’il peut entraîner des effets indésirables. Malgré les mises en garde de l’ANSM, certains hôpitaux continuent à utiliser ce médicament car il est très peu coûteux (30 centimes par comprimé), mais pour l’association Timéo, son utilisation en gynécologie aurait dû être interdite depuis des années.

Timéo, c’est le prénom de l’enfant d’Aurélie Joux, la fondatrice de l’association. Timéo est né sous Cytotec surdosé, en 2010, il est aujourd’hui lourdement handicapé. Le médicament a également eu des effets désastreux sur la mère : Aurélie Joux ne pourra plus avoir d’enfants. En 2016, elle gagnait son procès en première instance, contre l’hôpital de Poissy pour le préjudice subi par son fils. Elle se bat aujourd’hui pour que sa voix soir entendue.

Marine Rondot

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Sida : le préservatif moins utilisé chez les homosexuels

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Le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) vient de révéler que les hommes ayant des relations avec des hommes utilisent de moins en moins le préservatif. Autre mauvaise nouvelle, les nouveaux diagnostics d’infections au VIH ne diminuent pas depuis 2003 pour cette population, la seule pour laquelle c’est le cas. Cette situation n’est pas sans inquiéter les experts, d’autant plus que l’incidence du VIH est 200 fois plus élevée dans la population homosexuelle que chez les hétérosexuels.

Le BEH n° 39-40 de l’institut de veille sanitaire est consacré cette semaine à un dossier thématique au thème intitulé : « Comportements à risque et prévention dans des populations particulièrement exposées au VIH, aux IST et aux hépatites ». De ce rapport ressort premièrement que depuis 2000, l’usage systématique du préservatif chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes recule fortement. Ce phénomène est d’autant plus inquiétant que ce sont les hommes les plus susceptibles de transmettre la maladie, à savoir les séropositifs eux-mêmes qui n’utilisent pas les moyens adéquats pour protéger leur partenaire alors qu’ils ont le plus de pratiques à risques (fréquentation de lieux communautaires, partenaires multiples…).

De façon générale, 1/4 des participants à l’étude affirment pratiquer au moins une relation non-protégée sans connaître le statut de leur partenaire. 1/4 d’entre eux ne se protègent jamais. Ils sont également moins nombreux à utiliser systématique le préservatif pour une pénétration anale.

L’utilisation des préservatifs ne cessent ainsi de diminuer depuis 1997, même si on peut noter que les séronégatifs se protègent davantage que les hommes séropositifs. Ils ne sont cependant que 60% à utiliser systématiquement un préservatif lors d’une pénétration anale.

Des méthodes alternatives commencent à voir le jour comme Le sérosorting, qui consiste à adapter ses pratiques sexuelles en fonction du statut sérologique des partenaires (7 % de séropositifs le pratiquent) ou encore le séropositionning (c’est le partenaire séronégatif qui pénètre). Ces pratiques minoritaires et surtout la deuxième pourrait limiter le risque d’infection, mais aucune étude n’est venue prouver leur efficacité, déclare le BEH.

Une autre méthode de réduction de risques, recommandée par l’OMS, gagne du terrain, il s’agit de l’utilisation d’antirétroviraux. Le problème réside principalement dans le fait que peu des homosexuels masculins connaissent les antirétroviraux, 35 % des séropositifs pensant même qu’ils empêchent la transmission du VIH et réduisent la charge virale. La première affirmation est fausse puisque le risque de transmission n’est pas totalement écarté même s’il est réduit.

Si les pratiques alternatives permettent de réduire les risques de transmission du VIH, elles ne les rendent pas inexistants ce que dont les HSH sont conscients, raison pour laquelle ils combinent souvent plusieurs pratiques préventives.

Face au constat de la non utilisation du préservatif dans une population ayant beaucoup de comportements à risque, les auteurs du BEH insistent sur la nécessité du dépistage dans les lieux communautaires et en marge de la société, notamment, par exemple grâce à l’utilisation des autotests. Il reste cependant à rappeler la pertinence de l’utilisation du préservatif et des antirétroviraux.

Les homosexuels hommes utilisent de moins en moins le préservatif

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