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Viagra : un surdosage peut entraîner des troubles graves de la vision

Viagra : un surdosage peut entraîner des troubles graves de la vision

Le 8 octobre 2018

 

À fortes doses, la prise de médicament utilisé en cas de troubles de l’érection pourrait entraîner des troubles de la vision persistants chez certaines personnes. Explications.

Un homme voit rouge après un surdosage de viagra

La prise d’une haute dose de citrate de sildénafil, le principe actif du Viagra, ce médicament utilisé dans les cas de dysfonctionnement érectile, pourrait engendrer des problèmes de vision des couleurs, dus à un dommage cellulaire de la rétine. C’est le résultat d’une étude menée par des chercheurs du Mount Sinaï (New-York), publiée dans la revue Retinal Case, qui se sont penchés sur le cas d’un homme qui s’est présenté en urgence dans un hôpital new-yorkais spécialisé dans les troubles ophtalmologiques, se plaignant d’une vision teintée de rouge.

Pour soulager ses troubles de l’érection, cet Américain de 31 ans a acheté sur Internet un médicament de type Viagra, et n’a manifestement pas suivi le dosage recommandé de 50 milligrammes par prise. Il aurait bu le médicament directement au goulot du flacon, sans utiliser la pipette fournie permettant de respecter la dose adaptée. Ce surdosage a quasi immédiatement entraîné des troubles de la vision : flashs multicolores et perte de contrastes, qui ont disparu assez rapidement, mais surtout, un voile rouge qui, lui, s’est installé. 

Les médecins mettent en garde contre le surdosage des médicaments courants

Il est reconnu que la prise de citrate de sildénafil, le principe actif du Viagra, peut parfois entraîner des perturbations visuelles sans gravité, comme une hypersensibilité à la lumière ou une vision floue, qui disparaissent en général en 24 heures. Mais les cellules photoréceptrices ont été fortement  endommagées, et les symptômes de cet homme de 31 ans ont persisté pendant plusieurs mois.

Les médecins ont indiqué que c’est bien le surdosage qui a conduit à ces troubles persistants. « Cette étude montre à quel point une forte dose d’un médicament couramment utilisé peut être dangereuse », a mis en garde l’un des auteurs de l’étude, le Pr Richard Rosen, peut-on lire dans les colonnes du Figaro

Aurélie Giraud

À lire aussi : Problèmes d’érections et d’éjaculations : remède autre que le viagra  

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Onze bébés meurent au cours d’une étude sur le Viagra

Onze bébés meurent au cours d’une étude sur le Viagra

Le 26 juillet 2018.

Des chercheurs du centre hospitalier universitaire d’Amsterdam, en collaboration avec des médecins de 10 hôpitaux des Pays-Bas, travaillaient sur un projet depuis 2015. Une expérimentation qui s’est très mal terminée.

Le Viagra peut-il stimuler la croissance des fœtus ?

Administrer aux femmes enceintes du Viagra pour stimuler la croissance du fœtus, telle était l’idée de départ de chercheurs néerlandais qui ont lancé une étude approfondie sur le sujet. Étude qui a dû prendre fin après le décès de onze bébés. Mais que s’est-il réellement passé ? Pour rappel, le Viagra favorise la dilatation des vaisseaux sanguins. Il est connu pour ses effets dans la lutte contre les troubles de l’érection.

Selon eux, ce médicament pouvait favoriser l’afflux sanguin dans le placenta et résoudre ainsi les problèmes de développement du fœtus. Pour confirmer cette intuition, les chercheurs ont prescrit du Viagra à une centaine de femmes enceintes de bébés qui ne grandissaient pas normalement. Au cours de l’expérimentation, dix-neuf nouveaux-nés sont morts, dont onze à cause d’une hypertension pulmonaire. Or, il se pourrait que cette hypertension ait un lien direct avec le médicament.

Aucun traitement n’existe contre ce problème de croissance

Les auteurs de cette étude ont tenu cependant à expliquer que les nourrissons qui ont ce genre de problèmes de croissance in utero, avaient déjà peu de chances de survivre et qu’aucun traitement n’existe actuellement pour les sauver. Cependant, face au nombre de décès, ils ont préféré stopper l’expérimentation. Six autres bébés sont nés prématurés avec des problèmes pulmonaires, mais ils ont survécu.

Les chercheurs supposent que ce problème pulmonaire est lié au Viagra car les femmes enceintes, suivies sur la même période mais qui pour leur part, avaient pris un placebo, n’ont pas perdu leur bébé pour les mêmes raisons. Dans le groupe placebo, neuf enfants sont morts mais aucun n’a contracté de complications pulmonaires. « La dernière chose que nous voulons est de nuire aux patients », a déclaré Wessel Ganzevoort, le gynécologue qui a dirigé l’étude. Reste que l’expérimentation ne sera pas reconduite. 

Marine Rondot

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Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Le Viagra féminin débarque sur le marché américain

Les femmes ont leur propre "Viagra"

La Food and Drug Administration (FDA) vient d’autoriser la commercialisation d’un traitement contre les troubles du désir sexuel chez la femme, le Viagra féminin en quelques sortes.

Un médicament pour booster la libido féminine

Il ne s’agit pas de Viagra au même titre que celui vendu par Pfizer pour traiter les troubles de l’érection chez l’homme. C’est plutôt une molécule nommée flibansérine qui agit sur le cerveau, plutôt que sur l’afflux sanguin comme pour le Viagra.

Ce traitement quotidien sera commercialisé sous le nom de l’Addyi par le laboratoire Sprout Pharmaceuticals.

Cette autorisation de la FDA intervient après un premier refus en 2010, en raison de bénéfices inférieurs aux risques, puis un second en 2013. Ce second refus a été interprété comme du sexisme par le laboratoire, ce que la FDA a rejeté.

Maintenant qu’il est autorisé, il convient tout de même de noter les dangers d’une prise de ce traitement avec de l’alcool pouvant potentiellement entraîner une syncope.

Quelle mutuelle santé choisir lorsqu’on est une femme ?

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Les autorités sanitaires françaises refusent la vente libre du Cialis, le concurrent du Viagra

Le géant Sanofi (France) veut mettre en vente libre le Cialis® d’Eli Lilly (Etats-Unis). Les autorités sanitaires françaises s’y opposeront: le Cialis®,  indiqué pour lutter contre «la dysfonction érectile chez l’homme», principal concurrent du Viagra, ne sera pas vendu sans ordonnance. «Il s’agit là d’un médicament, avec des indications, des contre-indications et des effets secondaires. Aussi n’est-il pas question de donner un feu vert à la demande qui pourrait nous être faite de faire que cette spécialité pharmaceutique», a déclaré à Slate.fr le Pr Joseph Emmerich, directeur de la «division cardiologie, endocrinologie, gynécologie et urologie» à l’Agence nationale de sécurité des médicaments (Ansm).

La mise en vente libre (Over-the-counter ou OTC) dans les pharmacies d’officine était donné pour acquise mercredi 28 mai: Sanofi et Eli Lilly annoncent un accord (montant financier tenu secret) aux termes duquel Sanofi détient «les droits exclusifs pour solliciter l’approbation de Cialis® sans ordonnance aux Etats-Unis, en Europe, au Canada et en Australie». Commercialisé depuis 2002 par Eli Lilly, le Cialis® n’est (officiellement)  disponible que sur prescription médicale. Son chiffre d’affaires mondial a généré 1,58 milliard d’euros en 2013.

Trois ans avant l’expiration des brevets protégeant le Cialis®, la division «santé grand public» de Sanofi entend «transformer la façon de proposer cet important médicament à des millions d’hommes dans le monde entier». Sanofi estime que plus de la moitié des hommes de plus de 40 ans souffrent de dysfonction érectile. Faute de disposer d’un portefeuille de médicaments innovants, le groupe français mise désormais beaucoup sur la «santé grand public» secteur où il est devenu le troisième acteur mondial (3 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2013).

Sanofi explique ainsi avoir développé un «savoir-faire spécifique» dans le changement de statut des médicaments et de transformer en médicaments en vente libre des spécialités auparavant sur ordonnance. Avec Cialis® (qui changera de nom), la multinationale française devra parvenir à convaincre, chiffres à l’appui, que le passage en automédication n’entraînera pas de mauvais usage ou de consommations excessives.

Sanofi pourra faire observer que le médicament fait d’ores et déjà l’objet d’importants trafics sur Internet où existent aussi de multiples contrefaçons. De nombreux sites le proposent à des tarifs concurrentiels dans que la provenance exacte de ce Cialis® soit connue. Il existe aussi sous des formes «super-force», associées à une molécule prescrite pour lutter contre l’éjaculation précoce. «La commercialisation en automédication constituerait un très mauvais signal et faciliterait un peu plus encore les possibilités de mésusages de ce médicament», souligne le Pr Emmerich.

Le Cialis® (tadalafil) est aujourd’hui commercialisée sur ordonnance dans plus de 120 pays. En France il est  également indiqué dans les traitements des signes et symptômes de l’hyperplasie bénigne de la prostate chez les hommes adultes, incluant ceux présentant une dysfonction érectile et l’hypertension artérielle pulmonaire, une maladie d’une particulière gravité.

«D’une manière générale, la dose recommandée est de 10 mg à prendre avant toute activité sexuelle prévue, pendant ou à distance des repas, précisent les recommandations officielles. Chez les patients pour lesquels une dose de 10 mg ne produit pas un effet suffisant, une  dose de 20 mg peut être préconisée (…) au moins 30 minutes avant toute activité sexuelle. La fréquence d’administration maximale est d’une prise par jour.»

L’association du Cialis® avec certains médicaments  (les vasodilatateurs nitrés) peut provoquer des hypotensions graves. Or ces vasodilatateurs sont également les principes actifs produits vendus en sex-shops et utilisés comme «amplificateurs d’orgasme» et/ou pour induire des dilatations anales. Les principaux effets secondaires sont des maux de tête des troubles digestifs, des vertiges, des rougeurs du visage, des congestions nasales, des troubles de l’audition ou des gonflements des paupières. Des cas de pertes de vision (indolores et unilatérales) ont été rapportés ainsi que de priapisme. Une érection irréductible dépassant les quatre heures  impose une consultation médicale en urgence pour qu’un traitement adapté puisse être mis en œuvre.

En France son prix est librement fixé par le pharmacien d’officine mais la concurrence joue peu : il dépasse le plus souvent les 10 euros le comprimé. 

Jean-Yves Nau


A votre santé! – Slate.fr

SEXE : ORL 101, le nouveau Viagra féminin

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L’ORL 101 est le nom du nouveau « Viagra féminin » qui devrait faire son apparition sur le marché en 2015. Ce médicament actuellement à l’étude en Grande Bretagne a été développé par le laboratoire ORLIBID. Ce médicament aurait également un effet coupe-faim.

ORL 101, un viagra nouvelle génération développé à partir de mélatonine de synthèse, une hormone connue notamment pour réguler le sommeil, peut augmenter la libido des femmes pendant environ 2 heures, dès le quart d’heure suivant sa prise, tout en réduisant leur appétit.

Les scientifiques n’expliquent pas entièrement pourquoi cette petite pilule bleue destiné à doper l’appétit sexuel des femmes agit également comme un coupe-faim.

Mike Wyllie, l’un des concepteurs de la pilule du nom de ORL 101, ce médicament en phase d’essai clinique sera pour toutes les femmes, aussi bien celles qui souffrent de dysfonction sexuelle que celles qui veulent simplement améliorer leur vie sexuelle.

Le laboratoire ORLIBID pourra commercialiser l’ORL 101 à partir de 2015 pour la modique somme de 15€ l’unité.ORL 101

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Le Viagra® aurait pu être remboursé par la Sécurité sociale

Branle-bas de combat dans le marché des érectiles: depuis le 22 juin le géant pharmaceutique Pfizer n’a plus l’exclusivité pour sa spécialité Viagra® à l’exception des Etats-Unis où la multinationale américaine est parvenue à faire courir son brevet jusqu’en 2019. Pfizer précise qu’il va continuer à commercialiser son Viagra® vintage (pilule bleue) et mettre à disposition le «Sildénafil Pfizer», son propre générique (pilule blanche). Les deux versions continueront à sortir des chaînes du site français de production situé à l’ombre du château d’Amboise (Indre-et-Loire) où la multinationale américaine assure depuis quinze ans l’essentiel de la production mondiale de son érectile à base de citrate de sildénafil.

Parmi les nouveaux concurrents, la multinationale israélienne Teva est en première ligne: elle  a pris soin d’obtenir une autorisation de mise sur le marché dès 2009. Les industriels du générique ont prévu des formulations à 25 mg, 50 mag et 100 mg par comprimé. On attend des chutes notables des prix, le comprimé devant passer de 8 euros en moyenne à une fourchette comprise entre 2 euros et 3 euros. Ceci devrait bouleverser le marché, puisque les deux principaux concurrents (le Cialis® de Lilly et le Levitra® de Bayer) ne sont pas encore tombés dans le domaine public.

Il faudra peut-être aussi bientôt compter avec une autre arme de Pfizer: un Viagra sous la forme galénique assez originale du chewing-gum. «La commercialisation de “Viagra à mâcher” n’est pas à l’ordre du jour en France», a toutefois précisé à Slate.fr le service de communication de Pfizer.

Pouvoir parler ainsi du Viagra®  dit à quel point cette spécialité pharmaceutique n’en est plus une. Marque devenue nom commun, le Viagra est disponible dans 120 pays. Chaque seconde, six comprimés sont consommés. Près d’un milliard de comprimés ont été commercialisés et quarante millions d’hommes dans le monde (un million en France) ont expérimenté avant, ou non, d’adopter. Cette mondialisation des érections médicamentées a eu un effet paradoxal: démédicaliser le dysfonctionnement érectile. Si ces médicaments ne demeurent, en France, officiellement accessibles que sur prescription médicale, il s’agit dans la plupart des cas d’une prescription sans véritable interrogatoire ni examen clinique.

Une question posée par Bernard Kouchner

L’affaire est généralement tacitement entendue et la prescription bien souvent rapidement effectuée. Il en va de même des produits concurrents. Quant aux nombreux flux commerciaux via Internet, ils contournent par définition le filtre préventif des consultations médicales. Jusqu’à Pfizer qui vient de développer Viagra.com, un circuit de vente en ligne de sa spécialité pour s’opposer aux ventes illégales de contrefaçons.

Cette démédicalisation paradoxale des dysfonctionnements de la fonction érectile masculine était écrite dès le milieu des années 1990 et l’annonce du lancement prochain de la pilule bleue. Elle tient pour une bonne part à l’ambivalence de ce médicament souvent plus perçu comme un stimulateur-améliorateur des performances que comme un palliatif des insuffisances réelles ou tenues pour telles. Les érectiles masculins ont libéré la parole sur l’érection de la même manière que trente ans plus tôt la légalisation de la pilule contraceptive féminine a facilité un nouveau discours sur la sexualité. Il en est d’ailleurs allé de même, à compter du début des années 1980, avec les campagnes officielles incitant à l’usage des préservatifs masculins comme méthode officielle de prévention de l’infection par le virus du sida.

Quant à la difficulté à encadrer médicalement cette prescription elle tient à celle, consubstantielle, de situer (sauf les lésions organiques majeures) le normal et le pathologique de la fonction érectile masculine. Comment bâtir une grille uniforme d’évaluation en termes de fréquences, de satisfaction? Quelle place donner à la(le-les) partenaire(s)? Comment, de l’extérieur, faire la part entre la correction d’une «insuffisance» et la quête d’une meilleure «performance»? Médicament ou produit de confort? Moins souffrir ou plus jouir?

Ces ambiguïtés étaient au cœur de la question posée par Bernard Kouchner au Comité national consultatif d’éthique (CCNE). C’était il y a quinze ans, le 23 juin 1998. Secrétaire d’Etat chargé de la Santé (sous le gouvernement Jospin), Bernard Koucher saisissait le CCNE et demandait si la prise en charge financière par la collectivité de ce médicament innovant était envisageable. Le CCNE lui répondit en novembre 1999, soit un an après le début de la commercialisation. 

«La présentation du sildénafil a d’emblée pris la forme d’une réponse thérapeutique à une pathologie individuelle nouvelle, comme si le dysfonctionnement érectile était indépendant de tout contexte relationnel et affectif. Or la population ciblée était celle affectée d’un affaiblissement physiologique de la sexualité associé à l’âge, ce qui laissait penser que des hommes plus jeunes n’étaient pas confrontés à ce problème.  En visant une clientèle particulière aux revenus souvent aisés, le discours à connotation médicale amplifiait aussi la logique de la performance qui depuis une génération entoure les questions de sexualité.»

Mais quid d’un remboursement par la sécurité sociale?

«La réduction d’un acte sexuel à une érection mécanique est certes fréquente mais risque d’induire le recours à ce produit devant toute panne sexuelle, observaient les sages du Comité national d’éthique. Or les difficultés d’érection se situent dans un contexte qui nécessite souvent une approche pluridisciplinaire bénéficiant selon les cas de l’avis d’urologues, de sexologues, de gériatres, d’endocrinologues, de psychologues, de psychiatres, de cardiologues, d’internistes. Sans cette approche, l’échec éventuel du Sildénafil placerait le malade dans une situation de responsabilité psychique comportementale difficile à accepter alors que des paramètres organiques sont en cause.»

L’âge n’est pas une pathologie

Les mêmes sages notaient que le partenaire est également impliqué dans la prise en charge thérapeutique mais aussi que «l’accès à une sexualité relationnelle est de toute évidence un élément important pour le bien-être». Ne cachant pas un certains embarras devant la question qui leur était posée, ils notaient eux-mêmes que la diversité des positions adoptées par les pays européens vis-à-vis du remboursement témoignait de l’embarras ou de la diversité culturelle de cette prise en charge. Ils soulignaient:

«Dans l’ensemble, la plupart des pays occidentaux considèrent légitime qu’une pathologie reconnue comme étant à l’origine de la dysfonction érectile puisse bénéficier de la prise en charge de la prescription de quelques tablettes (4 à 6) par mois.»

Au final ils conclurent à la «légitimité» d’une aide au remboursement par la société du Viagra®; et ce dans les cas «où il est évident que la dysfonction érectile est organiquement perturbée (affection chirurgicale ou médicale)». En revanche, pas question de voir la société «prendre en charge toute perturbation de la vie sexuelle d’un individu ou d’un couple, en l’absence de pathologie identifiée connue». Etant bien entendu et rappelé que «l’âge ne d(oit) pas être assimilé à une pathologie».

Quinze ans plus tard, le Viagra® a perdu des parts de marché et ni la sécurité sociale ni les assurances complémentaires ne semblent avoir été sollicitées. Elles ne l’ont pas été non plus pour le premier médicament mis sur le marché pour lutter contre l’éjaculation précoce. Le Priligy® (dapoxétine) est depuis quelques semaines commercialisé en France par les laboratoires pharmaceutiques italiens Mérarini. Ces derniers font d’autre part de la publicité grand public pour la pathologie que leur produit est sensée soigner, l’éjaculation précoce. On trouve sur Internet le comprimé en dessous des deux euros. En pharmacie d’officine il est, sur ordonnance, vendu autour de huit euros. La question, très fréquemment évoquée, de l’association Priligy® + Viagra® n’a pas été officiellement tranchée. Une étude serait en cours, mais des sexologues laissent déjà entendre que chacun peut, s’il le veut, expérimenter. A ses frais.

J.-Y.N.

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L’Osphena est-il un viagra féminin ?

Présenté comme le viagra féminin, l’Osphena vient d’obtenir l’agrément des autorités américaines. Mais ce médicament s’adresse à des femmes de plus de 50 ans qui subissent les effets de la ménopause.

Il vient d’obtenir l’autorisation de la Food and Drug Admistration (FDA) et suscite beaucoup d’intérêt de l’autre côté de l’atlantique. L’Osphena est indiqué dans le traitement des femmes ménopausées qui souffrent de dyspareunie, c’est-à-dire de fortes douleurs lors des rapports sexuels. Mais déjà la presse l’a surnommé le viagra féminin.

Qu’en est-il exactement ? En fait, ce médicament contient des œstrogènes. Il permet d’assouplir les tissus et d’augmenter les sécrétions. Il s’adresse donc à des femmes atteintes, notamment, de sécheresse vaginale au moment de la ménopause. L’Osphena rend donc les rapports moins douloureux et les femmes éprouvent moins d’appréhension. En ce sens,  il peut agir de manière indirecte sur la libido. Mais il n’a aucun effet sur la composante psychologique du désir.

La comparaison avec  le viagra n’a pas lieu d’être dès lors que la pilule bleue permet d’améliorer les fonctions érectiles. Son action agit sur une mécanique alors que la sexualité féminine obéit à des stimuli  organiques et psychologiques.

En revanche, la prescription d’œstrogènes doit faire l’objet d’une surveillance médicale continue. Elle s’adresse à des femmes qui sont confrontées à des désordres hormonaux. Le traitement peut, en effet, engendrer des effets secondaires, comme la formation des caillots sanguins.

Le Viagra bientôt utilisé pour prévenir l’obésité ?

On le connaissait pour ses capacités à combattre les troubles de l’érection et l’hypertension, pourtant le Viagra pourrait une nouvelle fois venir au secours de l’humanité. Alors que l’obésité devient une épidémie mondiale, la petite pilule bleue aurait le pouvoir de prévenir le surpoids en transformant les mauvaises cellules graisseuses en de nouvelles qui brûlent de l’énergie.

Combien de vies trouvera-t-on au Viagra ? Cette pilule bleue, qui fait le bonheur de nombreux hommes (et de leurs partenaires) à travers le monde en leur redonnant une érection plus vigoureuse, a d’abord été imaginée pour combattre l’angine de poitrine.

Le Viagra ralentit la dégradation du monoxyde d’azote. Celui-ci peut se lier aux récepteurs de la guanylate cyclase, augmentant la production d’une molécule appelée GMPc (guanosine monophosphate cyclique), favorisant la circulation sanguine. Si dans son indication originelle le Viagra ne s’est pas révélé à la hauteur, il est devenu le premier médicament commercialisé contre les troubles de l’érection et s’avère également utile contre l’hypertension artérielle pulmonaire.

Depuis quelque temps maintenant, des scientifiques ont aussi remarqué que le sildénafil, le principe actif du Viagra, détenait d’autres pouvoirs dont l’humanité pourrait profiter. Des souris à qui l’on en administrait régulièrement gardaient la ligne malgré un régime hypercalorique qui aurait dû les rendre obèses. Pourquoi ? Une partie du mystère vient d’être révélée par des scientifiques allemands de l’université de Bonn.

Des adipocytes blancs qui deviennent beiges

Pour leurs travaux publiés dans le Journal of the Federation of American Societies for Experimental Biology (FASEB Journal), ils se sont intéressés aux propriétés de la GMPc sur les cellules adipeuses (aussi appelées adipocytes). Le médicament a été administré sept jours durant à des souris. Les chercheurs se sont alors rendu compte que les adipocytes blancs – ceux qui stockent la graisse – se transformaient en adipocytes beiges. Ces derniers n’accumulent pas les lipides, mais les brûlent de manière à fournir de la chaleur. Ils font donc fondre le gras quand les cellules adipeuses blanches l’accumulent.

L’étude met en évidence un autre point intéressant. Ces adipocytes blancs, en s’enrichissant en lipides, prennent du volume et sécrètent des hormones qui induisent la réaction inflammatoire. Ce processus est derrière les maladies chroniques liées à l’excès de graisse, et peut mener à des troubles cardiovasculaires (crise cardiaque, AVC) aussi bien qu’au cancer ou qu’au diabète de type 2.

Le Viagra, un médicament avec des superpouvoirs ?

Ainsi, le Viagra évite d’une part le stockage des graisses et la prise de poids, et limite d’autre part les risques d’apparition de pathologies consécutives à l’obésité. Une double fonction plus qu’intéressante, quand on sait que le surpoids affecte plus de 500 millions de personnes dans le monde et tue trois fois plus que la malnutrition.

Cependant, les médecins ne prescriront pas de sitôt la pilule bleue aux personnes à risque de devenir obèses. Cette recherche n’en est qu’à un stade très préliminaire et révèle l’intérêt potentiel du Viagra dans la prévention de la surcharge pondérale et des maladies associées. Elle constitue donc le point de départ de nouvelles recherches qui tenteront d’établir l’intérêt réel du médicament dans la lutte contre ces troubles. Et de déterminer si le Viagra dispose d’autres superpouvoirs.