Archives par mot-clé : Viande

Nouveau guide alimentaire canadien : moins de viande et de lait

Le nouveau Guide alimentaire canadien est prévu pour le début de l’année 2018. Santé Canada a déjà exposé les principes directeurs et les principales recommandations, lesquels ont fait l’objet d’une consultation.

Selon ceux-ci, le Guide recommandera notamment moins de viande et de lait, à la grande inquiétude de l’industrie.

Le guide recommande en effet :

  • la « consommation régulière de légumes, de fruits, de grains entiers et d’aliments riches en protéines, surtout en protéines d’origine végétale » ;

  • l’inclusion d’aliments qui contiennent surtout des lipides insaturés plutôt que des lipides saturés (que contient le lait, ndlr) ;

  • la consommation régulière d’eau.

Par ailleurs, le Guide recommande :

Parmi les données probantes à la base des principes directeurs et des recommandations, Santé Canada cite notamment qu’une association est établie entre une consommation accrue de viande rouge (bœuf, porc, agneau et chèvre) et une augmentation du risque de cancer colorectal.

Pour la première fois, le processus de révision du guide a exclu l’industrie des discussions et les études financées par des intérêts liés à l’industrie ne sont pas utilisées, a indiqué Santé Canada.

Aux États-Unis, un nouveau guide alimentaire a été lancé en janvier 2016.

Légumineuses, viande… : voici 7 changements dans les recommandations françaises

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Gouvernement du Canada, bis
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La consommation de viande rouge est-elle dangereuse pour la santé ?

La consommation de viande rouge est-elle dangereuse pour la santé ?

Le 13 avril 2017.

Il est difficile de faire le tri parmi toutes les informations qui tombent au sujet de la viande rouge. Mais il est certain que les Français sont de plus en plus méfiants et cela peut mettre leur santé en danger.

Un quart des Français ont réduit leur consommation de viande

Les études scientifiques sur les dangers de la viande rouge sur la santé, les mises en garde de l’Organisation mondiale de la santé sur le caractère « cancérogène » de ces viandes, les scandales de la vache folle ou de la viande de cheval ont créé, dans l’esprit des Français, une véritable suspicion. Si bien qu’aujourd’hui, selon les chiffres du groupe Bigard, 25 % des consommateurs auraient réduit leur consommation de viande.

Faut-il s’en féliciter ou s’en inquiéter ? C’est à cette question qu’ont tenté de répondre nos confrères du magazine 60 millions de consommateurs dans leur dernier numéro hors-série. « Notre idée n’est pas de trancher le débat de manière définitive, de dire ‘il faut faire ci ou ne pas faire ça’, mais d’éviter les dogmes, dans un sens ou l’autre », note Adeline Trégouët, rédactrice en chef déléguée du magazine.

Trouver le juste équilibre

Certes, les personnes qui abusent de la viande rouge et des viandes transformées (saucisses, charcuterie…) augmentent leurs risques de « développer des maladies cardio-vasculaires, des troubles métaboliques comme le diabète de type 2, de même que certains cancers », rappellent les experts de 60 millions de consommateurs. Mais retirer la viande de son alimentation peut aussi être mauvais pour la santé car on augmente le risque de carences, notamment en vitamine B12 et en fer.

Alors que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) recommande de limiter la consommation de viande rouge à 70 grammes par jour, il semblerait que les Français se limitent à 52,5 grammes par jour, soit 25 % de moins que ces recommandations. « Ce chiffre recouvre d’importantes disparités : si 37 % mangent moins de 245 grammes par semaine, 28 % dépassent les 500 grammes », peut-on lire dans les colonnes du magazine. Il est donc temps de retrouver un juste équilibre.

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Marine Rondot

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Une tique présente dans plusieurs pays rend allergique à la viande

La maladie de Lyme n’est pas la seule à être causée par une morsure de tique. La morsure de la tique étoilée provoque des allergies à la viande dans le sud-est des États-Unis, rapporte le journaliste Jean François Bouthillette sur le site de Radio-Canada (émission Années lumière). La tique monte vers le nord et sera bientôt aux portes du Québec.

Des chercheurs rapportent aussi des cas d’allergie à l’alpha-gal, c’est-à-dire à la viande, en Australie, en France, en Allemagne, en Suède, en Corée, en Chine et au Japon.

Le journaliste rapporte notamment le cas d’une femme de 40 ans qui a trouvé une toute petite tique brune accrochée à son pied en revenant de son jogging. Quelques semaines plus tard ont commencé des symptômes de vomissements et de diarrhées entraînant une déshydratation et une hospitalisation. Sont ensuite apparues des crises d’anaphylaxie nécessitant des transports à l’urgence.

Après une errance diagnostique d’un an, un allergologue identifie une allergie à l’alpha-gal.

Elle ne peut pas manger de viande, sauf de la volaille ou du poisson. Elle doit lire tous les ingrédients sur les emballages. « Il y en a partout, des produits d’origine animale. Partout ! » « Ce n’est pas tant la viande qui me manque. C’est la tranquillité d’esprit. »

Elle est suivie par le Dr Thomas Platts-Mills, allergologue-immunologue à l’Université de la Virginie qui fait partie des chercheurs qui ont récemment découvert l’existence de ce syndrome dont il a vu les premiers cas en 2004.

Depuis l’an dernier, le médecin et ses collaborateurs ont répertorié près de 4000 cas d’allergie à l’alpha-gal aux États-Unis. Plusieurs cas sont certainement ignorés, « ceux de gens dont les symptômes sont moins graves (…) et qui n’ont pas reçu de diagnostic », explique-t-il.

« Les plus chanceux s’en tirent avec un mal de ventre ou des rougeurs s’ils mangent un steak. C’est le cas du Dr Platts-Mills, lui-même mordu et devenu allergique dans la foulée de sa découverte. »

On voit maintenant des cas jusqu’à l’extrémité nord de Long Island à New York, dans le sud du Maine et du Vermont…

Plus d’informations sur le site de Radio-Canada : Une tique qui rend allergique à la viande.

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Viande rouge : attention aux risques d’insuffisance rénale ?

Le 22 juin 2016.

Selon une équipe de chercheurs de l’université nationale de Singapour, manger quotidiennement de la viande rouge augmenterait le risque de souffrir d’insuffisance rénale.

Jusqu’à 40 % d’augmentation du risque de pathologies rénales

Ce n’est pas la première fois que la viande rouge est dans la ligne de mire des scientifiques. Non pas que sa consommation soit dangereuse en soi, mais gare aux excès. De précédentes études ont révélé que la consommation très régulière de viande rouge était mauvaise pour le cœur et pouvait augmenter le risque de développer un cancer colorectal. On apprend aujourd’hui qu’elle peut augmenter de manière significative le risque d’insuffisance rénale.

C’est tout cas ce que révèle une étude, publiée dans le Journal of the American Society of Nephrology. Pour parvenir à ce constat, les chercheurs de l’université nationale de Singapour ont suivi pendant quinze ans plus de 60 000 Chinois adultes, chez qui le porc faisait partie intégrante de 97 % de leur repas. Résultat : manger quotidiennement « la chair issue des muscles des bœufs, porcs, moutons, chevaux et autres chèvres » ferait augmenter jusqu’à 40 % le risque de pathologies rénales.

Quelles alternatives à la viande rouge ?

« Nos découvertes suggèrent que les personnes consommant beaucoup de viande rouge et souffrant déjà d’insuffisance rénale peuvent continuer à absorber des protéines mais par le biais d’aliments à base de plantes », explique Woon-Puay Koh, le principal auteur de l’étude. « Quant à celles qui désirent manger de la viande malgré tout, le poisson, les fruits de mer et la volaille représentent de meilleures alternatives à la viande rouge ».

L’étude montre en effet que le risque de déficience rénale diminuait de 62 % chez les personne qui avaient choisi de remplacer au moins une portion de viande rouge par une autre source de protéine animale ou végétale, pendant l’expérimentation. Manger davantage de poisson vous apportera l’apport de protéines dont vous avez besoin, mais ne présentera aucun danger pour votre santé.

À lire aussi : Réduire sa consommation de viande, pourquoi ?

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La viande rouge entraînerait un vieillissement prématuré dans certaines conditions

Une alimentation incluant trop de viande rouge et pas assez de fruits et légumes pourrait causer un vieillissement prématuré et des problèmes de santé, selon une étude publiée dans la revue Aging.‌ Les phosphates contenus dans la viande rouge contribueraient à ce vieillissement prématuré.

Paul Shiels et ses collègues de l’Université de Glasgow (Écosse) et du Karolinska Institutet (Suède) ont étudié les régimes alimentaires et l’état de santé de 666 habitants parmi les plus aisés et les plus pauvres de la ville écossaise de Glasgow.

Glasgow est l’une des villes des pays industrialisés où la différence d’espérance de vie est la plus élevée entre les classes sociales. Elle est de 14 ans chez les hommes, et de 11 ans chez les femmes.

Le vieillissement biologique accéléré et les niveaux de phosphate provenant de l’alimentation chez les hommes les plus démunis étaient directement liés à la fréquence de consommation de viande rouge. L’excès de viande rouge affecterait particulièrement ce groupe en raison de leur mauvaise alimentation et de leur « apport sous-optimal de fruits et légumes », croient les chercheurs.

Les niveaux de phosphate élevés étaient en corrélation avec une fonction rénale réduite, une maladie rénale chronique légère à modérée et des marqueurs de l’âge biologique, incluant le contenu de l’ADN et la longueur des télomères.

« Nous pensons que dans ce groupe, les effets d’un fort apport de phosphate peuvent être exacerbés. En effet, il est notable que ces effets ne soient pas apparents chez les hommes plus favorisés économiquement, ou chez les femmes, en particulier dans le contexte d’un régime alimentaire plus équilibré ».

Le phosphate est naturellement présent dans les viandes, les poissons, les œufs, les produits laitiers et les légumes. Des études ont déjà montré des liens entre des niveaux élevés de phosphate d’origine alimentaire et une mortalité de toutes causes confondues et cardiovasculaire accrue, un vieillissement vasculaire prématuré et la maladie rénale.

Psychomédia avec sources : University of Glasgow, Aging.
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L’affaire de la viande de cheval relancée

Cela fait deux ans que la justice enquête sur une affaire de trafic de viande de cheval. Hier, mercredi 7 octobre, elle a procédé à

une série d’interpellations. Le journaliste Olivier Martin fait le point depuis Narbonne. Parmi les personnes arrêtées, des vétérinaires et des vendeurs de chevaux. « Ils sont soupçonnés d’avoir fourni les documents permettant de mettre sur le marché de la viande impropre à la consommation », commente le journaliste.

Plusieurs domaines

Cette affaire est en réalité la deuxième vague d’interpellations réalisées dans le cadre d’un vaste trafic de fraude qui a débuté à Narbonne, deux ans plus tôt. « En 2013, déjà 10 personnes avaient été mises en examen dont celui que l’on présente à la tête du réseau, un négociant. Les chevaux vendus étaient achetés à bas coût. Ils provenaient de particuliers, de centre équestre, mais aussi d’un laboratoire pharmaceutique », explique aussi le journaliste.

Retrouvez cet article sur Francetv info

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Cancer du sein : attention à la viande rouge

Consommer trop de viande rouge favoriserait le cancer du sein selon une nouvelle étude scientifique américaine.

L’alimentation joue un rôle essentiel dans la santé et en particulier dans le développement des cancers. Un excès de viande rouge et tous ses dérivés semble multiplier les risques de cancer du sein chez les jeunes femmes.

Pour cette nouvelle étude, des chercheurs de l’Université de Harvard ont analysé des données médicales et alimentaires de plus de 88 000 femmes âgées de 26 à 45 ans, depuis 1991.

Les premiers résultats de cette recherche ont été publiés en 2006 et révélaient déjà un lien entre la surconsommation de viande rouge et le cancer du sein.

La nouvelle publication éditée dans la revue médicale britannique the British Medical Journal confirme les conclusions antérieures.

Les scientifiques soupçonnent les protéines dans la viande rouge d’accélérer la division cellulaire et la croissance tumorale. De plus, les viandes rouges sont souvent riches en produits chimiques tels que les nitrates, des substances déjà classées comme cancérogènes probables.

« Cette étude rappelle l’importance d’avoir une alimentation saine et équilibrée », a déclaré Sally Greenbrook, chargée de la lutte contre cancer du sein au Royaume-Uni. « Les femmes doivent vraiment penser à réduire leur consommation de viande rouge, d’alcool et de tabac et ne pas oublier de contrôler leur poids et pratiquer régulièrement une activité physique pour lutter activement contre le cancer du sein. »

«D’autres études seront nécessaires pour confirmer et expliquer ce lien entre consommation importante de viande rouge et le risque de cancer du sein », précisent les auteurs. Mais en attendant, il est de toute façon assez bon pour la santé de «remplacer les viandes rouges transformées ou non transformées par des légumes et de la volaille chez les adultes jeunes pour limiter le risque de cancer du sein. »

En effet, lors d’une précédente étude des chercheurs de la Harvard Medical School ont constaté que consommer une portion de viande rouge quotidiennement présente de nombreux (…) Lire la suite sur Topsanté

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Et si la viande grillée devenait une cause de cancer aussi répandue que le tabac?

La viande grillée au barbecue est loin d’être la chose la plus saine à avaler. De plus en plus d’études établissent un lien entre cancer et cuisson de la viande à la flamme. La combustion du bois, du gaz ou du charbon libère des substances chimiques appelées hydrocarbures polycycliques aromatiques.

On sait que l’exposition à ces HAP provoque des cancers de la peau, du foie ou encore de l’estomac chez des animaux de laboratoire. Chez les humains, des études épidémiologiques lient cancer et exposition régulière aux HAP. Quand les HAP d’une flamme se mélangent avec l’azote contenu, par exemple, dans une tranche de viande, ils se transforment en HAP nitrés, ou NHAP. Les NHAP sont, en laboratoire, encore plus carcinogènes que les HAP. Une conséquence raisonnable serait de dire que la viande grillée peut s’avérer dangereuse pour votre santé.

Les preuves d’un lien entre cancer et viande cuite sur une source de combustion se renforcent depuis des décennies. Dans les années 1960, des épidémiologistes observèrent pour la première fois une corrélation entre cancer et consommation d’aliments fumés. Le Japon, la Russie et l’Europe de l’Est, où le fumage est un moyen courant de conserver de la viande et du poisson, devinrent les laboratoires de la recherche sur les cancers gastriques.

Des études plus récentes laissent même entendre que la consommation de viande fumée pourrait provoquer d’autres cancers, pas uniquement dans le tractus gastro-intestinal. Une étude de 2012, par exemple, établit un lien entre consommation de viande fumée et cancer du sein.

Ces dernières décennies, on a même compris que le fumage n’était pas la seule méthode de cuisson problématique. Le bacon frit, par exemple, produit lui aussi d’importants taux de HAP, sans doute à cause de la volatilisation du carbone contenu dans le lard. Une étude iranienne, publiée l’an dernier, remarquait que les gens développant certains types de cancers gastro-intestinaux avaient davantage tendance à avoir un régime plus riche en aliments frits que bouillis. (Les chercheurs ont lié les cancers au niveau de brunissement des aliments, réduisant ainsi la probabilité que le coupable soit la consommation d’huile).

Aucune étude n’est définitive mais…

La FDA et l’OMS se préoccupent aussi de la présence d’acrylamides dans les aliments, un carcinogène connu qui se forme à partir des sucres et des acides aminés lors de cuissons à hautes températures. Des études sur le long-terme sont actuellement en cours. Ce qui voudrait dire que les aliments cuits à haute température, même sans combustion, pourraient être dangereux.

Aucune de ces études n’est évidemment définitive. Il est possible que d’autres facteurs contribuent aux corrélations entre cancer et cuisson sur une flamme ou à haute température, voire que le caractère carcinogène des HAP observé chez les animaux surestime le risque. Mais c’est un risque qui mérite d’être pris au sérieux.

Alors, que faire? Abandonner la cuisson à haute température est une idée radicale. La cuisson sur flamme est une pratique ancienne, antérieure même à l’émergence de notre espèce. Il est même possible qu’elle ait, littéralement, créé les humains modernes. L’odeur et le goût de la viande grillée parlent à notre nature ancestrale; un barbecue évoque la sécurité et la convivialité des anciennes veillées autour du feu.

On a sans doute davantage affaire à un instinct qu’à une tradition. Mêmes les chercheurs qui travaillent sur les HAP hésitent à prescrire une interdiction pure et simple des cuissons à haute température. Ou, pour reprendre les termes de Staci Simonich, une toxicologue de l’Université d’État de l’Oregon qui vient tout juste d’identifier plusieurs nouveaux types d’HAP: «tout est dans la modération».

Au début de la prise de conscience des risques du tabac

Mais les faits nous disent que se rassembler autour d’une source de chaleur et d’y calciner nos aliments est une habitude que nous devrions, a mimima, envisager de laisser tomber. Avant de m’accuser de folie ou de subversion, laissez-moi m’expliquer. Cet argument, comme tant d’autres discussions autour du cancer, débute avec le tabac.

Entre le milieu et la fin du XIXe siècle, des médecins établissent que l’incidence des cancers de la langue et de la bouche étaient plus élevée chez les fumeurs de pipes et de cigares. En dépit d’un tel lien, les principales publications médicales se moquent des opposants au tabac. The Lancet, l’une des revues les plus importantes de l’époque, et qui l’est toujours aujourd’hui, écrit ainsi en 1879: «Nous n’avons aucune sympathie pour les préjugés contre (…) le tabac, utilisé sous d’appropriées restrictions quant au moment et à la quantité de la consommation. (…) Un cigare quand l’humeur et les circonstances sont propices [doit] non seulement être toléré, mais approuvé». L’ordre du jour était à la modération, pas à l’abstinence.

Les statisticiens des compagnies d’assurance furent les premiers à remarquer un lien entre tabac et cancer du poumon dans les années 1930, suivis de près par des médecins nazis, chez qui une telle connexion fut établie à la fin de la décennie. Hitler s’opposa avec véhémence au tabac comme risque majeur de santé publique, bien avant ses Alliés d’adversaires. (Étant Hitler, il réussit à en faire une question raciale. Il voyait dans le tabac «La vengeance de l’homme rouge sur l’homme blanc pour lui avoir fait découvrir l’alcool fort»).

Deux médecins britanniques réussirent enfin à convaincre la hiérarchie médicale anglo-américaine du lien causal entre tabac et cancer du poumon grâce à un article fondamental du British Medical Journal, publié en 1950. Si les statistiques s’empilèrent ensuite rapidement, aussi bien aux États-Unis qu’en Grande-Bretagne, le consensus général estima pendant encore plusieurs années que quelques cigarettes quotidiennes étaient inoffensives.

Des décennies de politique de modération

Dans un article de 1951 sur le tabac pendant la grossesse, un article publié dans le magazine de décoration Better Homes and Gardens estimait que «si vous êtes une grosse fumeuse, les médecins conseillent de réduire considérablement votre consommation, sans pour autant l’arrêter totalement». En 1957, on pouvait lire dans le Consumer Reports: «il pourrait sembler prudent de réduire la consommation de cigarettes à moins d’un paquet par jour».

Il fallut attendre 1964, et un rapport du Surgeon General, pour que le tabac soit finalement et fermement déclaré comme indiscutablement lié à l’explosion des cancers du poumon. A cette époque-là, les épidémiologistes avaient un panorama complet des effets à long-terme de la consommation de cigarettes, qui avait commencé à se populariser peu avant la Première Guerre Mondiale. Les conclusions se tiraient quasiment toutes seules. Et pourtant, les spécialistes de la santé publique mirent des décennies avant de comprendre que fumer avec modération était une idée épouvantable.

Pour autant, le rapport coût/bénéfice du tabac n’est pas le même que celui des grillades ou de la friture. L’alimentation est un fait vital et la viande grillée et frite contribue pour beaucoup au régime américain moyen. Sans compter que les liens entre cancer et HAP, ou autres substances similaires, sont loin d’être aussi établis qu’ils ne le sont pour le tabac.

Mais en se replaçant dans l’optique des années 1950, les cigarettes n’étaient pas si différentes. La consommation annuelle de tabac avoisinait les 6 kilos par personne, et 80% des hommes étaient fumeurs, au moins occasionnels. Le tabagisme était une pratique sociale de premier plan et, pour beaucoup, un moyen de se décharger du stress. Qu’importe que les liens entre cancer et tabac soient déjà évidents à la fin de la décennie, peu de gens imaginaient que le tabac allait devenir la première cause de décès évitables aux États-Unis. L’arrêt total du tabac semblait inutile et imprudent, voire complètement incompréhensible.

Arrêter la viande grillée, fumée ou frite pourrait sembler tout aussi bizarre aujourd’hui, mais des changements diététiques à l’échelle d’une population ont déjà grandement joué sur l’incidence des cancers dans d’autres régions du monde. Au début des années 1970, le cancer du foie tuait quasiment un adulte sur 10 à Qidong, en Chine, une région située à l’embouchure du fleuve Yangtzi.

«Je vous l’avais bien dit»

Deux facteurs contribuaient à cette prévalence aussi extraordinairement élevée: un important taux d’infection au virus de l’hépatite B, et des aliments contaminés par l’aflatoxine. Les terres de Qidong ne supportent pas la riziculture, et ses populations se nourrissaient donc principalement de maïs. Les conditions de culture et de stockage du maïs favorisaient la prolifération de moisissures produisant ce puissant carcinogène.

Dès que les échanges commerciaux furent possibles avec d’autres régions chinoises, les habitants de Qidong passèrent largement au riz. A la fin des années 1980, l’exposition à l’aflatoxine était plus de 100 fois inférieure à ce qu’elle était auparavant, et l’incidence des cancers avait été divisée par deux. 

Alors, faut-il balancer votre barbecue aux ordures? Les preuves en faveur d’une telle stratégie ne sont pas là – du moins, pas encore. L’EPA est en train de mettre au point des facteurs permettant de rendre précisément compte des risques cancérigènes de l’exposition aux HAP, mais difficile de savoir si une activité comme la consommation de grillades est réellement carcinogène.

Bombarder de carcinogènes des lignées de souris modifiées génétiquement est assez facile à aire en laboratoire, mais l’exposition humaine aux HAP est un phénomène que les températures de cuisson et les modes de ventilation, entre autres variables, rendent complexe, et les effets des HAP sont aussi certainement modulés par d’autres facteurs comme les autres types d’aliments consommés et la diversité génétique.

Vous n’avez peut-être as envie de devenir une Cassandre aux yeux de vos voisins. En même temps, si elle n’est pas populaire, Cassandre reste un personnage visionnaire. Tout ce que je dis, c’est si vous êtes le genre de personne à aimer répéter «Je vous l’avais bien dit», vous tenez peut-être là une occasion en or.

Brian Palmer

Traduit par Peggy Sastre

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Un atlas de la viande pour encourager une consommation responsable

L’association Friends of the Earth Europe (les Amis de la Terre) et la Fondation Heinrich Böll (avec l’aide financière d’un fonds de l’Union européenne) viennent de publier un «Meat Atlas», un Atlas de la viande, pour sensibiliser les gens aux enjeux collectifs de la consommation de viande.

L’objectif est clairement partisan, il s’agit d’encourager une consommation plus responsable. «La production intensive de viande ne signifie pas seulement faire souffrir des animaux. Cela détruit l’environnement et engloutit une grande quantité de nos matières premières que nous importons du Sud pour les nourrir», a déclaré dans un communiqué Barbara Unmüssig, présidente de la Fondation Heinrich-Böll, proche des Verts allemands, signale Challenges.

On trouve des infographies intéressantes (certes illustrant un document engagé, mais issues de données produites par des organismes nationaux et internationaux comme la FAO ou l’OCDE) dans cet atlas, en voilà quelques-unes:

15.500 litres d’eau pour un kilo de viande de bœuf

Selon l’asso, on peut produire 1kg de blé avec 1.300 litres, ou 1kg de carottes avec 131 litres. Et 1kg de boeuf avec 15.500 litres, quantité pas négligeable… Ce qui fait 1.500 litres pour un steak, c’est le chiffre donné par les diverses agences de l’ONU.

Tout le monde n’est pas d’accord: Interbev (Organisation interprofessionnelle pour le bétail et la viande) souligne qu’une observation de la bibliographie internationale montre que les chiffres varient largement selon les études, et son directeur général contestait clairement ces calculs l’année dernière dans une contribution au Plus du Nouvel Obs.  

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

On abat plus de poulets

«On a coupé le lien entre les animaux vivants et les produits emballés», écrivent les auteurs de l’Atlas. Voilà de quoi imaginer le nombre d’animaux abattus pour une consommation humaine dans le monde, les poulets arrivent donc largement en tête:

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

Alerte aux antibiotiques

L’Atlas condamne aussi l’usage massif d’antibiotiques et d’hormones sur les animaux destinés à être mangés, et craint que cela n’engendre la prolifération de bactéries (du genre salmonelle) bien plus résistantes. L’Union européenne encourage déjà la réduction de l’utilisation de ces médicaments pour éviter le développement de «l’antibio-résistance». En décembre dernier, les Etats-Unis ont dévoilé un plan visant à réduire voire éliminer certains antibiotiques chez les animaux d’élevage. On voit ici les ventes d’antibiotiques pour l’élevage d’animaux en Europe:

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

La demande va augmenter de Rio à Shanghai 

Dans les pays développés, «la demande en viande a atteint des sommets, elle commence à décliner doucement. Les inquiétudes des consommateurs sur la sécurité alimentaire sont renforcées par les scandales dans l’industrie agroalimentaire». On voit ici la consommation moyenne par personne en 2010-2012, et la prévision pour 2022.

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

En parallèle, il y va y avoir «un demi-milliard de consommateurs de classes moyennes en plus, de Rio à Shanghai». La demande de viande dans les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) va bien augmenter. 

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

Insectes plein de protéines

Face à la pollution et à la grosse consommation d’eau engendrés par l’élevage, les insectes sont une des alternatives envisagées, comme source de protéines plus respectueuse de l’environnement… On voit ici le pourcentage de parties «comestibles» dans différents animaux. On jette donc moins de déchets avec un cricket:

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence

Et ici, le nombre d’espèces d’insectes comestibles selon les pays. D’ici 2050, la Chine et le Mexique vont-ils se lancer dans ce grand business en profitant de leur faune de bestioles très variées?

Capture d’écran de Meat Atlas, CCLicence
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