Archives par mot-clé : vitamines

Vitamines et autres compléments : dosages et ingrédients nocifs

Dans un numéro hors-série de novembre-décembre 2019, le magazine 60 Millions de consommateurs de l’Institut national français de la consommation a analysé 120 compléments alimentaires de six catégories : fatigue, baisse de tonus, insomnie, stress, rhume et virus respiratoires, maux digestifs.

« Si certains se révèlent intéressants, d’autres peuvent, au contraire, être susceptibles d’engendrer certains troubles ou d’aggraver des pathologies », met en garde le magazine.

Ce qui constitue un problème, « d’autant que la preuve de leur efficacité n’est pas toujours démontrée ».

Des additifs nocifs

Beaucoup de ces produits, indique le magazine, « sont élaborés avec un grand nombre d’additifs dont certains peuvent nuire à la santé, tel le colorant rouge allura, qui favorise l’hyperactivité chez les enfants ; ou encore le dioxyde de titane, soupçonné d’être pro-inflammatoire et néfaste au système immunitaire. Il sera d’ailleurs interdit dans l’alimentation – et donc retiré des compléments alimentaires – en janvier 2020. »

Synergie inconnue entre ingrédients

« Argument marketing mis en avant par de nombreux fabricants : le très grand nombre de substances ou de vitamines. Problème, il est très compliqué de mesurer l’ensemble des synergies entre les différents ingrédients. »

Dosages excessifs

« Certains dosages se révèlent excessifs ou inutiles, du type : + 200 % de vitamine C. Pire, l’élimination des excédents de ces substances peut nuire au foie ou aux reins. En outre, certaines vitamines prises de manière trop importante sur de longues durées sont susceptibles de nuire au système nerveux alors que, paradoxalement, elles étaient préconisées pour l’améliorer. C’est le cas de la vitamine B6 ou de la vitamine B12. »

Effets secondaires

« Beaucoup de substances utilisées dans les compléments alimentaires peuvent entraîner des effets secondaires. C’est le cas de la mélatonine qui, chez certains sujets, provoque des maux de tête ou des vomissements. De même, certaines huiles essentielles peuvent favoriser des crises d’épilepsie ou aggraver des pathologies existantes. »

Contamination avec des métaux lourds

« Certaines algues ou microalgues, souvent préconisées pour détoxifier l’organisme, sont elles-mêmes contaminées en métaux lourds et donc susceptibles de nuire aux organes. »

Interactions dangereuses

« Certains produits peuvent entrer en interaction avec des traitements existants. C’est le cas, entre autres, du pamplemousse ou de ses extraits de pépins, susceptibles d’inhiber l’effet de nombreux médicaments. »

À quand une réglementation plus stricte ?

« Étiquetage des compléments alimentaires insuffisant, dosage de certains produits très exagéré, origine des substances pas toujours notifiée… Au vu des résultats de notre étude, nous réclamons un durcissement de la réglementation en vigueur de ces produits de plus en plus plébiscités et consommés », conclut le magazine.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Voyez également :

Psychomédia avec sources : 60 Millions de consommateurs.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Compléments de vitamines et minéraux pour prévenir le déclin cognitif et la démence ?

Une revue systématique de la littérature scientifique, publiée dans la Cochrane Database of Systematic Reviews, n’a trouvé aucune démonstration probante que les compléments de vitamines et minéraux ont un effet quelconque sur la prévention du déclin cognitif ou de la démence.

Anne WS Rutjes de l’Université de Berne (Suisse) et ses collègues ont analysé 28 essais randomisés menés avec un total de plus de 83 000 personnes de 40 ans et plus en bonne santé cognitive.

Les études couvraient un large éventail de vitamines et de minéraux, seuls ou en combinaison, à diverses doses, avec des suivis pouvant aller jusqu’à 18 ans.

Huit études ont porté sur les antioxydants bêta-carotène, vitamine C et vitamine E. Une étude a comparé la vitamine D et le calcium à des placebos. Un essai de supplémentation en zinc et en cuivre a réuni plus d’un millier de participants, et un essai sur le sélénium en a réuni plus de 3 700. Il y a eu 17 essais sur des vitamines B ou leurs combinaisons avec des antioxydants et des minéraux.

Les scientifiques n’ont trouvé aucune démonstration que la supplémentation en vitamines ou en minéraux avait un effet significatif.

« Nous sommes un peu déçus », a déclaré Naji Tabet, chercheur en psychiatrie à la Brighton and Sussex Medical School en Angleterre, coauteur. « Nous nous attendions à trouver des preuves d’un impact notable. Mais d’après cette étude – la plus importante du genre, je crois – il n’existe aucun supplément efficace de vitamines ou de minéraux qu’un clinicien puisse recommander pour prévenir le déclin cognitif. »

Ces résultats ne concernent que les compléments alimentaires et non pas les apports en vitamines et minéraux apportés par l’alimentation.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Cochrane Library, New York Times.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Vitamines B6 et B12 : pourquoi il ne faut pas en abuser

Vitamines B6 et B12 : pourquoi il ne faut pas en abuser

Le 28 août 2017.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l’université de l’Ohio, aux États-Unis, dépasser les doses prescrites de vitamines B pourrait augmenter les risques de cancer du poumon.

Risque de développer un cancer du poumon

On a tendance à penser que les vitamines sont forcément bonnes pour la santé. Mais ce n’est pas vrai. Certaines vitamines pourraient en effet être néfastes si on dépasse les doses prescrites. C’est ce que révèlent des chercheurs américains dans une étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology. Selon ces travaux, une forte consommation en vitamine B6 et B12 augmenterait le risque de développer un cancer du poumon.  

Cette nouvelle est d’autant plus étonnante que les compléments alimentaires riches en vitamines B sont souvent prescrits justement pour réduire les risques de cancer du poumon. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les résultats de plusieurs études sur le sujet. Ils ont ainsi pu éplucher les données médicales de plus de 77 000 personnes, âgés de 50 à 74 ans, entre 2000 et 2002.

Le risque augmente pour les fumeurs

Ils ont ainsi pu observer qu’une dose supérieure à 20 mg par jour de vitamine B6 augmente le risque de développer un cancer du poumon de 82 %. Quant à la vitamine B12, il faut que la dose quotidienne dépasse les 55 microgrammes pour que le risque augmente de 98 %. Ces doses sont très élevées, puisque l’on recommande en temps normal de ne pas dépasser les 100 à 300 microgrammes pour la vitamine B6 et les 2,5 microgrammes pour la B12.

Il semblerait que ces excès de vitamines touchent bien plus les Américains que les Français. Outre-Atalntique, on a en effet davantage tendance à consommer plus de suppléments vitaminés qu’en France. Autre information intéressante : les fumeurs qui consommaient excessivement de la vitamine B multipliaient par trois leur risque de développer un cancer. Une information qui nous fait prendre conscience que les compléments alimentaires ne doivent jamais être pris à la légère. 

Marine Rondot

Vous aimerez aussi : Vitamines : n’en manquez plus !

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Grossesse : quelques vitamines suffisent, sans se ruiner

Le 13 juillet 2016.

Nombreuses sont les femmes à céder aux sirènes du marketing publicitaire, recommandant la prise de compléments alimentaires spéciaux pendant la grossesse. Pourtant, plusieurs études anglaises et canadiennes affirment que ces « traitements » sont pour la plupart inutiles et coûteux. 

Grossesse : de simples cocktails de vitamines suffisent 

Tous les magazines féminins que les mamans feuillettent quand elles attendent un enfant sont remplis des mêmes publicités pour des compléments alimentaires spécialement conçus pour la femme enceinte. Des compléments qui sont parfois vendus à prix d’or. Certains gynécologues s’offusquent de voir dans leur cabinet des patientes avec un sac rempli de vitamines et autres compléments alimentaires, coûteux et donc, la plupart du temps, inutiles.

Plusieurs études arrivent en effet à la conclusion qu’en dehors d’une prescription médicale spécifique, visant à compenser une carence en vitamines ou en fer décelée par des analyses de sang, les femmes enceintes n’ont pas besoin de prendre quoi que ce soit pendant leur grossesse.  

De la vitamine B9 et du fer

Seul un peu de vitamine B9 (acide folique) au début, et de fer, à la fin, pour faire remonter le taux de plaquettes sanguines, peuvent être bénéfiques, mais les femmes enceintes dont la grossesse se déroule normalement peuvent parfaitement s’en passer. 

Ces études parviennent à la conclusion que les cocktails de vitamines classiques, vendus en pharmacie, pour doper en cas de fatigue, sont largement suffisants pour les femmes enceintes qui voudraient un petit coup de pouce.

Attention : une supplémentation en vitamine A n’est pas nécessaire ni même recommandée pendant la grossesse. 

A lire sur le même sujet : être enceinte et bien vivre sa grossesse

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Prendre des vitamines, c’est jeter de l’argent par les fenêtres

Il se pourrait bien que les vitamines, oligo-éléments et autres compléments alimentaires ne servent à rien, selon une étude publiée par la revue Annals of Intern Medicine.

En France, les compléments alimentaires ont la cote: selon l’étude INCA2 de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments sur la période 2006-2007 et parue en 2009, «près de 20% des adultes ont consommé un complément alimentaire au cours de l’année précédente et un peu plus de 11% au cours des sept jours de l’étude» (p.139).

L’étude a été menée par trois chercheurs de l’université John Hopkins, Eliseo Guallar, Lawrence Appel et Edgar R. Miller, un chercheur britannique de l’université de Warwick, Saverio Stranges, et une éditrice de la revue, Cynthia Mulrow. Les résultats ont mis en évidence l’absence de bénéfices à la prise régulière de compléments alimentaires. 27 essais ont été menés, testant trois cocktails multivitaminés et 24 vitamines seules ou couplées sur plus 400.000 participants, et les chercheurs se sont rendu compte qu’aucun de ces suppléments n’avait d’effet sur la prévention des décès toutes causes confondues ou des maladies cardiovasculaires.

CBC relève dans l’étude que les compléments alimentaires peuvent même néfastes. La vitamine E a des effets nocifs à haute dose, le ß-carotène augmente le risque de cancer du poumon chez le fumeur et les anti-oxydants et autres vitamines B n’ont aucun effet notable. L’enquête préconise même l’abandon de tout essai de nouveau compléments alimentaires.

C’est l’usage massif des compléments alimentaire qui est visé, explique CBC. N’apportant aucun bénéfice, les compléments alimentaires ne sont qu’une dépense inutile sur laquelle les gens se jettent en pensant rester en bonne santé, alors qu’il leur serait plus profitable consommer plus de fruits et légumes et moins de sel, d’acide gras trans et saturé et d’augmenter leur activité physique, toujours selon Lawrence Appel cité par CBC.

À lire aussi sur Slate.fr

Un puissant réquisitoire contre les vitamines
Vitamine D: une gabegie à cent millions d’euros
La vitamine D, une solution efficace pour traiter la calvitie?


A votre santé! – Slate.fr

Un puissant réquisitoire contre les vitamines

Paul A. Offit est un pédiatre américain spécialisé dans les maladies infectieuses et un expert des vaccins, de l’immunologie et de la virologie, nous explique Wikipedia. Dans son livre Do You Believe in Magic?: The Sense and Nonsense of Alternative Medicine, dont The Atlantic publie un extrait, il se livre à un véritable réquisitoire contre la prise de vitamines (autres que celles contenues naturellement dans une alimentation normale). Ou plutôt contre la personne qui nous a mis dans la tête qu’il fallait prendre des vitamines.

«Ce que peu de gens savent, c’est que leur fascination pour les vitamines trouve sa source dans un homme. Un homme qui était si spectaculairement bon qu’il a gagné deux prix Nobel et qui avait si spectaculairement tort qu’il était sans doute le plus grand charlatan du monde.»

Cet homme, c’est Linus Pauling. Seule personne à avoir remporté deux prix Nobel dans deux catégories en son nom (Marie Curie a partagé ses prix Nobel): le premier en chimie en 1954 pour ses travaux décrivant la nature de la liaison chimique, le second, le prix Nobel de la paix, en 1962, pour sa campagne contre les essais nucléaires.

Les vitamines dans tout cela? Paul A. Offit raconte que tout commence en 1966. Linus Pauling a alors 65 ans et il reçoit une lettre d’un biochimiste, Irwin Stone, qui lui explique que s’il suit ses recommandations et qu’il pend 3.000 milligrammes de vitamine C par jour, il pourra vivre au moins vingt-cinq ans de plus. De là part la fascination de Pauling pour la vitamine. Rapidement, il remarque que, depuis qu’il prend de la vitamine C, il n’attrape plus ces gros rhumes dont il souffrait avant. Il augmente les doses pour arriver à 18.000 milligrammes par jour.

La vitamine C ne soigne pas le rhume

En 1970, il publie La vitamine C contre le rhume (un prix Nobel vous dit comment éviter les rhumes et améliorer votre santé). C’est un best-seller. Les Américains se mettent à avaler de la vitamine C, les pharmacies ont du mal à satisfaire la demande. Et les scientifiques s’y intéressent et cherchent à savoir si ça marche. Paul A. Offit égrène les études:

  • à l’université du Maryland, ils ont donné 3.000 milligrammes de vitamines par jour pendant trois semaines à 11 volontaires et un comprimé de sucre à 10 autres. Les chercheurs ont infecté les volontaires avec un rhume. Tous ont développé les mêmes symptômes.
  • à l’université de Toronto, 3.500 cobayes. Mêmes résultats
  • en 2002, aux Pays-Bas, 600 cobayes. Aucune différence

Selon Paul A. Offit, «au moins 15 études ont montré que la vitamine C ne soigne pas le rhume. En conséquence, ni la FDA, ni l’académie américaine de pédiatrie, ni l’American Medical Association, (…) ne recommande un supplément de vitamine C en prévention ou en traitement du rhume».

Mais cela n’a pas arrêté Pauling. Non seulement la vitamine C prévient les rhumes, mais elle soigne le cancer. Des chercheurs décident de vérifier. Aucune différence entre les patients qui avaient reçu de la vitamine C et les autres.

Mais cela n’a pas arrêté Pauling. La vitamine C, prise avec des doses massives de vitamine A, de vitamine E, de sélénium et de bêta-caroten, peut soigner toutes les maladies connues de l’homme, ou presque. Paul A. Offit dresse un inventaire à la Prévert:

«Les maladies cardiaques, les maladies mentales, la pneumonie, l’hépatite, la poliomyélite, la tuberculose, la rougeole, les oreillons, la varicelle, la méningite, le zona, les boutons de fièvre, herpès labial, les aphtes, les verrues, le vieillissement, les allergies, l’asthme, l’arthrite , le diabète, le décollement de la rétine, accidents vasculaires cérébraux, les ulcères, les chocs, la fièvre typhoïde, le tétanos, la dysenterie, la coqueluche, la lèpre, la fièvre des foins, les brûlures, les fractures, les blessures, coup de chaleur, mal de l’altitude, lla maladie des rayons, le glaucome, l’insuffisance rénale, la grippe, de la vessie maladies, le stress, la rage et les morsures de serpent.»

Et quand le sida est apparu, il a aussi assuré que la vitamine C pouvait le soigner.

L’augmentation du risque de cancer

La grande idée de Pauling se résumait en un mot: antioxydant. Résumé par Paul A. Offit:

«La logique est imparable: si les fruits et les légumes contiennent des antioxydants et si les gens qui mangent beaucoup de fruits et légumes sont en meilleure santé, alors, ceux qui prennent des compléments d’antioxydants sont aussi en meilleure santé. En réalité, ils sont en moins bonne santé.» 

Comme le rappelait en 2011 l’AFP:

«Une étude publiée le 11 octobre aux Etats-Unis indique une augmentation de 17% du risque de cancer de la prostate chez des hommes prenant de la vitamine E à haute dose. Une autre recherche américaine menée avec des femmes, parue le 10 octobre, révèle que des multivitamines étaient inutiles et accroissaient légèrement leur risque de mortalité. Déjà en 2007, des chercheurs avaient établi un lien entre un danger accru de diabète adulte et des suppléments de sélénium.»

Le dernier coup porté au mythe de la vitamine est asséné par Paul A. Offit dans la conclusion de son article:

«En mai 1980, pendant un entretien à la Oregon State University, on demanda à Linus Pauling: “Est-ce que la vitamine C a un quelconque effet secondaire à long terme disons, au-delà du gramme?” La réponse de Pauling fut rapide et ferme: “Non.”

Sept mois plus tard, sa femme mourait d’un cancer de l’estomac. En 1994, Linus Pauling mourait d’un cancer de la prostate.»


A votre santé! – Slate.fr