«Think Tanks Politique de Santé»
Les think tanks du Maghreb ont une place négligeable parmi leurs homologues en Afrique, dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Middle East and North Africa, MENA) et dans le monde. Sur la quarantaine d’institutions maghrébines recensées dans le rapport 2012 de «Go To Think Tanks and Policy Advice» de l’Université de Pennsylvanie, seuls cinq figurent dans des classements régionaux, sans grande portée. Les autres, en particulier les neuf think tanks de l’Algérie, sont quasiment hors contexte.
La sixième édition du rapport «Go To Think Tanks and Policy Advice» (2012) de l’Université de Pennsylvanie, recense 6603 think tank dans 182 pays, classés en 38 catégories. Sur ces 6603 think tanks, 1647 ont été nominés, dont 171 figurent dans le top mondial, toutes catégories confondues. Le but de ce rapport est de «comprendre le rôle des think tanks dans les gouvernements et la société civile à l’échelle mondiale». Selon le directeur du programme «think tanks et sociétés civiles», de l’Université de Pennsylvanie, James McGann, la démarche de l’équipe chargée du rapport, est d’établir un classement des organismes étudiés.
«Notre processus de classement, s’appuie sur une définition commune de la recherche sur les politiques publiques, l’analyse, l’engagement des organisations, un ensemble détaillé de critères de sélection, et un processus de nomination ouvert et transparent. ( ) Nous croyons que ce processus est d’une utilité considérable pour les think tanks, les décideurs, les donateurs et le grand public.» Les conclusions de l’étude sont fondées sur une «enquête annuelle» menée par quelque 1950 «chercheurs, décideurs, journalistes et experts mondiaux, régionaux et sous régionaux». Les quelques 6603 think tanks «ont été contactés» et «encouragés» à participer au «processus de candidature».
OUTILS POUR LES DÉCIDEURS
Qu’est-ce qu’un think tank ? Selon la définition de l’étude, il s’agit de «groupes» ou des «organismes» de réflexion, d’analyse et de recherche, qui peuvent êtres «indépendants» ou «liés à des institutions», dont l’objet est de générer des «conseils» sur les «questions nationales et internationales», et permettre aux «décideurs» et au «public» de «prendre des décisions éclairées sur des questions de politique publique». «Ces institutions agissent souvent comme un pont entre les milieux universitaires et politiques, ainsi qu’entre les États et la société civile, au service de l’intérêt public en tant que voix indépendantes qui traduisent la recherche appliquée et fondamentale dans une langue et une forme compréhensible, fiable et accessible pour les décideurs et le public», précise encore le document.
FAIBLE PLACE MAGHRÉBINE
La quarantaine de think tanks maghrébins, est répartie comme suit : 8 pour l’Algérie, 1 pour la Libye, 11 pour le Maroc, 2 pour la Mauritanie, et 18 pour la Tunisie. Les huit think tanks algériens sont (par ordre alphabétique) : l’Association Algérienne pour la Planification Familiale (AAPF ONG) ; le Centre National d’Etudes et d’Analyses pour la Population et le Développement (CENEAP) ; le Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC), le Centre de recherche sur l’Information Scientifique et Technique (CERIST) ; l’Institut National des études de stratégie globale (INESG) ; l’Agence nationale pour le développement de la recherche universitaire (ANDRU) ; l’Agence Nationale pour le Développement de la Recherche en Santé (ANDRS) ; et le Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement (CREAD). Aucune de ces huit institutions ne figure les classements des 38 catégories mondiales ou régionales du rapport «Go To Think Tanks Report and Policy Advice». L’honneur maghrébin est «sauvé» grâce à la présence de cinq think tanks dont quatre marocains et un tunisien. Dans le top 45 think tanks de la région MENA, le Maroc est ainsi représenté par Centre des Etudes et Recherches en Sciences Sociales (CERSS) et l’Amadeus Center de Rabat, accompagnés par l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES). Le CERSS marocain apparaît également dans la catégorie «Think Tanks Politique de Santé». Dans la catégorie «Meilleurs nouveaux Think Tanks», figurent également le Casablanca Institute (USA-Maroc), sur l’engagement religieux, et le Centre Africain des Etudes Asiatiques (CAEA).
L’AFRIQUE DU SUD FAIT BEAUCOUP MIEUX
En Afrique, c’est le pays de Nelson Mandela qui domine avec pas moins de 86 think tanks (soit le double des pays du Maghreb), sur un total de 554 organismes recensés dans l’ensemble du continent. Le Kenya vient en 2e position avec 53 think tanks, suivi du Nigeria (46), et du Ghana (36). Des think tanks de ces quatre pays africains occupent pratiquement l’ensemble du top 50 de l’Afrique, et plusieurs figurent dans le top 100 (hors USA). Ils sont également très présents dans les autres classements par catégorie comme les «Affaires de sécurité internationale», le «développement international», «l’environnement», les «politiques de santé», les «politiques économiques nationales», les «sciences et technologies» et la «transparence et la gouvernance». Pour l’Egypte, sur les 34 think tanks que compte ce pays, quatre ou cinq apparaissent régulièrement dans les classements des différentes catégories du rapport. C’est le cas particulièrement du Centre Al-Ahram pour les études politiques et stratégiques (ACPSS qui figure aussi dans le top 100 hors USA), et le Centre Egyptien pour les études économiques (ECES).
A noter que le numéro 1 mondial des think tanks pour l’édition 2012 du rapport est «Brookings Institution» des USA qui compte 1823 groupes de réflexion.
Abdelkader Zahar
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