Traitée pour une schizophrénie, Thérèse, chanteuse et compositrice, souffrait de la maladie de Cushing (livre)
Thérèse Fournier écrivait des chansons et multipliait les scènes de festivals jusqu’aux Francofolies de La Rochelle. Avec sa guitare, elle a fait les premières parties de Charlélie Couture et Sanseverino, rapporte France 3 Pays de la Loire.
À 30 ans, la maladie a tout bouleversé.
Elle a reçu des diagnostics de trouble bipolaire et de schizophrénie. Elle a été internée deux fois en psychiatrie où elle prenait plusieurs médicaments.
« À certains moments se souvient-elle, je faisais confiance aux médecins, à d’autres je savais qu’ils se trompaient. Mais je ne disais rien, de peur que ça soit interprété comme un nouveau symptôme et que ça amplifie ma prise en charge psychiatrique.
»
Elle a aussi pris 50 kilos. Son cou s’épaississait, des poils apparaissaient sur son visage.
Son couple n’a pas résisté et, ne supportant plus son image, elle a rompu avec ses amis. Elle a trouvé refuge chez ses parents en région parisienne pendant quatre ans avant d’emménager dans une petite maison sur la côte vendéenne.
C’est là, qu’en décembre 2018, une généraliste de Sables-d’Olonne diagnostique la maladie de Cushing.
« Si elle ne m’avait pas diagnostiquée, je serais peut-être morte
» estime Thérèse.
Une tumeur est accrochée à son hypophyse, une glande du cerveau. Elle a été opérée au CHU de Nantes.
« Pour un endocrinologue, ce n’est pas compliqué, explique la Dre Delphine Drui du CHU de Nantes, je suis plusieurs cas par an dans mon service. Mais pour un généraliste, un psychiatre, un rhumatologue, c’est plus dur. Un généraliste croise un cas seulement dans sa carrière. Le fait aussi de ne pas examiner le patient de pied en cape peut faire passer à côté des symptômes.
»
Le syndrome de Cushing, ce sont en France trois nouveaux cas par million d’habitants et par an.
« C’est une des pires maladies, souligne la Dre Drui. L’hypophyse est le chef d’orchestre de toutes les glandes du corps.
»
« Les conséquences peuvent donc être variées : des désordres de fonctionnement des ovaires ou des testicules aux problèmes de sommeil, de stress, de diabète en passant par la fonte musculaire, la fragilisation de la peau, des os et la dépression. On peut en mourir.
»
Aujourd’hui, Thérèse a repris contact avec ses amis. Elle s’est remise à écrire des chansons et veut remonter sur scène. (Site de Thérèse Fournier)
Elle raconte ce qu’elle a vécu dans un livre, Poisson Lune. Elle y traite notamment les conditions d’internement en psychiatrie.
Le CHU de Nantes est un centre de compétence pour les maladies rares endocriniennes.
Le diagnostic de schizophrénie serait fréquemment erroné, a suggéré une étude publiée en mars 2019 dans le Journal of Psychiatric Practice.
Erreurs de diagnostic : actualités
Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : France 3 Pays de la Loire.
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