Une perte de connaissance est parfois causée par un problème de santé sérieux
Des chercheurs canadiens proposent une méthode pour déterminer le risque qu’une perte de connaissance (syncope) soit causée par un problème de santé sérieux.
Une personne sur trois fera une syncope au cours de sa vie. Il s’agit d’une perte de connaissance ne durant que quelques minutes qui serait causée par une baisse brutale de l’apport de sang oxygéné au cerveau, elle-même liée à une chute de tension.
Bien que souvent bénigne, elle peut être causée par des conditions de santé potentiellement mortelles telles qu’une arythmie ventriculaire.
Environ 10 % des personnes qui visitent les services d’urgence pour des évanouissements connaissent un événement indésirable grave dans la semaine ou le mois qui suit.
Venkatesh Thiruganasambandamoorthy de l’Université d’Ottawa et ses collègues ont analysé des données concernant plus de 4000 personnes s’étant présentées aux urgences de six hôpitaux canadiens. De ce nombre, 147 ont connu un événement sérieux dans le mois qui a suivi.
Ils ont élaboré un outil comportant 9 questions, le Canadian Syncope Risk Score (CSRS) pour aider les médecins urgentistes à évaluer le risque d’un événement tel qu’un rythme cardiaque irrégulier, une crise cardiaque et d’autres événements cardiaques, des saignements gastro-intestinaux, et même le décès dans le mois qui suit l’évanouissement.
Les facteurs qui sont considérés dans l’outil sont :
- la cause présumée de l’évanouissement selon l’évaluation finale des services d’urgence ;
- si l’évanouissement a été déclenché alors que la personne était dans un endroit chaud ou bondé, debout pendant une longue période ou alors qu’elle subissait une peur, une émotion ou une douleur intense ;
- les antécédents de maladie cardiaque ;
- les mesures d’électrocardiogramme anormales ;
- des niveaux élevés de troponine, une protéine qui indique des dommages au cœur si elle est détectée dans le sang ;
- une lecture de pression sanguine anormale lors de la visite à l’urgence.
Le risque d’événement grave (infarctus, embolie pulmonaire, arythmie, etc.) dans les 30 jours qui suivent la syncope varie de 0,4 % pour le score le plus bas (-3) à 83,6 % pour le score le plus haut (+11).
Les syncopes comptent pour 1 à 3 % des consultations dans les urgences, indiquent les auteurs. « Si ce score est appliqué avec les mêmes performances dans d’autres hôpitaux, on pourrait rapidement laisser sortir des urgences jusqu’à 70 % des patients qui ont fait une syncope
», disent-ils.
Psychomédia avec sources : CMAJ Press release, CMAJ, Le Figaro.
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